Le carnet beach de Maïré Bray, épisode 1

E.B.

15 janvier 2025

Pour cette nouvelle année 2025, nous vous proposons un nouveau rendez-vous sur fft.fr : vivre le quotidien de Maïré Bray, 20 ans seulement et l'une des meilleures joueuses françaises de beach tennis.

Bonjour à tous ! C'est Maïré Bray et cette année, je vais vous partager ma vie de "beacheuse" sur le circuit pro !

Pour la petite présentation, eh bien j'ai 20 ans, je suis née à Saint-Paul, sur l'île de la Réunion. Je suis aujourd'hui 25e mondiale et mon meilleur classement a été 22e, en mai 2024. J'ai deux grands frères, dont un, Tery, joue au beach tennis. Comme moi, il est sur le circuit professionnel et s'entraîne à Bordeaux avec Jérôme Maillot.

Maïré au service à l'Open des Brisants 2024.

Des débuts en famille

Avec Tery, on a débuté le beach tennis quasiment en même temps, mais j'ai tendance à dire que c'est moi qui l'ai entraîné dans cette histoire ! Quand on a commencé, on habitait à côté des Brisants, devenus très célèbre dans le monde du beach. On pratiquait beaucoup le surf au début mais avec la "crise requins" sur l'île de la Réunion, nous avons été obligés d'arrêter.

Mais bon, nous sommes Réunionnais, et nous sommes donc restés sur la plage. J'ai tout de suite vu des gens faire du beach tennis et ça m'a plu. Mon anniversaire arrivait peu après, j'ai demandé des raquettes et forcé mon frère à jouer avec moi. Ça a été une révélation tout de suite !

Le beach tennis, une révélation pour la jeune Réunionnaise.

Je n'ai jamais arrêté le beach tennis depuis. Tery a fait une pause pendant deux ans lorsqu'il est rentré dans le pôle espoirs de BodyBoard (marque de surf) avant de reprendre les raquettes. Si lui surfe encore quand il rentre à la Réunion pour les fêtes, j'ai personnellement totalement arrêté. J'avoue qu'entre l'ampleur prise par le beach tennis et la petite appréhension dans l'eau, je préfère rester côté plage...

Les Brisants, là où tout a commencé

J'ai donc découvert le beach tennis à sept ans et j'ai commencé à m'entraîner vers 10 ans. Je n'ai pas commencé par le tennis comme beaucoup. J'ai déjà joué avec des copains pour rigoler et ça m'a convaincu que le tennis n'est pas fait pour moi...

J'ai joué mes premières balles de beach au "3B", le Bourbon Brisants Beach Tennis, le plus gros club de la Réunion, là où se déroule le Sand Series (l'Open des Brisants), là où le beach tennis est arrivé avec le club d'Etang Salé. Je me suis toujours entraînée au "3B" jusqu'à cette année où je suis partie à Bordeaux.

Ma première partenaire, c'était Fany Carité. À l'époque, les tournois s'appelaient encore G1, G2 ou G3 et on jouait contre les garçons dans les années U14 / U16. Ma partenaire a arrêté, j'ai continué. Il y avait très peu de juniors filles alors j'ai longtemps joué avec Pierre Bergonzoli contre des équipes 100% masculines.

Dès le début, j'ai voulu devenir pro. C'était un rêve plus qu'un objectif mais tout de suite, j'ai dit à mes parents que je voulais devenir n°1 de mon sport. Ils m'ont encouragé, et au fur et à mesure des entraînements, mes coachs m'ont aussi dit que j'avais une très bonne technique et une bonne dynamique.

Aux alentours de 2013, je me suis donc dit qu'il y avait quelque chose à faire. J'ai attendu 14 ans, l'âge minimum pour participer aux ITF. L'année juste avant mes 14 ans a été la plus longue de ma vie... Je savais que j'avais le niveau des ITF mais je ne pouvais pas y participer alors je "charbonnais" à l'entraînement.

Départ pour la métropole

Depuis un an, je m'entraîne à Artigues, à côté de Bordeaux, avec Jérôme Maillot, pour un avoir un cadre plus pro. Ça ne fait donc qu'un an que je m'entraîne tous les jours de façon pointilleuse. Avant, je m'entraînais aussi tous les jours, mais je ne me préparais pas sur le plan physique, je n'étais pas formée aux notions de repos... C'est un facteur qui joue énormément si on veut atteindre le sommet. Les meilleures sont dans cette dynamique de performance depuis des années.

Il y a aussi la géographie. Les joueuses du top 10 voire du top 15 habitent le Brésil, un pays où il y plus de tournois, plus d'émulations avec les meilleures, où il est plus facile de s'engager sur le long terme avec une partenaire...

Mais en m'étant entraînée à Bordeaux depuis un an, je vois déjà une différence flagrante. C'est une question de temps et de travail. Si le travail est bien fait, je sais que je peux atteindre mes objectifs et faire partie des meilleures joueuses du monde.

Maïré et Tery après leur victoire en simple à l'Open des Brisants, lors de la même journée, en 2022.

À Bordeaux, je m'entraîne avec Jérôme mais principalement seule, en "indiv". C'est difficile de trouver des partenaires filles en France. Il y a les sœurs Retali et Amélie Thiant qui viennent faire des stages le week-end, mais je suis une des seules à faire du beach ma carrière.

Une fois par semaine, je m'entraîne en collectif avec Maxime Moretto, mon frère ou les plus jeunes comme Mahé Bourjea. Je m'entraîne aussi à la salle tous les jours avec les garçons. Ugo Quilici, notre entraîneur physique, prépare des séances selon nos besoins.

Une "asso" prometteuse avec Lola Barrau

Parmi les autres jeunes Françaises bien classées, il y a Lola Barrau. On a joué plusieurs fois ensemble, on se connaît depuis les juniors. C'était délicat au début mais on progresse très vite. En décembre, nous avons atteint la finale du BT 200 de Garopaba, auquel nous avons participé pour préparer la Coupe du monde par équipes.

Le tournoi n'était pas évident avec beaucoup de vent mais on élimine en demies une équipe du top 15 et on fait une bonne finale. Avec Lola, on est conscientes qu'on peut être très fortes toutes les deux. En 2025, nous avons le projet de faire des gros tournois ensemble pour se qualifier au Beach Tennis Finals. On verra comment ça se passe lors de notre prochain tournoi, un BT 200 au Portugal, mi-février.