C’est aujourd’hui au tour de l’un des grands chouchous du public, Laurent Lokoli, de jouer sa place dans le grand tableau, qu’il n’a plus disputé depuis 2017. S’il est difficile de dégager un favori dans ce troisième tour, il y a néanmoins une certitude : l’ambiance s’annonce dingue.
Ici, on peut le dire. C’est l’Italien Favio Cobolli (159è ATP et récent quart de finaliste du tournoi ATP 250 de Munich) que Laurent Lokoli va trouver aujourd’hui de l’autre côté du filet, ultime obstacle avant de retrouver les fastes du grand tableau de Roland-Garros. Mais l’intéressé veut attendre le tout dernier moment avant de connaitre le nom de son adversaire.
"Petite dédicace à Adrian Mannarino, je fais comme lui : je ne regarde jamais les tableaux. C’est mon coach qui me dira au moment voulu contre qui je joue" expliquait le Bastais aux journalistes après sa belle victoire au deuxième tour (4/6, 6/4, 6/3) contre le Japonais Yosuke Watanuki (126è ATP).
Un match à rebondissement de plus à mettre à l’actif de Lokoli, qui décidément adore faire frissonner le public. "C’est mon ADN. Je suis prêt à mourir sur le terrain. On ne sait jamais ce qu’il peut se passer. On peut perdre 6/0 6/1. Mais il faut refuser la défaite jusqu’au bout. Il faut être conscient de ses forces. Je me suis toujours battu, peu importe les épreuves que j’ai dû affronter. Aujourd’hui, ça a encore tourné de mon côté. Je travaille dur pour ça" a-t-il confié avant de rappeler la consigne, dans un éclat de rire : "donc ne me dites rien s’il vous plait, ne me demandez pas comment joue mon prochain adversaire car je ne sais pas encore qui c’est !"
"Là, pour l’instant, honnêtement, j’ai juste envie de profiter. Aujourd’hui, ça été une longue journée pour moi. Avant mon match, il y a eu un gros match en trois sets avec Sacha (ndlr : Sacha Gueymard Wayenburg, sur le court n°7). Il a perdu en trois sets, j’étais d’ailleurs un peu déçu pour lui".
Une nouvelle lokolimania ?
Il est comme ça, Laurent Lokoli : il aimerait que tous les copains passent et que tout le monde soit heureux, lui qui adore voir le public en fête. "L’ambiance est folle. Il y a tellement de monde, tellement de personnes qui me soutiennent, du début à la fin, et ils ont été incroyables. Jamais je n’aurais pensé qu’il y aurait une telle ambiance pour les qualifications ! En 2014, c’est surtout mes amis corses et mes proches qui donnaient de la voix. Là, c’était tout le court, et j’ai trouvé ça fabuleux. C’est génial pour quelqu’un comme moi qui n’a pas forcément l’habitude de jouer comme ça sur des grands courts devant autant de monde".
Quand Laurent parle de 2014, il évoque ses premiers pas à Roland-Garros, à 19 ans. Cette année-là, il sort des « qualifs » en gagnant un surnom sympa, "El Loco", et surtout en déclenchant une "lokolimania" qui se termine en Une du journal l’Equipe et qui l’a peut- être un peu dépassé par la suite. Mais qui lui sert sans doute aujourd’hui dans la gestion de l’événement. En 2023, Laurent Lokoli est certainement bien plus fort qu’en 2014. Et même sans doute aussi plus fort qu’en 2022.
En février dernier, au Challenger de Pau, il a d’ailleurs pris sa revanche sur Alexander Ritschard, ce Suisse qui lui avait barré la route dès le premier tour de ces "qualifs" l’an dernier. Au même moment, il atteignait le meilleur classement de sa carrière : 167è. Une belle revanche. Mais la vraie revanche serait de battre Cobolli aujourd’hui, et de gagner le droit de disputer pour la troisième fois de sa carrière le grand tableau de Roland-Garros, après 2014 et 2017.
Son adversaire
Flavio Cobolli 21 ans, ITA, 159 e ATP
Droitier, revers à deux mains
Roland-Garros : 2è participation aux qualifications
Sa saison 2020 : Quart de finaliste à Munich (ATP 250), demi-finaliste aux tournois Challenger de Rome et de Zadar