L'arbitrage évolue et des "matchs assistants", relais de l'arbitre de chaise, ont fait leur apparition lors des tournois professionnels. Vincent Wesly, arbitre badge blanc, a occupé pour la première fois cette fonction à l'Open Occitanie. Il donne son retour d'expérience.
Que représente exactement cette nouvelle fonction de "match assistant" ?
Vincent Wesly : Ce sont des arbitres certifiés, placés derrière la chaise, qui assistent l'arbitre de chaise, l'aidant dans toutes ses missions sur le terrain. Comme il n'y a plus de juges de ligne, le "match assistant" s'occupe des changements de balles, de gérer les ramasseurs mais aussi d'accompagner les joueurs lors des sorties de court, notamment lors des fins de set.
Dans ces moments-là, il faut toujours un officiel présent, que ce soit pour les "toilet breaks" ou un changement de tenue dans les vestiaires. Nous aidons le joueur en dehors de la zone de jeu et nous rapportons les manquements s'il y en a. Il faut donc avoir la connaissance des règlements et des procédures.
Ces sorties hors du court posent souvent question. Que dit le règlement ?
En fonction de la sortie autorisée, les zones réservées aux joueurs sont différentes. C'est le juge arbitre et le superviseur qui définissent ces zones avant le tournoi. En tant que match assistant, nous sommes là pour guider les joueurs et nous avons toujours un talkie-walkie afin d'être en contact permanent avec l'arbitre de chaise.
Le minutage est important : trois minutes sont accordées pour un "toilet break", cinq si le joueur se change en plus dans les vestiaires. On donne le top départ à partir du moment où le joueur entre dans la zone, pas au moment où il sort du court. Si le joueur passe au vestiaire, il doit changer quelque chose qu'il ne peut pas changer sur le court, le short ou les sous-vêtements. Pour le reste, on n'accorde pas de temps supplémentaire.
Avec un peu de recul, comment jugez-vous cette nouvelle expérience ?
L'Open Occitanie était le premier tournoi ATP sans juges de ligne en France. On avait eu des échos des tournois à l'étranger. Donc on partait dans l'inconnu mais en ayant quand même une bonne idée du déroulé.
En résumé, le "match assistant" est un relais de l'arbitre de chaise. On est au service du jeu et des joueurs. Il faut savoir bien s'exprimer en anglais et rester bien concentrés, car à tout moment, on peut avoir besoin de nous. Ce n'est pas une mission à prendre à la légère même si, de l'extérieur, elle peut paraître assez "anodine".
On était sept "matchs assistants" à Montpellier, trois A3 et quatre badges blanc. Sur ces quatre-là, on est trois à passer le badge bronze qui se déroule à Paris cette semaine. Donc c'était aussi l'occasion de prendre contact avec des arbitres de chaise expérimentés de l'ATP et de poser des questions. Le vendredi, on a d'ailleurs eu une petite révision sur le concours du badge bronze.
Quelle est la suite de votre programme pour les mois à venir ?
En mars, je serai formateur au trophée régional du jeune arbitre dans ma ligue, à Bressuire. L'idée est de faire venir des jeunes qui commencent l'arbitrage, qui sont A1 ou A2 et qui sont motivés pour aller plus loin.
On essaye de leur donner le goût à l'arbitrage de haut niveau, de leur expliquer plus précisément comment ça se passe aux échelons supérieurs. Une sélection est ainsi réalisée pour le trophée national du jeune arbitre. Et personnellement, ça me permet de transmettre ce que j'ai reçu il y a quelques années.
Je serai ensuite au Challenger de Cherbourg en tant qu'arbitre de chaise renfort puis au M25 de Saint-Dizier. Ensuite, évidemment, il y a Roland-Garros... Ça fait sept ans que je le fais donc j'espère continuer. Et peut-être refaire "match assistant"... J'ai postulé pour cette fonction à Wimbledon.
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