Varvara Gracheva contre Mirra Andreeva : le choc décrypté par Marion Bartoli

E.B.

2 juin 2024

Marion Bartoli, demi-finaliste à Roland-Garros en 2011, livre son analyse sur l'affiche entre Varvara Gracheva et Mirra Andreeva.

Après avoir atteint à cinq reprises le 3e tour d'un Grand Chelem, Varvara Gracheva s'attaque au prochain barreau de l'échelle qui mène vers le sommet de Roland-Garros. Face à elle, en 8e de finale, se dresse Mirra Andreeva, jeune pépite russe classée 38e mondiale. Un duel alléchant du point de vue tennistique mais aussi émotionnel. Les deux joueuses sont amies et ont côtoyé la même académie (chez Jean-René Lisnard pendant deux ans, même si Andreeva est depuis partie à l'académie Mouratoglou).

"Elles ont dû jouer beaucoup d'entraînement ensemble, souligne Marion Bartoli. D'un certain côté, c'est un avantage pour Varvara qui connaît très bien son adversaire. D'un autre, forcément, Mirra connaît aussi bien son jeu. On verra laquelle s'adapte le mieux à cette situation."

Dans le jeu, le match promet une jolie opposition de styles entre une Française plutôt attaquante et une Russe au profil de contreuse. "Pour Varvara, il faut continuer d'être agressive. Malgré des conditions humides, elle arrive à prendre de vitesse ses adversaires, elle les étouffent, en frappant à plat. Il faut continuer comme ça, car Andreeva est vraiment une contreuse, et si on lui laisse trop de temps, elle peut toucher toutes les zones du court".

Le public, le facteur X

Mais plusieurs inconnues s'ajoutent à l'équation de ce 8e de finale. D'abord, comment Gracheva s'adaptera à la pression d'une deuxième semaine de Grand Chelem ? Comme le veut la formule consacrée, c'est un nouveau tournoi qui commence, avec sa dose d'enjeux et de sollicitations médiatiques. Pour Marion Bartoli, l'essentiel est déjà d'optimiser le côté positif du parcours accompli.

"Mon premier 8e à Roland-Garros en 2007 avait été un tremplin parce que, juste derrière, j'avais atteint la finale à Wimbledon. J'avais perdu contre Jelena Jankovic qui était 3e mondiale. Et ça ne m'a pas empêché de la battre juste derrière à Londres. Il faut rentrer à fond dans le match, essayer de faire abstraction du fait qu'on peut atteindre un quart, profiter de l'expérience. Être en 8e, ça démontre qu'on joue bien."

Autre inconnue, le rôle du public. Naturalisée française depuis un an, "Varya" a pu bénéficier d'un soutien exceptionnel depuis le début du tournoi. Grands sourires avant et après les matchs, la Française a pu savourer les applaudissements nourris et La Marseillaise .

"Le public n'attend que ça, de soutenir les derniers Français en lice, tranche la lauréate de Wimbledon 2013. Il faut que Varvara arrive à se libérer et aller chercher le public. Même si je trouve que Andreeva a une gestion impressionnante de ces émotions. On l'avait vu contre Diane Parry l'an dernier sur le Simonne-Mathieu, elle était restée dans sa bulle. Ce sera un match difficile... Mais un 8e, c'est toujours dur !"