Les nouveaux formats de compétition rencontrent de jolis succès dans les clubs. Ces témoignages sur la compétition libre et les TMC dames le prouvent.
Jeu libre
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Grâce à son professeur Johann Baget, également Juge-Arbitre, le TC Billère, club de l’agglomération paloise (ligue Nouvelle-Aquitaine), organise des matchs de compétitions libre pour les jeunes, avec des tableaux de 8 participants assurés de disputer entre 3 et 4 parties le temps d’un samedi ou du week-end entier. Depuis quand organisez-vous des matchs de compétition libre au sein du club ?Cela doit faire un peu plus de 2 ans, depuis que sur Adoc, on peut enregistrer facilement ce type de matchs. Avant, il fallait faire homologuer un tournoi à l’avance. Désormais, si je veux organiser un "plateau" libre au pied levé, c’est beaucoup plus facile. Depuis longtemps, j’organisais des stages pour les jeunes pendant les vacances scolaires. Or souvent, après un apprentissage technique du lundi au jeudi, le vendredi servait à jouer des rencontres amicales afin de mettre en pratique tout ce qui avait été travaillé. Quand j’ai vu que ces rencontres pouvaient compter pour le classement, sans toutefois rapporter autant de points qu’un tournoi homologué, j’ai voulu tenter l’expérience. Quelles formes prennent ces séances de jeu libre ?J’ai continué à proposer ces matchs libres lors des stages au TC Billère. Pour le reste, plusieurs week-ends dans l’année, je monte des plateaux de 8 joueurs le week-end, soit sur un samedi, soit sur les 2 jours. Les participants sont en 4e Série ou en 3e Série, dans les catégories 11-12 ans, 13-14 ans ou 15-16 ans, mais rarement chez les 17-18 ans qui jouent déjà régulièrement des épreuves adultes et participent aux 2 tournois Open du club (en jeunes et en adultes). En général, j’envoie des messages aux autres clubs des environs, ce qui me permet de monter rapidement un plateau homogène. Ça marche très bien chez les garçons, mais moins chez les filles car il n’y a pas assez de compétitrices. Or pour moi, ce format ne devient intéressant qu’à partir de 8 participants. Comment fonctionne un tableau "libre" à 8 joueurs ?Comme dans un tournoi traditionnel, on part en ligne, donc on commence en quarts de finale. On démarre les 4 parties à 13 heures en même temps, il faut 4 terrains. Les vainqueurs disputent les demi-finales puis la finale et un match de classement. Les perdants en quarts jouent dans un tableau de classement, pour la 5e à la 8e place, ce qui fait qu’avec ce système, chacun est assuré de disputer 3 matchs, parfois 4. Le format dépend du nombre de rencontres disputées dans la journée : 4 matchs dans une même journée, c’est forcément en 3 jeux, si le tournoi a lieu sur 2 jours, il redevient libre.
L’ambiance est-elle différente d’un tournoi traditionnel ?Comme tout le monde arrive à la même heure, ça me permet de faire un petit discours de bienvenue, d’expliquer les règles, l’état d’esprit attendu (pas de parents sur les courts, du fair-play). En général, tout se passe bien. En tant que JAT2, il m’arrive d’intervenir lors de courts moments de tension qui restent rares. Ces épreuves se terminent toujours par une petite remise des prix, avec des lots assez simples (coupes, médailles) pour chacun des participants. C’est à la fois symbolique et important. L’épreuve se finit par un goûter. Nous fixons un coût raisonnable (de 5 à 8 euros pour l’inscription), afin de ne pas peser sur le budget des parents. Cette formule présente beaucoup d’avantages ?Oui déjà pour les jeunes de disputer plus de matchs durant la saison. Et pour les parents de ne pas avoir à les emmener trop loin, à Tarbes ou à Bordeaux par exemple. Car dans la région, il existe pas mal de tournois traditionnels mais aussi des périodes avec moins de compétitions. Ces épreuves sont plus motivantes car on sait qu’on va disputer 3 ou 4 parties, quoi qu’il arrive. Avec le format traditionnel, quand un enfant a perdu 3 fois de suite au premier tour, il est difficile de le remotiver. Pour moi aussi, en tant qu’organisateur, tout est relativement simple. Je n’ai qu’à rentrer les résultats dans Adoc, dans l’onglet dédié. Il faut simplement trouver des dates le week-end qui n’empiètent pas sur les matchs par équipes ou sur la réservation des courts pour nos adhérents. Ensuite, en tant qu’enseignant, ça me permet de voir mes élèves en situation de jeu, d’évaluer les secteurs à travailler, de noter une progression. Ensuite, en cours, je suis plus crédible quand j’explique qu’il faut améliorer sa 2e balle (sourire). Sur le plan tennistique, une compétition libre modifie la façon de jouer ?Ça dépend. Des jeunes bien classés (15/1, 15/2) jouent en général "à fond". Mais d’autres, qui sont en phase de travail sur un aspect précis avec leur moniteur, vont accepter de perdre un match ou deux en essayant d’aller plus vers l’avant, de proposer un tennis plus agressif. Enfin certains ne veulent pas perdre et restent sur un jeu tout en régularité. Pour votre club, l’apport de ces compétitions libres est évident ?Oui, ces plateaux fidélisent nos jeunes licenciés, même si ceux qui y participent sont en général déjà des compétiteurs. Avec 80-90 jeunes à l’école de tennis, le TC Billère a stabilisé ses effectifs depuis 2-3 ans, mais sans repasser la barre des 100. Donc on ne gagne pas de licenciés, mais je trouve que cette formule a aussi l’avantage de dynamiser la vie du club les samedis, qui sont parfois un peu calmes après les cours collectifs du matin. Dans ce projet, j’ai été fortement aidé par Hugo Ryba, un AMT du club, ainsi que par le bureau qui m’a fait confiance.
