Jeux paralympiques, 3e jour : Houdet réussit sa double entrée en lice, l'exploit de Menguy !

A Roland-Garros, G.B.

1 septembre 2024

Ce dimanche à Roland-Garros, les messieurs sont à l'honneur côté français dans les épreuves de tennis-fauteuil du tournoi paralympique. Stéphane Houdet a bien négocié son entrée en lice en simple. Gaëtan Menguy, lui, a réussi un exploit dans une ambiance de fête aux dépens du Belge Joachim Gerard !

Menguy, une victoire au goût de paradis

L'exploit du jour est l’œuvre de Gaëtan Menguy ! Sur un court 14 aux tribunes pleines à craquer, dans une ambiance de fête avec des fervents supporters français et belges à l'unisson, le 21e mondial a battu le 8e mondial 3/6, 6/3, 7/6 (7/4).

Dans une partie où il est passé par toutes les émotions, le n°2 français a servi pour le match à 5-4, mais le Belge est parvenu à revenir et même à prendre les devants. Mais Menguy, ultra offensif, a réussi un tie-break presque parfait dans sous les vivas d'un public conquis. Quelle victoire ! Quel souvenir pour le joueur de Saint-Hilaire-de-Riez !

A 41 ans, le voilà au 3e tour du tournoi paralympique. L'aventure n'est peut-être pas terminée... Il affrontera en huitièmes le Néerlandais Ruben Spaargaren, tête de série n°10.

© Marine Andrieux / FFT

Gaëtan Menguy a le cœur sur la main pour remercier le fabuleux public du court n°14.

La réaction de Gaëtan Menguy

"J'ai du mal à réaliser ce qui vient de se passer... J'ai fait un... très beau match. Je suis sous le coup de l'émotion. Là, c'est 'Jo', Joachim Gerard que je bats. Je n'avais jamais battu un top 10 mondial. Hier, j'ai fait presque un non match en double. pardon Guilhem (Laget) encore une fois."

L'apport du public ? Indescriptible. En plus, il y avait pas mal de Belges. Donc c'était encore plus magnifique. Je suis très fair play, j'aime bien aussi quand il y a une harmonie entre les supporters. Bon c'est vrai que la France gagnait largement (sourire). Ils m'ont porté. C'est incroyable. On reçoit une énergie... Il faut la gérer. Il n'y a pas que des connaisseurs, parfois il y a du bruit avant le 2e rebond, mais l'amour que l'on reçoit, c'est magique. Yan nous avait prévenus. 'Les Jeux, c'est spécial !" J'avais vécu à Tokyo ça mais il n'y avait pas de public.

Yannick (Noah) veut nous amener vers le meilleur. Il nous ramène dans le présent, vers ce qui est important. Avoir un pan de jeu et y aller à fond.

Julien (
Morineau, son entraîneur) pleurait à la fin. Je n'ai pas pleuré, car je ne pleure pas facilement, mais j'ai eu une grosse montée d'émotion. Je n'en revenais pas. Maud (la président de son club) pleurait aussi. 'Jo', que je connais bien et que je respecte beaucoup, m'a félicité. Il m'a dit que je méritais la victoire. C'était un beau moment de sport."

© Marine Andrieux / FFT

Le clan français au soutien de Gaëtan Menguy, avec Patrick Labazuy, l'entraîneur, et Yannick Noah, le capitaine de l'équipe masculine.

Houdet, des débuts plein d'émotions

Tête de série n°7, Stéphane Houdet partait favori de son duel du 2e tour face au jeune Britannique Dahnon Ward, 19 ans, 26e mondial. Encore fallait-il gérer au mieux cette entrée en lice sur le court Philippe-Chatrier puisque le champion français de 53 ans disputait son premier match dans le tournoi olympique.

Sur le court Philippe-Chatrier, le quintuple médaillé paralympique a bien maîtrisé son sujet (6/2, 6/1) dans une ambiance de fête. Au 3e tour, il sera opposé dès lundi au Japonais Takashi Sanada, tête de série n°12.

