Le "prof" du mois : Olivier Lansaman (TC Hagetmau), trente ans de passion

Baptiste Blanchet

9 décembre 2024

Directeur sportif du TC Hagetmau (Landes), directeur des tournois du club, juge-arbitre, cet enseignant (50 ans, ex 2/6), qui défend un tennis plaisir porté sur l’offensive, veille à ce que l’enjeu ne tue jamais le jeu. Issu d’une famille de rugbymen, ce golfeur émérite met depuis 30 ans son énergie débordante au service des membres. Portrait.

Après avoir découvert le tennis à 8 ans, en tapant la balle avec son père en vacances au Vieux-Boucau, Olivier Lansaman devient rapidement un espoir français. Classé 2/6 à 15 ans, le jeune homme range pourtant ses raquettes pour taquiner le ballon ovale, véritable tradition familiale. Son oncle Alain Lansaman, qui porte les couleurs d’Hagetmau, fait alors partie des meilleurs 3e ligne français.

Mais après 4 ans de « sevrage » tennistique, Olivier revient à ses premières amours, obtenant son DE au CREPS de Talence. Depuis 1995, ce passionné fait partager son enthousiasme aux membres du club. "Je m’occupe de l’école de compétition mais aussi du tennis loisirs, ce qui me donne une vue d’ensemble de nos effectifs, indique le directeur sportif du TCH, qui assure 20 heures de cours hebdomadaires, sans compter les leçons particulières. Je suis très à cheval sur le fait que les gens puissent s’épanouir et progresser grâce à un important travail technique, sans mettre l’accent sur les résultats au plus jeune âge. Car la progression va engendrer les victoires. J’essaye aussi de promouvoir un tennis complet : j’aime les joueurs qui vont vers l’avant, sans pour autant rechigner dans le combat."

Ne pas reproduire les erreurs du passé

A travers tous ses principes, Olivier a tiré de nombreux enseignements de ses années de compétition, trop frustrantes à son goût. "Le reproche que je me fais est d’avoir trop joué comme on me le demandait et pas comme je le souhaitais. C’est-à-dire pour ne pas faire de fautes, ce qui m’a permis de gagner à -4/6, souvent des matchs longs et pas très épanouissants. Alors que mon jeu était plus offensif. Mais durant les années 80, on obéissait sans réfléchir", constate celui qui n’a plus disputé un match officiel depuis près de 10 ans.

Avec sa fille Victoire Lansaman (16 ans, classée -4/6), il s’attache à ne pas reproduire les mêmes erreurs : "Mon père qui était très sportif axait beaucoup son approche avec moi sur les résultats. De mon côté, j’essaye d’enlever un maximum de pression à ma fille. Depuis 2 ans, je ne l’entraîne plus que 2 à 3 fois par semaine et l’accompagne sur les tournois. Philippe Pagès se charge du reste au Biarritz Olympique, une structure plus importante, avec des partenaires d’entraînement de haut niveau comme Jessika Ponchet. Ma fille est également suivie par la psychologue Mélanie Maillard, qui s’occupe de moi par la même occasion en définissant mon rôle le plus clairement possible."

Une priorité, la formation

Directeur et juge-arbitre du tournoi CNGT, futur directeur de l’épreuve ITF féminine, Olivier se démène pour proposer une offre de qualité aux membres. "Nous organisons beaucoup de TMC (enfants, adolescents, adultes), car il s’agit d’une bonne façon de multiplier les matchs dans une ambiance sympathique, de stages, d’animations dont les après-midi parents – enfants ou les sorties aux Petits As de Tarbes. Le club a également mis en place le Tennis à l’Ecole. Car c’est par la formation qu’on fera avancer les choses. Il s’agit de notre vocation", indique ce fan de golf depuis 22 ans (jusqu’à 5,4 de handicap), qui compte s’y remettre le plus vite possible. Le rugby, son autre passion, ne l’a jamais quitté.

"J’en regarde beaucoup, notamment les matchs de Toulon en Top 14 ou en Coupe d’Europe. Car Eric Melville, qui a démarré sa carrière en France à Hagetmau, était hébergé chez moi. Quand il a signé au RCT, j’ai commencé à suivre ce club dont j’ai toujours aimé l’esprit guerrier."