Tournée en Espagne, préparation terre battue et Roland-Garros qui approche à l'horizon... Ce 2e carnet de bord d'Arthur Fils est placé sous le signe de la brique pilée !
Nom : Arthur Fils
Âge : 16 ans
Club : Saint-Michel Sports Tennis
Classement : -15
Signe caractéristique : tenant du titre de l'Orange Bowl !
Bonjour à tous !
Voici le deuxième chapitre de mon carnet de bord. Il y a un mois, j'avais évoqué ma tournée en Espagne avec trois tournois au programme. Eh bien, je suis plutôt satisfait de ce voyage.
Le bilan de ma tournée
J'ai perdu dès mon entrée en lice lors du premier tournoi, un 15000$. Pas grand-chose à dire, c'était vraiment un mauvais match de ma part. Mais juste après, j'ai passé les trois tours de qualifs du 25000$ et je suis allé jusqu'en demie du tableau final, contre Pedro Cachin.
Si vous avez lu mon premier carnet de bord, vous savez que c'est un joueur argentin qui me pose pas mal de problèmes. Ce jour-là, j'avais pourtant les coups et le jeu pour le battre mais je n'étais passez frais. Le matin, j'avais gagné en trois sets et plus de deux heures de jeu contre Brancaccio, un Italien. J'ai dû enchaîner sur ma demie une heure après.
Je n'avais tout simplement plus de jus, plus d'énergie. C'était mon 7e match en quelques jours et je ne m'étais jamais senti aussi fatigué sur un court. J'avais déjà joué autant en juniors, mais ce n'est pas la même intensité.
Pour le dernier tournoi, une compétition juniors Grade 1, j'étais tête de série. Je sentais bien la balle et je suis arrivé en demie sans trop de difficultés. Mais j'ai perdu contre mon pote Giovanni Mpetshi-Perricard qui joue super bien, et a gagné le tournoi sans perdre un set.
Jouer contre des potes
Je m'entraîne tout le temps avec "Gio", il est dans mon groupe au CNE. J'avais d'ailleurs joué face à lui en qualifs du 25000$. Il avait abandonné, mais au juniors de Villena, il jouait vraiment très bien. Il était plus fort tout simplement. J'ai eu des occasions dans le deuxième set, mais je n'ai pas réussi à les saisir. En finale, il a battu un autre pote, Sean Cuenin.
Jouer contre un ami, c'est évidemment bizarre. Il faut savoir faire la part des choses : quand tu rentres sur le court, c'est ton adversaire, et dès la poignée de main, ça redevient ton pote. Il faut s'adapter.
© FFT
Les conditions sanitaires
La période est assez compliquée mais il faut faire avec. Encore une fois, on s'adapte. C'est une des qualités essentielles pour devenir pro, selon moi.
Lors des tournois en Espagne, les joueurs devaient porter des masques mais les tests ne sont pas obligatoires sur le circuit Future. Quant à la compétition juniors, j'ai fait un test avant puis j'ai porté le masque quasiment tout le temps hors des courts.
Le retour en France
Après l'Espagne, je suis parti avec mes coachs m'entraîner une semaine à Roland-Garros, en insistant notamment sur le travail physique. En ce moment, je joue à Poitiers pour préparer une nouvelle tournée en Espagne. On se prépare pour la terre extérieure à Poitiers, car les terrains de Roland ne sont pas encore prêts.
Avec Giovanni et Sean, nous partons faire des qualifs de "25000$". Le programme est de jouer un 25000$ en Espagne puis un à Angers, avant de retourner en Espagne faire deux "15000$". Et mon but... et de gagner un tournoi !
La terre battue
Je pense que c'est ma surface préférée. Je m'y sens bien car j'ai le temps de me préparer et de beaucoup jouer avec mon coup droit. Chaque rencontre est un combat et c'est un aspect que j'apprécie. Puis c'est une surface sur laquelle je suis performant : je crois que je n'ai perdu que deux matchs sur terre en juniors, à Roland-Garros et à Villena contre "Gio".
Actuellement, je me sens bien. Je me prépare avec mon coach physique, qui organise des sessions costauds. Et avec mon coach tennis, "Jéjé" Potier, on fait de supers entraînements . Je sais où je vais, je suis bien entouré. Après ça va être à moi de jouer.
Roland !
Ce qui serait super, ce serait d'avoir cette année la wild-card Roland-Garros en qualifs chez les pros. Ce serait une grande expérience et je pourrais peut-être passer dans le tableau final. En juniors, Roland-Garros est un objectif, comme tous les Grand Chelem, mais je ne me mets pas de pression. Jouer devant la famille et les amis ne me stresse pas. Au contraire, ça me donne plus d'énergie.
L'an passé, j'avais perdu au 3e tour des juniors contre Sean (Cuenin). A cette époque, j'étais 330 ITF et j'avais battu un 50 ITF au premier tour. J'avais ensuite dominé la tête de série 6, en trois sets. J'avais vraiment très bien joué. Puis au match suivant, Sean avait été plus fort.
Roland, ça fait forcément rêver : c'est en France, c'est à côté de chez moi, je regardais les matchs quand j'étais enfant. Mais je le considère comme un Grand Chelem "normal", je ne le mets pas au dessus des autres. Bon, c'est sûr que ce serait un rêve de jouer sur le Central...
Je regarde beaucoup les matchs de Roland-Garros, et il y a plusieurs joueurs qui m'inspirent. Dans le grand tableau, ils sont tous excellents mais Nadal... c'est vraiment fou ce qu'il fait. En 2017, je me rappelle aussi d'un Stan Wawrinka - Andy Murray, où ça jouait incroyable, le match m'avait marqué.
Et puis je me souviens d'Hugo Gaston l'an dernier, son 8e contre Thiem. Ça m'a vraiment impressionné, les deux jouaient très bien. Et Hugo avait fait un super match, ça donnait des idées...