À 19 ans, Maïré Bray connaît une progression constante sur le circuit de beach tennis. La Réunionnaise évoque son début de saison et ses ambitions pour la suite.
Maïré, tu as connu de très bons résultats ces derniers mois. Est-ce que tu sens que ton niveau de jeu augmente progressivement ?
Oui. Les premiers résultats de l'année n'étaient pas forcément concluants, puis j'ai passé un bon mois au Brésil. D'un coup, il y a eu beaucoup de mieux. La victoire à la Réunion a été significative. La préparation que j'ai entamée a eu un impact et je me rends compte que mon niveau de beach tennis augmente. Je suis à l'aise, j'ai plus de confiance. Même si les résultats arrivent toujours plus tard que ce que l'on souhaiterait, ils finissent par arriver !
Concernant ta victoire à La Réunion, c'est ton premier succès en BT 200, un titre remporté avec Nicole Nobile. Est-ce que tu peux nous parler de cette association ?
C'est une "asso" assez inédite. Nicole est une joueuse avec qui je m'entends très bien, on s'écrit beaucoup. Elle m'a proposé de jouer ensemble je ne me voyais pas refuser. C'est la joueuse qui m'inspire le plus, au niveau de l'attitude et de l'implication. C'était un de mes rêves. J'espère pouvoir refaire ça dans le futur.
Aimerais-tu trouver une partenaire fixe ?
C'est vrai que j'ai beaucoup changé... Cela s'explique aussi par ma blessure : je me suis "fait" les ligaments croisés du genou gauche en août 2022. Huit mois et demi d'arrêt, en faisant un passage au CERS (Centre Européen de Rééducation du Sportif) de Capbreton pour la réathlétisation. Je n'ai pas pu construire quelque chose pendant ce temps-là. En Italie, j'ai joué avec Michela Romani, c'était chouette. Mais j'aimerais, en fin d'année, trouver un partenaire fixe pour développer des automatismes.
Tu as joué récemment le Sand Series de La Réunion. Nicolas Gianotti a déclaré que l'ambiance aux Brisants était incomparable. C'est ton avis également ?
Complètement. C'est chez moi. Que ce soit le cas ou pas, il y aura toujours un goût différent. En étant le plus objectif possible, j'ai participé à pratiquement tous les Sand Series possible. L'an dernier, j'ai regardé un peu les différences, j'avais peur que La Réunion soit la ramasse dans la prise en charge des joueurs, le côté pro, mais ils ont passé un cap, tout était beaucoup plus pro ! Et c'est un tournoi qui ne déçoit jamais au niveau de l'ambiance. Sur le Central, on sent vraiment ce côté arène de gladiateurs. Quand des français sont programmés, c'est la folie, avec une atmosphère pesante, mais dans le bon sens. Et même s'il n'y a pas de Français, il y a de l'ambiance, car les gens sont là pour le sport, le beach. Je suis très attachée à La Réunion donc pas très objective. C'est le tournoi qui fait vivre le plus d'émotions, et pas que pour les Français. Émotionnellement, c'est très fort.
Où t'entraînes-tu désormais ?
Depuis fin février, je suis partie m'installer à Cenon, vers Bordeaux, dans le cadre de la Fédération. Je m'entraîne à Artigues avec Jérôme Maillot, pour un avoir un cadre plus pro. Je ne retourne à La Réunion que pour les Brisants et en fin d'année, pendant les fêtes, pour voir ma famille.
En temps normal, quelle est la journée type à Artigues ?
J'habite à Cenon, pas loin d'Artigues, donc après le petit-déjeuner, je fais soit de l'entraînement physique, soit du beach tennis. À la salle, on travaille sur l'explosivité. L'après-midi, on s'entraîne une heure et demie, souvent en individuel, car il y a peu de joueuses en France. Il y a Lola Barrau, mais elle vit à Toulouse.
De temps en temps, pour des séances de deux heures, Jérôme fait venir des gars comme Guillaume Leruste, Tom Lamort, Maxime Moretto, Paul Gotarda... Mais le plus souvent, c'est de "l'indiv", on essaye de bosser tactiquement et de travailler sur ce qu'on a observé pendant les tournois.
© FFT / Delphine Prévot
Il y a deux ans, tu te posais la question de te lancer à fond dans le beach tennis ou de privilégier les études. As-tu toujours cette réflexion ?
Je me suis posé la question, oui. Je me la suis encore plus posé pendant la blessure. Dans ces moments-là, tu doutes encore plus quand tu dois tout reprendre à zéro. Depuis l'âge de sept ans, je veux être la meilleure possible, la meilleure joueuse du monde. Dans les périodes de doutes, ce sont les moments les plus importants. Ma volonté est de continuer ma carrière le plus longtemps possible, être n°1 mondiale et championne du monde.
Quelles sont les échéances en équipe de France ?
En 2024, il y a des Championnats d'Europe à l'automne et la Coupe du monde par équipes au Brésil, en fin d'année. C'est super différent, on se retrouve entre Français, il y a un bel esprit d'équipe. Nicolas Gianotti est actuellement le meilleur joueur au monde, Mathieu Guégano est souvent dans le top 10. Il y aussi Lola Barrau, moi, les sœurs Hoarau... C'est une belle équipe. On s'entend tous très bien, on aime ce type de compétition. Je trouve que c'est une chance de représenter son pays.
Quel est ton programme pour les prochains mois ?
Je reprends les entraînements pendant un mois. En deuxième partie de saison, il y a moins de tournois en Europe, à part un BT 200 en Allemagne, un BT 100 en Estonie en juin. C'est un moment de l'année plus orienté vers le Brésil et les Caraïbes, on est tout le temps en déplacement. Dans le beach tennis, les compétitions s'enchaînent énormément, donc pendant les périodes creuses, c'est très important de remettre une grosse charge physique et technique. De prendre le temps de récupérer, d'aller chez le kiné, de bien se régénérer, pour ensuite être performante.
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