A 12 ans, ce jeune Limougeaud effectue sa première année à Roland-Garros en tant que ramasseur. Une belle aventure et le plein de souvenirs
Il a la bonne bouille des garnements à qui l’on pardonne tout. Respire une joie de vivre certaine et semble ravi de se retrouver à raconter ses aventures : celles d’un p’tit gars du Limousin, ramasseur de balles à Roland-Garros pour la toute première fois.
Pour François Prinsi-Limousin, 12 ans, tout a démarré l’année passée lors d'une épreuve WTA organisée dans sa ville natale, Limoges. « Comme j’ai toujours rêvé d’être tout près des joueurs, mon papa m’a inscrit pour être ramasseur dans ce tournoi. Et du coup, j’ai « ramassé ». J’ai adoré. Mes parents m’ont alors inscrit aux sélections de Roland-Garros. Je me suis dit que je n’avais rien à perdre. Ça s’est bien passé. J’ai gagné la finale du « roulé » de la sélection. Je me suis ensuite retrouvé dans le stage à la Grande-Motte où l’on a vraiment travaillé sur le plan technique. Et j’ai été sélectionné pour Roland-Garros ! ».
François est un enfant de la balle. Son papa, Raul Prinsi, bon joueur argentin de niveau -4/6, venu disputer des tournois en France, est aujourd’hui enseignant et entraineur au Couzeix Country Club de Limoges. C’est lors de l’une de ses tournées qu’il a rencontré celle qui est donc devenue la maman de François, aujourd’hui céramiste.
Dès quatre ans, François démarre logiquement le tennis, progresse, passe ensuite par les entrainements de la Ligue du Limousin, avant de revenir dans son club. Ce désormais classé 15/4, bon élève de cinquième, raconte que ses qualités principales sur le court sont le coup droit et le jeu de jambes. « Mais mon papa me fait tout travailler afin que je sois le joueur le plus complet possible » ajoute-t-il très vite, tout en précisant qu’il ne se voit tout de même revenir ici en tant que joueur.
Venus et Monfils pour commencer
Pour François, Roland-Garros a démarré dès les qualifications sur le « 7 », « le meilleur court des qualifications avec le 18 » dit-il, pas peu fier. « Lors de ma toute première rotation, j’étais tendu. Mais ça c’est bien passé. J’ai essayé de voir quels étaient mes défauts afin de m’améliorer ». Et pour attaquer le grand tableau, il s’est retrouvé sur le Court Suzanne Lenglen où il va enchainer le ramassage d’un duo de stars : Venus Williams et Gaël Monfils.
Deux jours plus tard, après un petit crochet par le court 14, François monte encore d’un cran. A lui le Central ! « C’est super impressionnant parce que l’on n’imagine pas comme c’est grand » Au programme, notamment, Juan Martin Del Potro, son deuxième joueur préféré derrière Rafael Nadal. « Ç’a été un p’tit choc quand même. Après on s’habitue. J’ai essayé d’accrocher son regard, mais il faut aussi rester concentré sur sa rotation. Et puis je l’ai entendu parler à l’arbitre en espagnol, donc j’ai pu comprendre, et anticiper. Il voulait qu’on lui sorte deux serviettes et l’ombrelle. »
François aime aussi raconter la façon dont l’équipe qui entoure les ramasseurs les informe le matin, en fonction de leur programme à venir, sur les tics et les habitudes des joueurs qu’il vont ramasser. « Serena, elle passe de l’autre côté du filet à 1-0 par exemple, Nadal a deux serviettes et les lance après s’être essuyé -sous-entendu il faut être vigilant pour l’attraper. Il ne faut pas qu’on oublie ces tics, sinon, on fait des erreurs. »
François ne se dit pas obnubilé par la petite compétition interne entre ramasseurs puisque ce sont les meilleurs qui vont officier pour l’épilogue du tournoi. « Elle existe un peu bien sûr. Mais moi je suis tellement content d’avoir fait Roland-Garros et d’avoir ramassé sur le plus grand court un de mes joueurs préférés, que ça suffit à mon bonheur ».