"J'ai dû être vigilant, car tout le monde est bien préparé pour ce tournoi, y compris les joueurs que l'on attend moins, a jugé Stéphane. Mon niveau m'a bien plu. Et cette ambiance... On a les larmes qui arrivent rapidement. Pendant le match, j'ai senti qu'il ne fallait pas que je me fasse déborder par mes émotions. J'étais ravi de prendre mes enfants dans les bras sur le court...

Même Yannick (Noah) me dit qu'en Coupe Davis, il n'a pas connu une telle ambiance. C'est comme un immense témoignage d'amour et de bienveillance. J'ai l'impression que les gens sont simplement heureux d'être là avec nous. Tous les proches sont là. Tout s'assemble. Je pense que si je me remémore mes victoires en Grand Chelem, mes médailles d'or aux Jeux, elles ont été plus confidentielles. Ici, tout est décuplé. Dès le premier match."

© Marine Andrieux / FFT

Le drapeau français flotte sur Roland-Garros grâce à Stéphane Houdet !

Le programme du lundi 2 septembre

Le double de plaisir pour Houdet et Cattanéo

En fin de journée, sur un court Suzanne-Lenglen baigné d'une belle lumière et devant un public toujours aussi fervent et passionné, Stéphane Houdet et Frédéric Cattanéo ont dominé les Israéliens Adam Berdichevsky et Sergei Lysov (6/2, 6/1). Têtes de série n°4 de ce tournoi de double messieurs, les Français confirment qu'ils peuvent être ambitieux.

En huitièmes les attendent les Brésiliens Gustavo Carneiro Silva et Daniel Rodrigues.

"On s'est bien complétés, chacun connaît son rôle, jugeait Fred Cattanéo. L'énergie du public était encore une fois géniale. Je crois qu'on a signé des autographes pendant 30 minutes. Ce n'est que du bonheur, ce partage. Mais demain, je vais m'entraîner avec les gars et je vais prendre du repos aussi. On veut aller plus loin."

"Les Brésiliens ont battu les Japonais, il va falloir bien préparer le match de mardi, ils ont beaucoup progressé, prévenait Stéphane Houdet. Encore une fois, j'ai pris un plaisir fou, je suis passé dans la journée sur 'Chatrier' au 'Lenglen', c'est toujours le même bonheur. Il faut profiter de l'énergie qu'on nous donne.

L'exploit de Gaëtan ? Pour moi ce n'est pas un exploit. Je l'avais anticipé. Il joue tellement bien depuis quelques semaines. Pour lui comme pour nous, le tournoi n'est pas terminé. Il faut y croire."

© Marine Andrieux / FFT

Direction le 2e tour pour la paire Cattanéo/Houdet !

© Marine Andrieux / FFT

Les Bleus seront de retour mardi pour les huitièmes de finale du double.

Cattanéo a fait de la résistance

Le premier Français en lice ce dimanche était Frédéric Cattanéo, opposé sur le court Suzanne-Lenglen au n°4 mondial, Gustavo Fernandez, au 2e tour.

Le Français restait sur sept défaites d'affilée, souvent sévères, face à l'un des favoris au podium. Le soutien du nombreux public et son audace lui ont permis de bien résister mais il a dû baisser la garde, 6/1, 6/4, sur un ace de son rival. Avec une victoire et ce 2e match plein de courage, "Fred" peut être fier de son parcours olympique en simple.

"J'ai fait de mon mieux, avec l'aide du public, je crois avoir réussi à le gêner, ça aurait pu basculer au 2e set, analysait Fred. Je suis super content d'avoir réussi à produire ce niveau de jeu. Je sais que contre ce genre de joueur, il fait changer de ses habitudes, prendre plus de risques. Place maintenant au double !"

© Marine Andrieux / FFT

Frédéric Cattanéo a tout tenté pour résister à la puissance de Gustavo Fernandez.