Le sport santé bien-être a été ces derniers mois une priorité du ministère des Sports, du CNOSF et de la FFT. Christian Forbin, membre du Comex et médecin fédéral, revient sur cet engagement de la FFT, pris en 2014, et évoque les actions mises en place dans le domaine du “Tennis sport santé bien-être” (TSSBE).
Pouvez-vous nous rappeler la genèse du “Tennis sport santé bien-être”, priorité de la FFT ?Le TSSBE consiste à promouvoir la pratique du tennis comme un atout pour le bien-être et la santé. Dans un premier temps, la FFT s’est surtout attachée, au vu d’une opinion négative de la Fédération française de cardiologie contre-indiquant la pratique du tennis à partir de 40 ans, à “déminer” le terrain et à obtenir au contraire la validation des bienfaits thérapeutiques du tennis par la communauté médicale.Comment ?Des études bibliographiques et épidémiologiques ont été rassemblées ou diligentées, en synergie avec la Commission fédérale médicale, qui ont permis de démontrer ces bienfaits. Récemment, une étude anglo-saxonne portant sur 80 000 personnes a montré une diminution de la mortalité de 56 % pour raisons cardio-vasculaires et de 47 % toutes causes confondues pour les sujets pratiquant un sport de raquette.Parallèlement, la FFT a mis en place des groupes d’experts sur les pathologies préconisées par le CNOSF (maladies cardiovasculaires, maladies métaboliques, cancers, vieillissement). Ces groupes d’experts ont permis à notre DTN de développer des formats de jeux adaptés pour les pratiquants atteints de ces pathologies et de structurer, fin 2015, avec la Direction du développement des clubs et de la pratique un premier rassemblement TSSBE. Les médecins et enseignants de 5 ligues pilotes (Centre, Champagne, Dauphiné-Savoie, Franche-Comté, Provence), déjà actives sur ces sujets, y ont pris part afin de tester les programmes.Qu’en est-il sorti ?Un plan de formation spécifique à l’attention des DE Tennis devait être lancé au 2e semestre 2016, mais a dû être différé, le ministère de la Santé envisageant, dans le cadre des travaux sur la loi santé, la nécessité pour les DE de passer par une formation lourde, d’une durée supérieure à 100 heures, risquant d’être excessivement dissuasive.Finalement un accord a-t-il été trouvé ?Oui, sous la pression d’un certain nombre de fédérations, dont la FFT, et du CNOSF, un accord a pu être trouvé entre le ministère des Sports et le ministère de la Santé, concrétisé par un décret permettant aux enseignants professionnels (parmi d’autres populations) de dispenser de l’activité physique adaptée sans qu’il soit nécessairement besoin de formation complémentaire.Mais la FFT compte aller plus loin…En effet. Dans un souci de qualité et aussi pour favoriser la crédibilité de notre programme vis-à-vis de la communauté médicale et des patients, la FFT entend proposer une formation aux DE tennis, cette formation devenant l’un des prérequis à la future labélisation des clubs. Suite à ces dernières étapes, et à l’organisation au CNE, fin avril 2017, d’une première action de formation à destination des DE, la FFT a mis en place un véritable agenda d’actions (voir encadré).Le développement de ces projets de sport santé a été facilité par l’entrée en vigueur en mars dernier par un décret. De quoi s’agit-il au juste ?C‘est un acte qui donne la possibilité aux médecins de prescrire sur ordonnance l’activité physique adaptée comme thérapie non médicamenteuse, mais exclusivement aux patients reconnus en affection longue durée (ALD). Même s’il n’est pas encore possible d’obtenir de remboursement, le sport sur ordonnance est bien devenu une réalité.Le saviez-vous ?Début 2017, est paru un “médico sport-santé” (“Vidal du sport”) publié par le CNOSF, présentant les contenus scientifiques et pédagogiques des fédérations, dont la FFT. Cet outil va devenir une aide précieuse à la prescription médicale d’activités sportives, dont le tennis. À vos agendas !• Automne 2017 : planification d’une formation de formateurs des 13 nouvelles ligues (un médecin de ligue + un enseignant + un salarié de ligue impliqués) afin d’accélérer en région la formation des enseignants, étape clé du déploiement.• Fin 2017 : proposition d’un modèle d’événement “clés en main”, mis à la disposition des ligues pour les accompagner au mieux dans le déploiement local et les positionner en têtes de réseau du programme sport santé de la FFT.• Courant 2018 : labélisation des clubs avant une communication au grand public des “Offres TSSBE”.La FFT souhaite donc jouer un rôle majeur sur le plan national et proposer ainsi une offre qui permette au public de se maintenir en bonne santé grâce à la pratique du tennis.
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