Mathieu Guegano : "Je m'entraîne tous les jours pour devenir n°1 mondial"

Mathieu, félicitations pour cette victoire ! Comment on se sent après avoir décroché ce titre ? 

Je suis très content d’avoir décroché ce titre une nouvelle fois, cinq ans après le premier. On avait déjà gagné en 2018, on réitère et c'est vraiment super d'avoir gagné aux côtés de Nico. On est à deux titres de Champions d’Europe, c'est très positif surtout quand on représente la France. Gagner et représenter son pays, c'est vraiment un plus, ça met une pression supplémentaire.

Comment se sont passés ces championnats d’Europe ? Avec Nicolas, vous n’avez perdu que très peu de jeux et aucun set, c’est un très beau parcours ! 

Il y a une super entente entre nous deux, sur le terrain et en dehors. On avait joué les Jeux Méditerranéens déjà ensemble dix jours avant et on avait réussi à les gagner aussi donc on se sent plutôt bien ensemble. Nous aurions dû jouer contre une équipe italienne au niveau plutôt relevé en quarts de finale, mais ils se sont retirés parce qu'un des deux joueurs avait mal au dos. Ça nous a ouvert le tableau. Ensuite, on a réussi à tenir notre rang de tête de série n°1 jusqu'au bout et on est fiers de ça. 

Comment s'est passée la finale contre une autre paire française ? C'était déjà une rencontre historique avant même le début du match !

Oui, exactement, deux équipes françaises en finale ce n'était jamais arrivé, donc c’était déjà un énorme exploit. Nous, avec Nico, ce n'était pas trop une surprise, en tant que tête de série n°1, mais Théo et Paul aussi ont fait un très gros tournoi en sortant une équipe espagnole en quarts de finale, et une autre équipe italienne qui joue très bien aussi. Eux, on eu un tableau un peu plus compliqué que le notre et ils ont réussi à arriver en finale donc c’est impressionnant et je suis content de voir qu’en Europe, la France est classée parmi les premières équipes. 

Comment se passe ton association avec Nicolas Gianotti ? 

On s’est toujours bien entendus, en dehors et sur le terrain. On avait déjà joué deux ou trois mois ensemble avant le Covid mais la pandémie nous a fait arrêter notre collaboration. Nous avions une bonne entente et on était parvenus à gagner des tournois. Nico est quelqu'un d'assez ouvert, assez léger et détendu sur un terrain. Moi, je suis très rigoureux, j’essaie d’être toujours sérieux dans mes préparations, dans mon match. Jouer avec lui, ça m'aide à être plus relâché, à m’exprimer un peu plus sur le terrain. Et puis en tant que n°1 mondial, il a forcément un peu plus d'expérience que moi dans les gros matchs. Il m'aide un peu là-dessus aussi.

Justement, son statut de n°1 mondial aide aussi à promouvoir le beach tennis. Toi aussi, en tant que champion d'Europe, tu as conscience de faire partie de ça ? Qu’est-ce que ça représente pour toi ? 

On se rend bien compte de l'importance de nos résultats et de nos performances dans la promotion de notre sport. Ça motive un peu les jeunes et les gens qui sont derrière nous de voir qu'un Français est n°1. J’ai conscience d’en faire partie aussi, avec mon classement international. Je suis 7e mondial aujourd’hui mais pour moi ce qui est important c’est surtout de toujours bien représenter la France, d’avoir toujours un bon esprit sur le terrain, de montrer qu’on est une équipe soudée et qu’on est tous là pour s’aider.

Il y a beaucoup d’équipes qui jouent ces tournois-là, tous ne sont pas sur le bord du court à soutenir leurs coéquipiers. Nous, on s'efforce de le faire, on est présents pour les matchs des autres et je suis content de faire partie d'une telle équipe de France. J'espère y être le plus longtemps possible !

Quelles sont tes prochaines échéances ?

Je suis au Brésil, on est sur un tournoi à Valinhos, c’est un Sand Series. Ce sont les plus gros tournois, un peu l’équivalent du Grand Chelem au tennis. Après il y aura des BT 400, c’est la catégorie juste en dessous et une grosse tournée avec des tournois tous les week-ends. 

Cette fin d'année, c'est un gros moment pour nous. C'est maintenant qu'il faut être en forme et on va pas mal enchaîner jusqu'aux Championnats du Monde par équipe où nous représenterons de nouveau la France. Je suis associé à Théo maintenant, on vient de créer une nouvelle équipe, même si on a déjà joué ensemble avant mais on s’associe de nouveau. Donc je suis pressé de voir les résultats que ça va faire.  

Tu changes assez souvent de coéquipier, comment ça se passe pour les entraînements ? Tu changes quelque chose également ?

Non, avec les gars, on vit tous séparément et on s'entraîne très rarement ensemble, sauf quand on est sur des tournois, mais sinon on est très peu souvent ensemble. Moi, je m’entraîne à Bordeaux, avec Jérôme Maillot le sélectionneur et l’entraîneur de l’équipe de France donc je suis aussi avec les jeunes, Max Goreto, Paul Gotarda ou Théo Lahondes. Nico lui vit au Brésil et s’entraîne avec son coach ici. 

Tu es déjà champion d’Europe, tu participes à l’expansion du beach tennis, c’est déjà incroyable mais personnellement, quels seraient tes plus grands rêves ?

Tout d’abord ce serait de gagner le Championnat du Monde par équipe, avec la France, c’est un rêve qu’on a toujours eu. Nous avons déjà terminé à la 3e place, c'est notre meilleur résultat, mais j’aimerais vraiment réussir à amener l’équipe de France tout en haut du monde. Ce serait vraiment un grand rêve.

Gagner les Anoc, c'en est un autre. Ce sont les beach games, l'équivalent de nos Jeux Olympiques des sables. Ça c'est pour les objectifs en bleu. Personnellement, j'aimerais bien sûr réussir à me rapprocher du Top 5 mondial, puis du Top 3 et pourquoi pas un jour n°1 mondial. Ce serait un bel objectif. En tout cas, je m’entraîne tous les jours pour et je pense que ça peut être atteignable. Je vais tout faire pour y arriver : soit "voler" la place de Nico, soit y être avec lui !

À plus grande échelle, j'aimerais aussi beaucoup que le beach tennis se développe davantage en France, pouvoir monter des structures pour avoir plus de tournois. Au Brésil aujourd’hui, le sport à vraiment beaucoup évolué donc j’aimerais que ça puisse évoluer de la même manière en Europe, pour que le beach tennis soit reconnu et que nous on puisse aussi avoir plus d’aide, plus de reconnaissance aussi en France et ça pourrait être beau pour le sport en général ! (Recueilli par Marion Theissen)

Agrandir l'image

© Mathieu Guegano aux côtés de son partenaire Nicolas Gianotti et son entraîneur Jerome Maillot