Nicolas Gianotti, Sea, Set and Sun, épisode 4

3 novembre 2023

Triomphe aux championnats d'Europe, gestion de la défaite et vie au Brésil : retrouvez le 4e épisode du carnet de bord de Nicolas Gianotti, n°1 mondial de beach tennis.

Deux médailles d'or avec l'équipe de France

Après avoir gagné les Jeux Méditerranéens avec Mathieu (Guégano), on a rejoué ensemble aux championnats d'Europe. C'étaient dans les mêmes conditions que les "Jeux Méd" et on s'est éclaté avec une nouvelle médaille d'or en double messieurs. On n'a pas perdu un set du tournoi.

Le tableau s'est, en plus, franchement ouvert quand une équipe italienne favorite a abandonné dès le premier tour. En mixte, c'était par contre "bof", car on a fini 4e alors qu'on avait gagné le titre l'an passé.

Mais on a montré que la France était toujours une grande nation du beach tennis.

La finale contre des amis

En finale du tournoi, on a retrouvé Théo Irigaray et Paul Gotarda. C'est toujours bizarre de jouer contre des amis. Encore plus quand on est en équipe de France : on joue contre des types avec qui on s'est entraînés quelques heures avant.

On se connaît par cœur, on ne savait pas trop s'il fallait changer quelque chose ou jouer comme d'habitude. J'étais nerveux, oui. Mais c'était une "bonne nervosité". Je me disais que même si on perdait, on serait contents pour eux... au bout de quelques jours en tout cas !

© FFT

Quatre garçons en or et en argent !

Brésil, pas si facile

Après les championnats d'Europe, je suis retourné sur le circuit ITF avec mon partenaire habituel, l'Italien Mattia Spoto. On n'avait pas joué au Brésil depuis longtemps, et on a perdu au 2e tour du Sand Series Valinhos contre des Brésiliens, Hugo Cesar Dojas et Felipe Roman. On a été surpris par une équipe qu'on savait moins forte, qu'on avait déjà battue. Mais qui a réussi à faire un bon match et à gagner au "super tie".

Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas fait une contre-performance comme ça. La dernière fois qu'on avait perdu avant la finale, c'était en mai je crois (avril même, au BT400 Balneario Camboriu, ndlr). On n'avait pas la bonne énergie, on s'est sans doute trop reposé sur nos acquis en se disant que notre classement ferait la différence. Mais en fait, on ne peut pas se permettre de penser ça.

Chez eux, les Brésiliens ont une énergie supplémentaire qu'ils n'ont pas en Europe. On l'oublie parfois mais c'est vrai : les Brésiliens au Brésil jouent bien mieux. Ils sont devant leur public, dans les conditions qu'ils aiment. Par exemple, André Baran au Brésil et André Baran à l'étranger n'est pas du tout le même joueur.

Les Brésiliens ne viennent pas tous en Europe, c'est trop cher pour ceux qui ne sont pas dans les tout meilleurs. Ce qui fait qu'au Brésil les tableaux sont plus denses.

La gestion de la défaite et la suite

Cette défaite nous a mis une petite claque derrière la tête. Quand je perds, je peux relativiser : les adversaires peuvent faire des bons matchs, il faut accepter que les autres jouent bien... Là je m'en fichais un peu d'avoir perdu, je me disais 'c'est pas grave, ça arrive'.

Mais avec le recul, ça m'a mis en colère. Car si je m'en fichais, c'est que je n'ai pas tout donné sur le terrain. Maintenant si les gars veulent me battre, il va falloir jouer beaucoup mieux car je vais jouer beaucoup mieux aussi.

Ces prochains jours, je vais prendre une petite pause, puis  m'entraîner physiquement et "beach tennistiquement". Je vais aussi donner un petit stage de beach tennis au Brésil. C'est financièrement très bien rémunéré, je fais ça 5 ou 6 fois par an.

View post on Instagram
 

Après je repars pour une tournée d'un mois et demi de tournois, jusqu'à Noël, au 22 décembre exactement : aux Etats-Unis, à Aruba et au Brésil. Histoire de finir l'année en beauté.