Jeux paralympiques, 4e journée : Houdet en quarts de finale, fin de parcours pour Menguy et Chasteau

A Roland-Garros, G.B.

2 septembre 2024

Houdet, dernier de cordée

Stéphane Houdet (n°7) est le dernier Français en lice en simple. Le n°1 français est venu à bout en huitièmes de finale du Japonais Takashi Sanada (n°12), contre qui il avait l'avantage 16-3 dans leurs confrontations, dans un match qui a enthousiasmé le nombreux public du court Philippe-Chatrier (6/2, 7/5). Le deuxième set a atteint des sommets d'intensité.

Le quintuple médaillé paralympique a gagné le droit d'affronter en quarts de finale le n°3 mondial, l'Espagnol Martin De la Puente. Un match qui promet !

"Entre nous, avec Takashi, c'est toujours des scenarii plein de rebondissements. A 6/2, 5-2 pour moi, il a pris tous les risques, il s'est servi de la foule et moi, j'ai eu un peu plus de retenue. Sur les deux derniers jeux, j'ai joué pour gagner, je n'ai pas sécurisé.

Quel plaisir de se retrouver sur ce court, dans cette ambiance ! On joue, on parle, on danse même entre les points pour partager avec le public, et on se remet dans le match.

Martin de la Fuente ? Il m'a battu les deux dernières fois, je l'avais battu plein de fois avant. je joue mieux que lors de nos deux derniers affrontements. je le sais et il le sait.

L'apport de Yannich (Noah, le capitaine) ? C'est un guide. Il sait jongler entre les deux personnages, le capitaine, celui qui te donne une stratégie, une attitude à avoir, et l'homme, celui qui te donne de l'amour. Il met du haut niveau dans notre pratique. Et il impose le respect."

© Marine Andrieux / FFT

Stéphane Houdet prend la direction des quarts de finale au terme d'un match superbe.

© Marine Andrieux / FFT

Stéphane Houdet et Takashi Sanada se félicitent mutuellement après un beau combat.

Le programme du mardi 3 septembre

Ksénia était tout près...

La dernière Française en lice, Ksénia Chasteau, disputait son huitième de finale en simple face à la Japonaise Yui Kamiji, n°2 mondiale. Il lui fallait donc un exploit...

Après un début de match difficile (4-0), la gagnante de Roland-Garros juniors a inversé le scénario en jouant un tennis agressif plein de panache qui a déstabilisé son adversaire. La Française de 18 ans s'est même rapproché à deux points du set, à 6-5, 0-30.

Mais Kamiji a serré le jeu. Dans le jeu décisif, Ksénia est revenue de 6 points à 0 à 6-5, en sauvant donc cinq balles de set, mais la sixième lui a été fatale.

Elle s'incline 7/6, 6/0 sur le court Suzanne-Lenglen, dans un match où elle aura pris beaucoup d'expérience et fait rêver, le temps d'un set, le public du Suzanne-Lenglen.

La 22e mondiale a bien mérité les félicitations de son papa au bord du court et du nombreux public. Ses premiers Jeux ne sont pas ceux dont elle avait rêvé, mais la joueuse du Pôle France de tennis-fauteuil prend date. A Los Angeles, il faudra compter sur elle...

© Marine Andrieux / FFT

Au revoir et merci Ksénia !

La réaction de Ksénia Chasteau

"Le début a été à sens unique. Mais je suis restée calme, je me suis fait confiance sur mon plan de jeu. J'ai su remonter et passer devant. J'ai beaucoup puisé pour ça et j'ai manqué ensuite d'énergie. Mais je suis fière de ce que j'ai fait. Le deuxième set, elle a gardé la barre très haute et moi j'ai encore à apprendre pour garder une endurance sur le plan mental.

Je suis contente car je me suis fais confiance, même à 4-0 conte moi. Mais bien sûr, il faut travailler encore plein de choses. Il y a encore du travail sinon ce ne serait pas drôle à mon âge !

Aujourd'hui, c'était un public plus large que d'habitude encore, avec plein d'enfants. Ils m'ont beaucoup aidé. C'était une découverte, cette ferveur. C'était magnifique. Les Jeux, c'est un partage. J'ai appris ça.
(Elle montre des pin's de toutes les délégations qu'elle a récoltés, attachés à son badge). Je vais aller voir d'autres épreuves maintenant et faire des découvertes. Il y a des disciplines que je ne connais pas. J'ai hâte."

© Marine Andrieux / FFT

Ksénia Chasteau, un talent brut que le grand public a découvert pendant ces Jeux.

Menguy était devant...

Auteur de la "perf" du jour dimanche, aux dépens du n°8 mondial, le Belge Joachim Gerard, Gaëtan Menguy défiait ce lundi le n°10 mondial, le Néerlandais Ruben Spaargaren, 10e mondial.

Le Français découvrait le court Philippe-Chatrier. Comme la veille, il a réussi a bousculé le Batave grâce à un jeu très offensif, au point de mener 4-3 dans le premier set. Mais il a ensuite perdu un peu le fil face à un joueur impressionnant de calme et de solidité.

Le Français s'incline 6/4, 6/1 après avoir sauvé six balles de match. Il peut être fier de ses deuxièmes Jeux paralympiques après ceux de Tokyo. Le souvenir de sa victoire éclatante au 2e tour, devant des tribunes du court 14 pleines à craquer, la découverte des courts de Roland-Garros, du "Chatrier", du "Lenglen", l'amour donné par le public seront autant de grands souvenirs.

© Marine Andrieux / FFT

Une victoire face au n°8 mondial, la découvert du court Philippe-Chatrier, le public, Gaëtan Menguy n'oubliera pas ses formidables Jeux de Paris 2024.

La réaction de Gaëtan Menguy

"C'était très particulier de jouer sur le court Philippe-Chatrier, c'est très grand, très impressionnant, chargé d'histoire. J'ai eu du mal à gérer les conditions aujourd'hui, avec le vent notamment. Ruben a mieux géré ça que moi. J'ai trop douté de ce point de vue-là.

Je suis déçu, mais très heureux de ces Jeux. J'étais prêt à faire quelques chose de bien. Et je pense l'avoir fait. Comme me l'a dit Yannick (Noah, son capitaine), on pense plus loin désormais. Entre battre les meilleurs à l'entraînement et le faire en match, il y a un pas. Que j'ai commencé à franchir.

Je vais retenir que tout est possible. Je vais continuer à travailler dur pour progresser et pouvoir entrer dans les tournois du Grand Chelem.


Je vais retenir aussi tout cet amour que l'on a reçu. Il peut y avoir un après Jeux paralympiques, surtout avec les enfants. Le regard sur le handicap changera par les jeunes selon moi. Je vais retenir enfin toutes les émotions que j'ai vécues avec ma famille, même s'ils étaient devant la télé, mon coach, mes partenaires (même mon patron était là aujourd'hui !), tout le partage de ce projet individuel avec les autres."