Le président de la Commission fédérale de beach tennis, Maxime Lahondès entend promouvoir le développement de la pratique auprès du grand public, la construction de terrains et la formation des enseignants.
Comment se porte le beach tennis en France ?Les chiffres des pratiquants ne sont pas faciles à obtenir car, comme pour le padel, il existe une seule licence FFT. En revanche, on connaît le nombre de personnes classées : 3 000 hommes, 2 000 femmes et environ 500 jeunes, même si le nombre de joueurs loisirs est bien plus important. Notre discipline a connu une belle progression mais depuis 2 ans, elle est stable. Aussi allons-nous multiplier les actions de communication et de développement dans les mois qui viennent. Les clubs qui ont un projet de construction de courts de beach tennis ont la possibilité de le monter et de le transmettre à leur ligue afin d’obtenir une aide fédérale qui les aidera à le concrétiser. La France fait partie des 4 meilleures nations mondiales, soit notre classement, 4e, lors des derniers championnats du monde par équipes, l’Italie et le Brésil continuant à dominer.
Et à l’échelle mondiale ?Aujourd’hui, le beach tennis est pratiqué dans 86 pays, un chiffre en constante augmentation. L’Italie domine toujours car elle possède une forte culture, des infrastructures couvertes et un encadrement de qualité. On joue aussi beaucoup au Brésil. La pratique en Europe est aussi importante. Des pays comme l’Allemagne, la Lituanie, la Pologne, possèdent des structures couvertes permettant une pratique toute l’année. Notre discipline s’apparente d’ailleurs à un “Sport de Sable” et non pas à un “Sport de Plage”, car on peut y jouer toute l’année sur la plage bien sûr, mais également dans les clubs de tennis qui possèdent un court de beach.
Quelle est son image ?Toutes les personnes qui participent à des initiations ou assistent à des tournois sont séduites. Notre sport est “fun”, festif, les compétitions se font en musique, les spectateurs peuvent se promener durant les échanges. Les jeunes adorent plonger sur les balles. Quand on joue sur un complexe à l’intérieur des terres, la simple présence du sable donne l’impression d’être en vacances. En plus, il s’agit d’un sport facilement accessible, puisqu’il ne faut pas une technique ou une condition physique incroyables pour commencer à s’amuser.
Comment analysez-vous l’évolution du “beach” depuis son intégration à la FFT en 2008 ?Dès 2009, la FFT a organisé durant 4 ans les championnats de France à Calvi, avec une belle communication autour de l’événement, ce qui a donné beaucoup de visibilité à notre sport. Nous avons alors connu un bel engouement pour cette pratique. La présence d’un court de beach pendant Roland-Garros sur le court n° 13 a été aussi un très bon vecteur de promotion. Depuis 2010, de nombreux tournois internationaux ont été organisés, permettant aux joueurs français d’intégrer et de progresser dans le classement mondial. Puis en 2012, l’équipe de France a pris la 3e place lors des championnats d’Europe. En 2016, un sélectionneur a été nommé par la Fédération afin de structurer le haut niveau. Enfin, en 2018, nous avons obtenu des résultats exceptionnels. Lors des championnats du Monde par équipes, les Seniors ont terminé 4es, et les jeunes 14 ans et moins sont devenus, pour leur 1re participation, vice-champions du Monde. Aux championnats du Monde individuels, Théo Irigaray a décroché l’or en double mixte, un premier titre mondial pour la France. Enfin, Théo et Mathieu Guégano ont aussi été sacrés champions d’Europe, un exploit historique, alors que l’Italie avait toujours remporté les titres européens.
Il faut donc faire fructifier ce potentiel ?Oui, Théo et Mathieu sont respectivement 15e et 16e mondial. Chez les femmes, Mathilde Hoarau pointe à la 14e place mondiale. D’autres joueuses et joueurs sont aux portes du Top 30. Des projets forts autour du haut niveau existent en métropole ou à La Réunion chez les seniors mais aussi chez les jeunes. Deux sélectionneurs, mis en place par la FFT, sont en contact permanent avec le DTN Pierre Cherret. Nos meilleurs éléments s’entraînent principalement à La Réunion et à Bordeaux. La Réunion possède en plus un vivier très intéressant de jeunes joueurs. David Mottin, sélectionneur de l’équipe de France jeunes, a d’ailleurs pu rencontrer tous ces espoirs, auxquels se sont rajoutés nos meilleurs jeunes métropolitains, lors d’un rassemblement à La Réunion, en marge de l’Open international de beach tennis des Brisants. À Bordeaux, c’est sur les 4 terrains permanents du club des Coqs Rouges que Théo, Mathieu et consorts s’entraînent deux fois par jour en ajoutant des séances de physique, sous la direction de Jérôme Maillot, entraîneur et sélectionneur de l’équipe de France Seniors. Un projet de structure privée couverte de haut niveau doit voir le jour à Bordeaux d’ici 2021, ce qui sera un atout supplémentaire pour le développement de la pratique. Pour le moment, il n’existe pas de joueurs réellement professionnels, les 15-20 meilleurs mondiaux s’entraînent tous les jours. Pour vivre, en plus de ce que leur versent leurs sponsors, ils donnent des cours ou organisent des stages. Car une saison complète revient à 20 000 ou 30 000 euros. Théo Irigaray et Mathieu Guégano reçoivent depuis cette année une aide fédérale.
Avec l’appui de la FFT, quels sont les axes de développement ?Lors du dernier Comex de la FFT, nous avons présenté une feuille de route pour les 3 ans à venir. Il s’agit d’abord de continuer à structurer le haut niveau, pour atteindre le sommet mondial. Le deuxième aspect consiste à promouvoir les initiations pour le grand public sur les grands tournois, mais aussi les infrastructures afin qu’il y ait un ou 2 endroits par département où l’on puisse jouer. Cet été, nous allons nous appuyer sur 3 événements internationaux pour promouvoir le beach tennis et le faire pratiquer par le grand public. Les enseignants de tennis doivent bénéficier de formations, afin de créer des écoles de beach, ce qui est déjà le cas à la Réunion. Il faut aussi insister sur la communication afin de faire rêver les jeunes. Il y a enfin le rêve d’être un sport d’exhibition sur le stade de beach-volley lors des J.O. de Paris 2024.
Propos recueillis par Baptiste Blanchet
Deux tournois en France à ne pas manquer
Du 6 au 10 aoûtLe tournoi de Royan– Saint-Georges
Dotée de 15 000 dollars, l’épreuve est la plus importante de métropole et dans le Top 10 mondial. Les meilleurs mondiaux et français seront présents pour disputer les épreuves de simple, double mixte, doubles Dames et Messieurs, ainsi que des épreuves jeunes.
Du 22 au 24 aoûtLes championnats de France à Châtelaillon-Plage
Pour la 3e année consécutive, ils se déroulent en Charente-Maritime (ligue Nouvelle-Aquitaine), avant de “partir” à Malo-les-Bains (ligue des Hauts-de-France) en 2020 et probablement à La Réunion en 2021. Les paires Magali Garnier-Élodie Vadel (Réunion) et Mathieu Guégano et Théo Irigaray (Nouvelle-Aquitaine) sont tenantes du titre chez les seniors, comme Pierre Bergonzoli- Matthias Perez et Delphée Bourjea-Maïré Bray chez les jeunes.
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