Pas de médailles mais...
Pour parler des championnats du monde de beach tennis à Sao Paulo (du 5 au 10 décembre), j'hésite entre la frustration et la joie. Côté pile, on est enfin arrivés en demi-finale. Depuis que je suis arrivé en équipe de France en 2019, on n'avait jamais passé ce cap. Côté face, c'est sûr : on ne fait pas de médaille et c'est très frustrant. Quelques mauvais matchs nous coûtent cher.
Mais si on doit faire un bilan un peu objectif, le positif l'emporte. Chez les filles, la France alignait deux jeunes joueuses qui progressent vite et qui ont vraiment fait de supers matchs. Chez les mecs, on se "plante" en demies mais sinon on tient notre rang.
De leur côté, les juniors ont fini 5e. En poule, ils ont perdu contre l'Espagne alors qu'ils ont eu des balles de matchs chez les filles et que les mecs peuvent sans doute mieux faire. Grosse déception, car derrière ils finissent deuxième de poule et jouent en quarts contre le Venezuela, qui était vraiment trop fort.
Mais je suis impressionné par le niveau des juniors. C'est bien de se dire que chaque génération va être meilleure que la précédente. Dans tous les sports, il faut s'attendre à voir des jeunes qui vont un jour nous dépasser. Les jeunes - Français, Italiens, Vénézuéliens - ont du potentiel. J'espère que les "petits" Bleus feront aussi bien que nous, voire mieux.
© Une équipe de France unie derrière le drapeau.
Une organisation très compliquée
Je vais être franc : ce n'était pas un beau championnat du monde. Le tournoi a été organisé seulement quelques jours avant la compétition à cause de problèmes financiers. La qualité des terrains n'était pas bonne, on faisait deux heures de bus pour aller à l'hôtel, le système de navettes n'étaient pas bien géré. Beaucoup de joueurs s'en sont plaint auprès de l'ITF.
D'ailleurs, il n'y a pas eu vraiment de vainqueurs. À la fin du tournoi, une tempête a éclaté, et d'après la météo, le terrain allait être impraticable. L'organisation a pris la décision de ne pas finir la finale et de déclarer deux vainqueurs, l'Italie et le Brésil, qui en étaient à 1-1. C'est dommage de voir ça car les autres années, à Rio de Janeiro, c'était vraiment bien...
Un pays passionné
Bon cela dit, il ne faut pas oublier les très bons côtés du Brésil. J'y habite et j'aime ce pays. Le beach est un sport très populaire ici. Certains disent que c'est plus populaire que le tennis, ce qui n'est pas encore vrai, il faut être honnête ! Mais il fait de grosses audiences à la télé et les stades sont pleins.
J'ai joué des tournois à Copacabana. Une plage mythique, iconique, un des endroits les plus connus au monde !
© Pour être le plus performant possible, le Français habite désormais au Brésil.
Dans les tournois, on ne peut pas se balader dans les allées, sinon on perdrait une demi-heure à prendre des photos avec les fans. Quand on est un joueur du top 20, impossible de manger tranquillement.
L'ambiance est toujours très différente au Brésil. Il y a beaucoup de bruit. Le public est en feu, les gens sont chauds, c'est une ambiance folle. Les spectateurs ne sont pas vraiment intéressés par le beau jeu, ils veulent juste que leur équipe gagne. D'ailleurs, il peut y avoir quelques insultes, quelques piques contre les étrangers.
La suite
En décembre, j'ai encore deux tournois exhibition à jouer, dont un à Florianopolis à côté de chez moi. On ne va pas se mentir, ce sont des tournois pour se faire de la publicité et gagner de l'argent. Après, à partir du 22 décembre, j'aurais bien mérité une bonne pause pendant trois semaines ! Puis début janvier, ce sera l'heure de reprendre le chemin de l'entraînement avant de retourner en tournois défendre ma place de n'°1 !
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