Souvenirs de médaillé : Lahcen Majdi

Amandine Reymond

Lahcen Majdi Michaël Jérémiasz double Athènes 2004

Athènes 2004, médaille d’argent en double avec Michaël Jérémiasz

"On n'a gardé que la joie et la fierté"

"C’était une expérience extraordinaire. C’étaient mes premiers jeux, ils arrivaient après une grosse préparation de quatre ans et c’était déjà une grande joie d'être sélectionné... alors monter sur le podium c’était indescriptible. 

On côtoyait tous les meilleurs athlètes du monde entier dans le village et on découvrait certaines disciplines, j’étais vraiment émerveillé mais j’ai réussi à me concentrer sur la compétition. 

Quand on commence le tournoi, on rêve forcément de médaille d’or. Et puis on savait que c’était ouvert puisque les meilleurs pouvaient passer à côté comme c’était arrivé sur les précédentes olympiades. Les gens ne s’attendaient d'ailleurs pas forcément à ce qu’on fasse ce résultat. On faisait partie des favoris mais on n’était pas dans les trois meilleures équipes engagées en termes de classement. Lors de la finale, évidemment on visait l’or, mais sur le terrain pendant le match, on ne pensait pas à la médaille, on était concentrés sur la tactique et on prenait point après point. 

Il y a forcément eu un peu de déception à la fin du match, surtout par rapport au fait de ne pas avoir joué à notre meilleur niveau mais on a très vite relativisé. Dans la soirée, en fêtant la médaille avec toute l’équipe, on s’est rendus compte de ce que ça représentait, du fait que la plupart des participants repartent sans rien donc on n’a gardé que cette joie et cette fierté. 

Si je ne devais garder qu’un seul souvenir, ce serait celui de notre balle de match en demi-finale. Michaël est à la volée, il finit le point, on jette les raquettes et on tombe dans les bras l’un de l’autre. On ne pensait pas à la médaille assurée mais surtout au fait d’être qualifiés pour la finale. C’était top. On a très vite réalisé aussi que cette victoire était aussi synonyme de médaille. Avec le recul, et on en a d’ailleurs rediscuté ensuite avec Michaël, on s’est rendus compte que cette victoire nous a fait perdre beaucoup d’influx parce que la tension est tellement redescendue, la joie à l’idée de jouer la finale était tellement immense qu’on a perdu de l’énergie. Mais c’était mes premiers jeux, c’est quelque chose qu’on ne maîtrise pas complètement non plus."