L'arbitre du mois, Isabelle Massiet : « Un défi que je relève avec détermination »

Propos recueillis par E. Couderc

11 mars 2025

Juge-arbitre niveau 3, Isabelle Massiet a été élue par ses pairs représentante des arbitres au sein du Comité fédéral de la FFT. Déjà responsable du pôle JAT de la ligue des Hauts-de-France, la quinquagénaire revient sur son parcours ainsi que sur sa nouvelle mission.

Quel a été votre parcours pour arriver au juge-arbitrage ?

J’ai commencé le tennis sur le tard, il y a une vingtaine d’années au TC Aire-sur-la-Lys. Au départ, j’étais plutôt athlète, mais ayant mis mes garçons au tennis, j’ai voulu partager avec eux leur passion. Tout s’est ensuite enchaîné. J’ai passé mon CQPAMT (Certificat de Qualification Professionnelle Assistant Moniteur de Tennis) pour épauler le BE et m’occuper des petits en école de tennis, puis je me suis de plus en plus investie dans la vie du club, notamment au moment du tournoi annuel. On faisait venir un juge-arbitre extérieur, mais il y avait souvent des problématiques de joueurs, de disponibilités... J’étais au front sans savoir vraiment comment gérer. C’est là que les dirigeants m’ont proposé de passer mon juge-arbitrage. Et j’ai donc passé le JAT1 en 2015, puis le niveau 2 en 2016 et le niveau 3 en 2018.

Qu’est-ce qui vous plaît dans cette fonction ?

C’est tout un ensemble. Au départ, ce sont les tableaux que j’aime faire. Puis il y a toute l’organisation, le fait de chapeauter, les problématiques de gestion des emplois du temps des uns et des autres. Il faut dire aussi que j’ai eu un formateur génial, Gérard Offroy, ancien président de la commission fédérale de l’arbitrage (CFA) et qui a cru en moi, alors que je ne croyais moi-même absolument pas en mes capacités ! Il m’a énormément encouragée à aller de plus en plus loin. Il a beaucoup contribué à mon parcours.

Et pourquoi avoir choisi le juge-arbitrage plutôt que l’arbitrage ?

J’ai un problème avec ma vision ! Mais j’ai décidé de passer mon niveau 1 pour vraiment connaître toutes les ficelles de la formation. J’ai quand même l’habitude de travailler avec les arbitres quand je suis en tournoi. J’ai beau être juge-arbitre, ça ne m’empêchera pas de défendre également leurs droits, de les accompagner au mieux, de les écouter pour avancer tous dans le même sens.

Justement, quel est précisément votre rôle au sein du comité ?

Ce rôle, on ne le connaît pas plus que ça, car il n’existait pas. Mais c’est un défi que je relève pleine d’enthousiasme et de détermination, avec l’objectif d’assurer une meilleure reconnaissance de la qualification dans son ensemble. Il s’agit avant tout de prendre en charge la communication entre les arbitres et les instances dirigeantes, assurer un dialogue constant pour garantir que les préoccupations des arbitres et juges-arbitres soient entendues. Il est important aussi d’établir une bonne communication pour donner à tous l’accès aux informations qui existent la plupart du temps, mais qu’on ne sait pas forcément où aller chercher. Enfin, il y a le lien à faire entre la CFA, dont je vais logiquement faire partie, et la Fédération.

Qu’avez-vous pensé des premières réunions ?

Je découvre encore, mais je suis arrivée avec beaucoup d’envie et de détermination. J’ai trouvé ça très intéressant, même s’il y a des sujets sur lesquels j’avoue être un peu perdue ! Tout le monde est enthousiaste. J’espère que cela va durer, que ce sera bénéfique et positif, notamment pour tous les arbitres. Concrètement, j’ai déjà en tête une première action à lancer, qui serait d’essayer d’uniformiser toutes les qualifications sur l’ensemble du territoire, qu’il n’y ait plus de disparités et qu’on ait les mêmes examens à passer dans toutes les ligues.

Cette nouvelle mission vous permet-elle de poursuivre le juge-arbitrage et la formation ?

Étant professeur de mathématiques en collège, je suis surtout sur les tournois pendant les congés d’été. Je m’occupais notamment depuis sept ans du CNGT du Touquet, qui me demandait énormément. Sinon, c’est la FFT qui me nomme, notamment sur des championnats de France, des Summer Cups de beach tennis. J’essaie de toucher à tout pour connaître toutes ces catégories, ces qualifications diverses au niveau du juge-arbitrage et je viens d’ailleurs de passer mon JAT3 beach tennis. Je suis également toujours formatrice, au centre de ligue de Marcq-en-Barœul. Je suis une formatrice dans l’âme et j’espère vraiment ne pas devoir abandonner cette partie, parce que j’aime énormément partager cette passion née tardivement mais qui me booste énormément. »

Extrait du Tennis Info 568