Le club de ma vie : Michael, du Tennis Club d'Éragny

14 septembre 2020

Pour ce chapitre, le "club de ma vie" se rend dans le Val-d'Oise, au TC Eragny. Un club dynamique qui a su trouver son équilibre entre compétition et loisir.

Nom : Michael Bourgès

Meilleur classement (et classement actuel) : 15/2

Club : Tennis Club d'Éragny

Le club-house est votre deuxième maison ? Vous êtes très impliqué dans la vie de votre club de tennis ou, tout simplement, vous aimez y passer du temps pour y jouer, mais pas seulement ? Dans cette rubrique, nous vous invitons à évoquer "le club de votre vie".

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

J’ai 33 ans, je vis à Herblay, dans le Val-d’Oise. Je travaille dans le secteur de la prescription auprès des professionnels du bâtiment dans le milieu de la menuiserie extérieure. Je joue au tennis depuis que j’ai 5 ans, j’ai toujours été dans le même club, celui d’Eragny, sans aucune interruption. J’y suis donc depuis 28 ans. C’est ma deuxième maison…

Comment avez-vous découvert le tennis ?

Mon père a tenu pendant longtemps un magasin de tennis très réputé, puisqu’il était cordeur à Roland-Garros au début des années 80. Ce magasin avait excellente réputation et il rencontrait pas mal de monde. Mon père a ainsi connu le directeur sportif du club d’Eragny. De fil en aiguille, j’ai suivi les pas familiaux.

Je suis monté jusqu’à 15/2, mais je reste un peu "feignant" et j’ai du mal à me faire violence. Mon but est de pouvoir toujours jouer en équipe 2. L’an dernier, j’ai pas mal rejoué parce que j’étais 15/5, et je suis remonté à 15/4.

Avez-vous des souvenirs du travail de votre père à Roland-Garros ?

Il travaillait à la belle époque de Pro Kennex. Il a cordé pour Nathalie Tauziat et beaucoup d’autres grands joueurs. Et j’ai même pu en côtoyer : une fois, c’est Mansour Bahrami qui nous a ramenés, ma mère et moi, directement chez nous !

Comment décririez-vous le TC Eragny ?

C’est un club qui a eu, pendant très longtemps, des joueuses qui jouaient en Nationale 1 B. Au fil des années, on s’est rendu compte que la compétition altérait le côté loisir et qu’il y avait un équilibre à trouver. Toute la politique du club a été de rechercher cet équilibre.

Nous souhaitons proposer quelque chose de très dynamique et de familial. L’année dernière, le club a eu le prix du meilleur club en termes de développement sur la catégorie des plus de 370 adhérents.

© FFT

Une belle ambiance à la fête du club

Pour quelles raisons avez-vous remporté ce prix ?

Le club a bonne réputation en termes de dynamisme de côté familial. Nous sommes très présents sur les réseaux sociaux, avec de nouvelles publications plusieurs fois par semaine. Nos terrains ont été refaits à neuf. Nous commençons le mini tennis dès 4 ans avec un gymnase qui est chauffé l’hiver, ça rassure aussi les parents.

Quand êtes-vous rentré au bureau ?

J'y suis rentré il y a maintenant 5 ou 6 ans, et je suis secrétaire depuis 3 ans. En tout, le bureau compte 13 membres. Le président est en place depuis deux saisons.

Quelles sont vos fonctions exactes ?

Je suis multitâches (rires). Je suis secrétaire du club, mais aussi AMT (aide moniteur tennis) car je donne quelques heures de cours, membre des équipes en tant que joueurs, et j'ai des formations JAE1 et JAT2 au niveau arbitrage. Je suis par ailleurs très impliqué sur nos compétitions, je m’occupe du tournoi Open et du tournoi interne de notre club. Il y a également un tournoi jeunes, organisé par notre diplômé d’Etat.

© FFT

Une remise des prix de plus pour Michael !

Combien avez-vous de licenciés ? Quelle sont les infrastructures du club ?

Nous pouvons accueillir entre 350 et 400 adhérents, dont environ un tiers de jeunes, puisque nous disposons de 3 courts intérieurs et 2 extérieurs. Notre numéro 1 est classé 4/6. On joue en pré national, en excellence, pour l’équipe 1 homme. Nos terrains sont en Greenset et sont quasi neuf. Le surfaçage précédent datant d’il y a longtemps, la mairie a décidé de refaire les cours il y a deux saisons, aux couleurs de la ville.

