Avant le début des ANOC World Beach Games organisés à Doha (Qatar) du 12 au 17 octobre, rencontre avec l'équipe de France de beach tennis.
A quelques heures du début des ANOC World Beach Games qui ont lieu à Doha du 12 au 17 octobre, Jérôme Maillot et David Mottin, sélectionneurs des équipes de France de beach tennis, sont revenus sur la saison des Bleus et leurs ambitions pour cette nouvelle compétition organisée par l’Association des Comités Olympiques Nationaux (ANOC) au Qatar.
Que représentent ces World Beach Games, nouvelle compétition à laquelle 97 pays vont participer dans 14 disciplines différentes comme le beach tennis (mais aussi le beach soccer, l’escalade, le kite, le wakeboard, le beach volley)… ?
David Mottin : C’est très excitant de découvrir une nouvelle compétition et pour nous c’est une nouvelle opportunité. Si on peut bien figurer dans ce genre de compétitions où les meilleurs du monde seront présents, ça fera forcément du bien au beach tennis en France.
Jérôme Maillot : Toutes les plus grosses équipes internationales seront présentes. Donc la compétition sera très relevée. Ça sera une première pour nous comme l’étaient les Jeux Méditerranéens de plage à Patras cet été.
Chaque nouvelle expérience permet de progresser et de s’enrichir au contact des meilleurs et également à travers les échanges avec les autres athlètes de la délégation française et des autres nations. Et puis il y a des médailles en jeu et c’est toujours très important de jouer pour son pays.
Où la France se situe-t-elle au niveau international ?
JM : La France fait partie des 4-5 meilleures nations au monde depuis quelques années donc l'objectif est évidemment d’aller chercher le plus de médailles possibles. On aura deux équipes dans chaque tableau (femmes, hommes et mixte) et on espère ramener plusieurs breloques et si possible de la plus belle couleur !
On n’a pas fixé d’objectifs en nombre de médailles car comme le niveau est très relevé ça va aussi dépendre du tirage au sort. Il n’y aura que quatre têtes de séries donc on peut affronter des nations très fortes dès les premiers tours. On a surtout fixé des objectifs d’équipe. On veut que tous les joueurs aient un comportement exemplaire, qu’ils donnent tout pour l’équipe et représentent au mieux la France et la FFT.
Quel bilan faites-vous de la saison 2019 avant ces World Beach Games ?
JM: Pour l’instant le bilan de la saison est assez mitigé. On a échoué en quarts de finale des championnats du monde à Moscou où on a quand même arraché la cinquième place avec beaucoup de caractère.
A Patras, on a décroché une médaille de bronze lors des Jeux Méditerranéens de plage grâce à Mathieu Guégano et Nicolas Gianotti en double hommes mais on pense que l’équipe aurait pu faire mieux.
On a eu des opportunités en perdant plusieurs matches sur des scores très serrés comme en double dames ou en mixte. Et aux championnats d’Europe, on n’a pas dépassé les quarts non plus. C’est un bilan comptable qui n’est pas forcément positif. Le beach tennis international évolue et c’est de plus en plus compliqué de se frayer un chemin jusqu’au podium mais la FFT structure bien les choses. C’est aussi à nous de continuer à travailler sérieusement comme le groupe le fait actuellement pour essayer d’aller chercher plus de victoires.
© FFT
Jérôme Maillot entouré des médaillés de bronze de Patras 2019 Mathieu Guégano et Nicolas Gianotti.
De quels changements parlez-vous quand vous parlez de structuration du beach tennis ?
JM: Je pense notamment à la nomination de Patrick Labazuy en tant que responsable beach tennis qui est un référent direct pour nous au sein de la DTN. On est souvent en contact et on met en place pas mal de choses pour la prochaine saison. C’est très intéressant car il nous apporte son expérience du tennis qui va forcément nous aider à la structuration du beach tennis en France.
La FFT qui a mis en place des championnats de France jeunes depuis trois ans, nous fait également confiance pour encadrer les équipes de France. On a la chance de prendre part à ces deux belles compétitions que sont les Jeux Méditerranéens et maintenant les ANOC World Beach Games. Cela montre l’engagement de la FFT dans le développement du beach tennis.
Vous parliez des jeunes, comment la France se situe-t-elle dans cette catégorie au niveau international ?
DM : L’an dernier on avait fait une bonne saison avec une deuxième place aux championnats du monde. Cette année, ils ont perdu en demi-finale (4e) en tombant contre une excellente équipe russe.
Aux championnats d’Europe, les résultats n’ont pas été exceptionnels non plus mais on avait misé sur l’avenir en envoyant des joueuses et joueurs assez jeunes (ils ont moins de 16 ans et évoluaient en moins de 18 ans) pour qu’ils gagnent en expérience et progressent. On ne s’attendait pas à de gros résultats mais leur attitude a été très positive et leur niveau est encourageant pour la suite.
Moscou 2019
Que manque-t-il au beach tennis français pour rivaliser avec les grandes nations actuelles que sont l’Italie et la Russie par exemple ?
JM : L’Italie a déjà quarante ans d’expérience dans le beach tennis donc ils ont déjà un gros volume de joueurs dont les meilleurs ont beaucoup plus d’expérience du haut-niveau que nous.
Les Russes se sont mis au beach tennis à peu près au même moment que nous mais avec beaucoup plus de conversions de joueurs de tennis vers le beach tennis que ce que nous avons eu en France donc ils ont eu des résultats beaucoup plus rapidement.
Les jeunes y sont formés depuis très longtemps, ils ont un ou deux ans d’avance par rapport à nous et on peut le voir en regardant les résultats des derniers championnats mais ça veut dire qu’on va aussi dans le bon sens.
DM : Et puis il y a le Brésil qui est aussi une nation très forte. Ça fait deux ans qu’ils font de gros résultats chez les jeunes et les pros et il y a beaucoup de choses à apprendre d’eux.
Quels sont vos principaux rivaux dans la course aux médailles de ces ANOC World Beach Games ?
JM: Les Brésiliens, les Russes, les Italiens et également les Espagnols sans oublier le Vénézuéla, chez les hommes notamment. On s’attend à une compétition très relevée.
Avec des conditions particulières…
Oui les conditions seront difficiles on le sait. On est habitués à jouer sous le soleil mais là il fera 35 degrés, on va souvent jouer en nocturne ce qui est quand même assez rare.
On va jouer entre 14h et 23h puis de 17h à 1h du matin mais les températures ne descendront pas en-dessous des 28 degrés et le taux d’humidité sera aussi très important.
Les joueurs se sont préparés en faisant plusieurs entrainements le soir mais pour la chaleur et l’humidité, on essaiera de s’acclimater le mieux et le plus rapidement possible…
DM : l’humidité devrait aussi jouer sur les balles mais ça peut être intéressant de voir comment toutes les équipes vont s’adapter à ces conditions particulières.
Quels sont les objectifs que vous allez fixer aux joueurs ?
JM : Le plus important sera de montrer le plus grand respect à l’équipe, au maillot, au sport.
Être en équipe de France implique aussi de montrer l’exemple en termes de valeurs, de combativité… Les joueurs sont de plus en plus préparés, ils bossent toute l’année pour être à leur meilleur niveau et ils feront tout pour défendre au mieux nos chances le jour J.
Propos recueillis par Amandine Reymond
© C.Guibbaud/FFT
Les Bleus (presque au complet) avant leur départ pour Doha.
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