Triple médaillée d’or paralympique aux Jeux Olympiques (100m à Londres en 2012, saut en longueur et 400m à Rio en 2016) Marie-Amélie Le Fur est, en compagnie de Teddy Riner, co-présidente du comité des athlètes de Paris 2024. C’est aussi une férue de tennis… Rencontre.
Quel est votre rapport au tennis ?
C’est simple : en-dehors de l’athlétisme, c’est le seul autre sport que j’ai pratiqué avec un peu d’assiduité dans ma vie. J’ai joué en club pendant un an quand j’étais petite, puis j’ai repris en loisirs vers la vingtaine. Avec mon mari, nous avions pris une licence au club de notre ville, à Pezou, dans le Loir-et-Cher, et nous allions nous y amuser le week-end. J’ai à nouveau mis le tennis entre parenthèses entre 2012 et 2016 avec mes grosses échéances internationales (en plus de ses trois titres olympiques, Marie-Amélie Le Fur est aussi quadruple championne du monde, ndlr) car avec les changements d’appuis le risque de blessure au tennis est réel, mais cette année je suis plus « off » et j’ai recommencé à jouer. Et une fois en retraite définitive, c’est un sport auquel j’aimerais accorder plus de place encore.
Qu’aimez-vous dans ce sport ?
Le lien social et le partage. Pour moi, la définition du tennis, c’est aller au club le dimanche matin et faire un double avec d’autres personnes sur place, sans forcément les connaître. C’est même ça qui est chouette : ces moments de partage inattendus avec des gens rencontrés sur le court. Dans un autre registre, il nous est arrivé d’aller faire un tennis entre membres du comité des athlètes de Paris 2024, et ce sont des moments très sympas, surtout en double, où les écarts sont nivelés entre ceux qui jouent bien et les autres !
L’épreuve olympique de tennis dans un site historique de ce sport, cela vous inspirerait quoi ?
Ce serait magique ! Les Jeux olympiques dans un lieu aussi emblématique que Roland-Garros, ce serait tellement beau, deux évènements planétaires qui se rencontrent. Il ne faudrait pas rater ça. Moi en tout cas, c’est sûr que j’y viendrais (rires) !
Roland-Garros justement, vous y êtes déjà venue ?
Jamais, non. C’est un projet que j’ai depuis longtemps mais là encore, cela ne « colle » jamais avec mon planning de compétitions. Les grands rendez-vous en athlétisme ont lieu en été donc quand arrive Roland-Garros, on est en pleine dernière ligne droite de la préparation. C’est un peu un regret que j’ai, mais auquel je compte là aussi remédier après ma carrière sportive.
Du coup vous suivez les résultats à distance ?
C’est ça. Je suis beaucoup les résultats des grands tournois, Grands chelems voire certains Masters 1000, mais de manière plus assidue encore ceux de Roland-Garros, « le » tournoi qui se détache toujours en termes d’impact en France, un motif de fierté pour tout le pays. Je le regarde toujours autant que je peux à la télé.
Vous avez des joueurs ou joueuses préféré(e)s ?
Ce n’est pas très original, mais Nadal et Federer sont deux joueurs qui représentent tellement leur sport au niveau mondial, à la fois par la qualité de leur jeu mais aussi par leur comportement, qu’ils sont incontournables. Et, des deux, je dirais que j’aime encore plus Federer. C’est toujours intéressant d’écouter ses interviews, il est toujours lucide, dit beaucoup de choses à travers un exercice pourtant souvent assez convenu.
Propos recueillis par Guillaume Willecoq