Le TC Valencin à l'ère du pickleball

G.B.

9 janvier 2025

Grâce à son ancien président Gilles Denis, un précurseur du pickleball en France, le TC Valencin est à la pointe de la discipline en France depuis déjà plusieurs années.

Gilles Denis est tombé dedans juste avant la crise du Covid. La potion magique du pickleball, c'est un ami qui lui a transmise. De passage dans la commune de Valencin (Isère), où il a longtemps vécu, cet ami venu de Chicago devait retrouver le président du club pour une partie de tennis. Le mauvais temps les en a empêchés. L'ami en a profité pour lui parler d'un sport en pleine explosion aux Etats-Unis : le pickleball.

"Je ne comprenais rien à ce qu'il me racontait, les règles, le jargon... Mais il m'a dit 'va voir des vidéos', tu comprendras. Et la crise du Covid est arrivée. J'en ai profité pour aller voir ça sur Youtube pendant le confinement. Rapidement, je me suis dit 'il y a un truc à faire'. En janvier 2021, j'ai créé une section pickleball à Valentin. On a acheté des raquettes sur internet, on a tracer les lignes du terrain à la craie sur un court de tennis, et c'était parti."

En septembre 2021, dix nouveaux joueurs, non adhérents au club, étaient déjà fidélisés. "Ça a pris tout de suite, s'enthousiasme encore Gilles Denis. Grâce à la communication (il gère encore aujourd'hui un compte Instagram et une page Facebook), à des journées portes ouvertes, le nombre d'adhérents est monté en flèche. Aujourd'hui le club (dont il a le vice-président désormais) compte 60 licences pickleball avec 12 enfants à l'école de pickleball, dont je suis l'enseignant. Nos installations sont à la hauteur. On a un court pérenne, car lorsque la mairie a refait nos terrains extérieurs en 2021, j'avais demandé à ce qu'il goudronne une zone. Cela a dû être le premier vrai terrain de pickleball en France. On a aussi sept terrains couverts que l'on monte dans un gymnase municipal."

Précurseur et aujourd'hui instigateur du développement du pickleball en France, puisqu'il en est aussi le référent à la ligue ARA, Gilles Denis a vécu aux premières loges les frémissements de l'intérêt des gens pour ce sport d'abord et un engouement décuplé ensuite, notamment depuis l'intégration de ce sport dans le giron de la FFT. "Les tournois ont fait pour beaucoup dans l'intérêt que les gens porte pour le pickleball aujourd'hui. Le premier Open de France, auquel j'ai d'ailleurs participé, c'est quelque chose d'assez énorme, avec ses 800 matchs. Autour de nous, ça bouge de partout. C'est assez fou. J'ai récemment rencontré Thierry Tulasne (ex 10e mondial à l'ATP), le président du TC Aix-les-Bains, pour parler d'un futur tournoi. A la ligue, je reçois beaucoup de coups de fil, les clubs me demandent 'comment on monte un tournoi ?'. Je leur réponds qu'il n'y a rien de difficile. On pose un filet, on trace un terrain avec du scotch, on créé des tableaux de doubles, avec des poules, et ça dure une seule journée. N'importe quel juge-arbitre diplômé vous permet d'homologuer l'épreuve."

Le secret de la réussite du pickleball à Valencin, c'est bien sûr l'enthousiasme de Gilles Denis. Mais l'intéressé répondra plus modestement que c'est le sport en lui-même qui explique ce succès. "Le maître mot du pickleball, c'est selon moi 'amusement'. Si vous savez faire un coup droit et un revers, même si vous n'avez jamais vu de pickleball de votre vie, vous allez vous amuser immédiatement si vous le tester. C'est facile à prendre en main, on se blesse très rarement, et pourtant on bouge... Aux États-Unis, il y a je crois 50 à 60 millions de pratiquants. C'est énorme ce qui se passe là-bas."

A une échelle plus modeste, Gilles Denis peut être fier du chemin parcouru. "J'ai profité du réveillon pour reparler à mon ami de Chicago. Je peux vous dire qu'il est très heureux de la tournure qu'on pris les événements avec le pickleball en France..."