Souvenir de médaillée : Oristelle Marx

6 mai 2024

Barcelone 1992, médaille de bronze en double avec Arlette Racineux

"Barcelone, c’était immense"

 

"Les Jeux de Barcelone resteront gravés dans l’esprit de tous les participants je pense. L’organisation était grandiose, tout était parfait et les Espagnols ont vraiment participé. C’était une ambiance extraordinaire. 

Si je dois revenir sur un souvenir en particulier. Ce qui m’a marquée en dehors de la joie évidente de monter sur le podium avec Arlette, de tout ce que cette médaille pouvait représenter après le travail fourni pour la décrocher, de cet aboutissement... ce qui restera vraiment gravé c’est la présence du public. Au début, ils entraient en tribunes pour découvrir les sites auxquels ils n’avaient pas eu facilement accès lors des Jeux Olympiques. A cette époque, les billets pour les Jeux Paralympiques étaient très accessibles. Ils entraient au compte-goutte, ils s’asseyaient et commençaient à regarder et puis ils se prenaient au jeu. Ils découvraient un tennis différent de ce qu’ils avaient l’habitude de voir mais on se donnait tous à fond et je me souviens d’avoir vu ces gradins se remplir au fur et à mesure des matchs et de la compétition. Les spectateurs partageaient nos émotions, ils nous poussaient, vibraient avec nous. Leur présence était un vrai bonheur pour nous."

En simple

"A l’époque j’étais complètement outsider et je n’ai pas eu beaucoup de chance au tirage car je suis tombée contre la numéro un mondiale dès le deuxième tour. Sur le plan tennistique, elle était bien au-dessus de moi mais je me battais sur chaque balle. J’avais le public avec moi et je l’ai poussée au troisième set. Je me souviendrai toute ma vie du son de la déception du public lorsque j’ai manqué ma remise d’amortie sur la balle de match. J’avais perdu mais je n’avais rien à regretter car j’avais tout donné et j’avais pris beaucoup de plaisir sur le court grâce au public."

En double 

"Arlette était numéro une française à l’époque, moi j’étais numéro deux, j’avais débuté en 1991 en équipe de France. Je me souviens très bien du match pour la troisième place. On jouait contre deux Anglaises. Le match était très équilibré. On a fait un super match. On avait gagné en trois sets, on n’avait rien lâché et c’était une très grande satisfaction. La joie était exceptionnelle. On a profité de chaque instant. C’était immense."

 

© FFT

Atlanta 1996, médaille de bronze en double avec Arlette Racineux

"Une médaille qui atténue la déception"

 

"Atlanta par contre c’était très différent de Barcelone. J’étais numéro un française et numéro quatre mondiale à ce moment-là. Avec Arlette en double, on était favorites pour atteindre la finale. 

En simple, je suis tombée contre la numéro un mondiale hollandaise. Je l’avais battue un an avant lorsque j’avais gagné l’Open de France. Mais à Atlanta, j’ai fait un mauvais match et j’ai perdu en deux sets. C’était évidemment une déception. En double aussi ça a été compliqué. On savait qu’on devrait battre la paire américaine pour arriver en finale et on s’en sentait capables. Mais, contrairement à Barcelone, on n’a pas du tout été soutenues par le public qui était tout acquis à la cause de nos adversaires. Je ne garde pas un bon souvenir de ce match au niveau de l’ambiance et de l’état d’esprit. On a perdu en trois sets et encore une fois c’était une grosse déception. Heureusement on a réussi à se reprendre pour battre les Japonaises et décrocher la médaille de bronze. On sait qu’on aurait pu faire mieux mais le fait de repartir avec une médaille a quand même atténué cette déception."