Grégoire Barrère, le plaisir retrouvé

Estelle Couderc

28 mai 2024

Sorti des qualifications, Grégoire Barrère, qui vient de changer de coach, espère poursuivre l’embellie face à Alexander Bublik, qu’il n’a jamais affronté sur terre battue.

Grégoire Barrère connaît Roland-Garros comme sa poche. Le Parisien a déjà sept participations au compteur, à chaque fois à coup de wild-card ou d’entrée directe. Il ne s’était en revanche jamais qualifié ici sur deux tentatives précédentes. Trois fois à Wimbledon, une fois à l’US Open, jamais à Paris. « C’était l’objectif en arrivant ici, a-t-il expliqué. En étant tête de série, tu te dis qu’il y a quelque chose à faire. En plus, je l’avais déjà vécu ailleurs, je savais dans quel état d’esprit il fallait être pour viser une qualification. Je ne me suis pas mis de pression particulière, même si c’est important de réussir à se qualifier en Grand Chelem. Et encore plus à Roland-Garros, parce que c’est à la maison et que sur terre battue, ce sont toujours des matches un peu plus compliqués. »

Cette Opening Week, avec trois victoires à la clé dans un stade comble, a fait le plus grand bien au joueur du Blanc Mesnil Sport Tennis (Ligue Ile-de-France), qui restait sur sa faim cette saison, avec une demi-finale à Bucarest comme unique satisfaction : « Il y a quelques mois, le niveau n’était pas au rendez-vous, poursuit-il. Mais dans le tennis, on sait que ça va très vite, qu’il faut continuer à s’entraîner, faire le dos rond dans les moments compliqués, essayer de gommer deux trois petites choses, en ajouter d’autres. Je suis content que le travail et les efforts effectués depuis quelques semaines paient ici. Continuer à s’entraîner, à aller bosser à la salle de gym, même quand t’as pas envie. Et petit à petit, les jours passent, des petites choses se mettent en place. Je ne l’aurais pas cru il y a un ou deux mois. »

Déçu de ne pas jouer Nadal


C’est pour cette raison que peu avant d’arriver à Paris, Grégoire Barrère avait pris les choses en main, en entamant une collaboration avec Germain Gigounon, fraîchement séparé du Belge David Goffin, également ancien coach de ses compatriotes Yanina Wickmayer et Ysaline Bonaventure.  « Je le connais depuis longtemps, explique le fan du PSG. On a joué sur le circuit Futures, je l’ai vu ensuite en tant que coach avec ses joueuses, puis avec David. C’est un mec assez jeune, qui tape encore la balle, exactement ce que je voulais. Je m’entendais déjà très bien avec lui, ce qui était primordial pour moi. Maintenant, on apprend à se connaître tennistiquement. Il ne va pas révolutionner mon jeu, au contraire, il va essayer de me pousser à faire ce que je sais le mieux, à être agressif. Et pour l’instant, on a de la chance, ça fonctionne plutôt bien. » Juste avant d’arriver à Roland-Garros, Grégoire Barrère, qui a fêté ses 30 ans en février dernier, a atteint les demi-finales du Challenger de Bordeaux. Puis lors des qualifications parisiennes, il a enchaîné ses trois matches, le premier un peu tendu, les deux suivants plus à l’aise même en y ayant concédé un set. Et surtout, il a joué à chaque fois avec un plaisir retrouvé, et un peu plus exacerbé encore par l’accueil du public : « C’était très fort, il y avait une super ambiance, c’est surtout ça que j’ai envie de revenir. C’était génial de se qualifier sur le Lenglen rempli. Une belle expérience et beaucoup d’émotion. »

Et s’il reconnaît qu’il aurait bien aimé se retrouver face à Rafael Nadal, le Parisien fera tout, même face à Alexander Bublik, pour prolonger l’aventure. Et, pourquoi pas, dépasser enfin le stade du deuxième tour sur lequel il avait buté en 2019 et 2022.

 

Son adversaire
Alexander Bublik
26 ans, KAZ, 17e ATP
Droitier, revers à deux mains
Roland-Garros : 6e participation ; 2e tour en 2019, 2020 et 2022
Sa saison 2024 : Vainqueur à Montpellier ; Finaliste à Dubaï ; Demi-finaliste à Adélaïde et Lyon
4 titres ATP (Montpellier en 2022 et 2024, Halle et Anvers en 2023)