Depuis trois ans, l’ASCAP Montbéliard propose des séances de padel santé, une offre rare mise en place en partenariat avec la Ligue contre le cancer et le Réseau sport-santé Bourgogne-Franche-Comté. Désormais labellisé, le club a récemment ouvert un troisième créneau.
Laurent Aznar n’est pas peu fier et il y a de quoi : au printemps dernier, l’ASCAP Tennis Montbéliard, qu’il préside depuis 2018, a décroché le label "Club Padel Santé", une première en France. Comme pour le tennis santé, ce label est soumis à un calendrier des charges strict, garantissant une pratique individualisée et sécurisée du padel, encadrée par un enseignant formé au sport santé. Mais, s’il y a désormais plus de 500 clubs porteurs du label tennis santé de la FFT, l’ASCAP est le tout premier à en arborer l’équivalent padel.
"Il y a eu plusieurs facteurs déclencheurs, raconte Laurent Aznar. Nous avons été le premier club à proposer du padel en Franche-Comté. Je suis également président de la commission régionale de padel à la ligue de Bourgogne-Franche-Comté qui, depuis quatre ans, a vraiment mis beaucoup d’énergie pour la promotion du sport santé. Forcément, ça a germé dans ma tête et je me suis dit qu’il pouvait être pertinent de développer du padel santé."
Laurent Aznar avait cette chance d’avoir à ses côtés un enseignant motivé et formé au sport santé, Léonard Parent, ainsi qu’une adhérente médecin, le Dr Marine Garmi, également prête à s’impliquer. "C’était un terreau fertile pour essayer de se lancer, a-t-il poursuivi. Mais, ça ne s’est pas fait du jour au lendemain, on a mis près de deux ans à y arriver. On a d’abord fait venir des médecins au club afin de les sensibiliser. Souvent, ils trouvent ça génial mais quand on leur demande de promouvoir l’activité et d’envisager des prescriptions médicales pour certains de leurs patients, c’est alors plus compliqué. Et c’est encore aujourd’hui la principale difficulté. Finalement pour nous, l’impulsion a été donnée grâce au comité de Montbéliard de la Ligue contre le cancer".
En effet, depuis plusieurs années, le club organise un tournoi de padel dans le cadre d’Octobre Rose. Et quand Laurent Aznar s’est tourné vers la Ligue contre le cancer pour évoquer son projet, le soutien a été immédiat. "Ils ont été très sensibilisés. Nous avons mis en place une convention qui nous permet, pour la troisième année déjà, de proposer cette pratique de padel santé. Et la Ligue offre l’intégralité des séances à ses patients, qui sont soit en traitement, soit en rémission". Quelques 70% des participants – une majorité de femmes – sont donc envoyées par la Ligue contre le cancer. Le club signe aussi une deuxième convention avec le Réseau sport santé de Bourgogne-Franche-Comté, qui aiguille de nouveaux bénéficiaires et prend en charge une partie de la cotisation. Certains, souffrent d’obésité, d’autres de sclérose en plaques, de maladies cardio-vasculaires et tous bénéficient d’une prescription médicale, condition sine qua non pour s’inscrire.
À l’image du tennis santé, les séances se pratiquent avec des modèles de raquettes parfois plus légères, sous forme d’ateliers, mais aussi d’échanges et de jeu. Tous les exercices sont adaptés par l’enseignant aux différents profils des participants. Devant le succès des séances proposées jusque-là les mardi et jeudi matins, Laurent Aznar a décidé d’ouvrir un troisième créneau en fin de journée : "Il est important que ceux ayant pu reprendre une activité professionnelle puisse également en bénéficier. Pourtant, avec seulement deux pistes indoor, on était déjà saturés. Mais l’accès à une telle pratique me paraît fondamental, même si cela se fait au détriment d’un créneau d’enseignement loisirs adultes. Être un club citoyen est essentiel et cela apporte une réelle satisfaction".
De quatre inscrits au départ, ils étaient quinze l’année dernière. Et neuf nouveaux se sont déjà fait connaître pour cette saison. Un succès que Laurent Aznar explique facilement : "Les gens reviennent, puisqu’on a 100% de fidélisation. C’est dû à l’accessibilité, à l’aspect ludique, mais aussi aux interactions sociales que permet ce sport. Je ne suis pas médecin, mais quand je regarde nos pratiquants padel santé, je les vois s’amuser, rigoler, prendre du plaisir. Faire en sorte qu’ils oublient pendant une heure leur maladie, qu’ils parlent d’autre chose, qu’ils se fassent du bien, c’est exactement l’objectif qu’on recherchait. Et ceux qui sont en rémission ou se sentent mieux dans leur maladie viennent régulièrement jouer en dehors des séances de padel santé. Quand je vois tout ça, je me dis qu’on a gagné notre pari".
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