© FFT

Un court intérieur presque neuf !

Avez-vous des projets au sein du club ?

Le projet est toujours d’investir. Au niveau éducatif, le système Galaxie Peps est sorti dans le Val-d’Oise et on aimerait le mettre en place. Un de nos éducateurs diplômés d’Etat a participé à la formation sport santé, et nous souhaitons nous orienter sur le tennis thérapeutique. Dans ce club, c’est le tennis pour tous, quels que soient notre niveau social, notre âge, nos facultés sociales... On ne refuse personne.

Comment avez-vous géré le confinement et a suite de la crise sanitaire ?

Nous avons suivi à la lettre le protocole de la FFT, les consignes du comité Ile-de-France et du Val-d’Oise. Pendant la période de confinement, des éducateurs, membres du bureau et joueurs d’équipes, ont tourné une vidéo Youtube d’exercices physiques, pour maintenant le lien physique et social avec nos adhérents. Les gens ont apprécié, pas mal de gens nous ont envoyé des vidéos d’eux en train de tenter l’exercice un maximum de fois.

Nous avons aussi mis en place une newsletter avec pas mal d’articles, du type comment bien choisir sa raquette, son cordage… Quelque chose d’assez ludique. Globalement, le club a été en relation avec la mairie et a tout faire pour être le plus prévenant possible. Mais le plus important a été de garder le lien social..

Après le confinement, l’idée était d’accueillir le plus rapidement possible les adhérents Nous avons mis à disposition des masques et du gel pour la reprise. On a fait une permanence, à chaque présence d’adhérents, il y a avait au minimum soit un éducateur soit un membre du bureau présent dans les locaux pour vérifier que tout se passe bien.

Le club a changé toute la planification sur le site balle jaunes pour que les gens ne puissent pas se croiser. Normalement, c’est soit heure fixe ou demi-heure. Nous nous sommes arrangés pour faire : un terrain heure fixe, un terrain une demi-heure, un terrain quart d’heure et un 45 minutes

Quel est votre meilleur souvenir lié au club ?

Le moment qui m’a le plus marqué… c’est mon premier cours de tennis, lorsque j’avais 18 ans. Au début, j’étais en binôme, j’ai été répétiteur de 16 à 18 ans. Mais dès que j’ai pu passer mon diplôme, initiateur 0 à l’époque, je me suis lancé dans le grand bain.

Quand on débute et qu’on est lâché sur le terrain, il y a toujours une appréhension. On se pose une foule de questions : est-ce que les élèves vont m’accepter ? Est-ce que je vais être performant ? Réussir à transmettre ma passion ? Mon but n’était pas de faire de mes élèves des Nadal ou des Federer, mais juste qu’ils viennent pour s’éclater.

J’ai passé toute l’heure à bégayer tellement j’étais tendu. Pourtant, je suis commercial au niveau professionnel, donc pas vraiment timide de nature. Je suis rentré chez moi le soir, j’étais vidé, tout mon influx y était passé. Mais j’étais surtout heureux : il y avait presque de l’émotion de voir les enfants du mini tennis avec le sourire, de voir les ados s’adapter, et les adultes très indulgents.

Est-ce que vous suivez le tennis professionnel ?

Oh que oui ! Pas plus tard que ce matin, j’ai publié un sondage « Déjà une semaine que les frères Bryan sont à la retraite, est-ce la meilleure paire du tennis de l’histoire du jeu ? ». On lance des petits débats, on essaie de faire réagir. Je lis très souvent Tennis Info et la presse spécialisée, pour être à jour en termes d’actualités sportives. Je suis aussi obligé de m’y intéresser en tant que juge arbitre.

Puis en termes de matériel, de nouveau textile. Etre capable de pouvoir répondre aux demandes de mes adhérents. On me demande quelle raquette je dois choisir, ça implique plein de choses "est-ce que la personne est plutôt complet ou loisir, quel est son style de jeu ?". Il y a plein de questions. Le suivi de l’actualité sur le matériel est aussi important. Je fais de la veille.