Recueilli par Baptiste Blanchet
TMC dames
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Présidente depuis 21 ans de ce club d’environ 100 licenciés dans un village de la Drôme qui compte 670 habitants, Adeline Cachet organise avec bonheur le TMC des Lavandes, une épreuve féminine créée en 2011. Depuis quand proposez-vous des TMC ?J’ai adhéré à ce concept dès la création des TMC en 2011. Chaque année à la même date, un samedi en juin pour les femmes, en septembre pour les hommes, le TC Valaurie organise un TMC sur une journée. Cela constitue un repère pour les participants. Etant élue au Comité Drôme-Ardèche, en charge des TMC, j’ai aussi été à l’origine d’un circuit de tournois MultiChances (à l’attention des femmes non-classées et 4e série), qui se termine par un Masters. Comment se déroule votre TMC féminin, baptisé le "TMC des Lavandes" ?Son nom est inspiré par la couleur de l’un de nos terrains. Cette épreuve est axée sur les 4e Série et rassemble en général une douzaine de participantes, même si nous allons parfois jusqu’à 14, car je ne dispose que de 3 terrains, tous en extérieur. Donc les jours précédents, je scrute la météo avec angoisse (rires). Les joueuses ont de 15 à 70 ans. Beaucoup reviennent d’année en année, certaines viennent même d’assez loin (de Lyon, de l’Isère) pour participer.Depuis 2 ans, Marcel Cenatiempo fait la route depuis Grenoble pour officier comme Juge-Arbitre, c’est la seule touche masculine du tournoi. Les participantes apprécient sa présence. Quel est le profil de ces joueuses ?Les plus jeunes ont envie de découvrir la compétition de façon décontractée. Nous avons souvent aussi 2 membres d’un même club qui souhaitent passer une bonne journée ensemble. Je constate également que certaines femmes ne disputent que des TMC, certaines essayent même de ne pas trop monter au classement pour pouvoir continuer car il existe moins de TMC pour les 3e Série. C’est pourquoi j’envisage de créer un TMC réservée aux femmes en 3e Série. Pour les 2e Série, qui sont de véritables compétitrices, je pense que ça ne fonctionnerait pas. Pourquoi le concept plaît-il autant ?D’abord les femmes sont demandeuses de compétitions courtes car elles ont peu de temps en raison de leurs obligations familiales. Mais elles ont envie d’un moment pour elles, durant lequel elles sont prises en charge. Sur un format d’une journée, les participantes savent qu’elles disputeront 3 matchs mais dans une ambiance agréable, qu’il n’y aura pas de forfait. Car les TMC génèrent une convivialité qu’on ne retrouve pas dans les autres tournois : les joueuses sont là pour se soutenir, on encourage celle qui vous a battue lors du match précédent, on fait preuve de fair-play, des liens d’amitié se créent. Et puis les participantes sont chouchoutées, cocoonées. Justement, comment se déroule la journée ?Après un petit déjeuner pris ensemble, et souvent un échauffement collectif, on commence les animations. Ça peut-être un cours de taï-chi, de yoga, une séance de fit-tennis, la présence d’un kiné ou d’un sophrologue pour se relaxer avant les matchs. Ensuite, on démarre les parties en 2 sets de 4 jeux (avec la règle du no ad), afin que chaque participante serve au moins 2 fois par set. Le repas du midi, que je prépare sous forme de buffet, est pris ensemble. Il peut s’accompagner d’une partie de belote, de la présence d’une esthéticienne. Puis les matchs reprennent avant la remise des prix autour d’un verre. J’essaye toujours de trouver des lots qui sortent de l’ordinaire en m’appuyant sur les entreprises ou spécialités de la région : plateaux de décoration, crèmes, shampoings ou laits pour le corps, bouteilles de sirop et un petit bouquet de lavande pour le clin d’oeil. Sur cette journée, j’essaye juste d’équilibrer le budget, puisque l’inscription qui revient à 20 euros, comprend aussi des jus de fruits à volonté, ainsi qu’une boîte de balles neuves. Quel est le bénéfice pour votre club ?Les filles repartent « crevées » mais ravies. Le but est vraiment de passer un bon moment ensemble. Ce tournoi nous apporte parfois de nouvelles licenciées puisque par exemple l’an dernier, 2 participantes ont choisi de s’inscrire chez nous après le TMC des Lavandes. Mais mon objectif principal reste la promotion des TMC, de donner envie aux autres clubs d’en organiser.
Recueilli par Baptiste Blanchet