Incroyable mais vrai : une hôtesse de Roland-Garros porte le même nom que "la Divine". Rencontre.
Suzanne Lenglen est-elle unique ? La première star du sport féminin, qui écrasait toutes ses adversaires et défrayait la chronique lors des années folles, a une homonyme dans le stade cette année. Une jeune hôtesse de 20 ans qui porte le même nom que le deuxième court le plus important de Roland-Garros ? C'est fou ! Et pourtant...
Franchement, dites-nous la vérité... C’est un pseudo ?
Non, je vous jure, je m’appelle bien Suzanne Lenglen !
Pourquoi vos parents ont-ils choisi de vous appeler ainsi ?
Mon papa s’appelle Lenglen et ma mère avait un certain attrait envers les prénoms anciens. Mon frère s’appelle Félicien, ma sœur s’appelle Eugénie... Ma maman voulait appeler une de ses filles Suzanne. Il y a 20 ans, mes parents se sont dit : "on fera peut-être le lien avec la joueuse, mais bon..." Ils savaient qui était la championne de tennis, mais ils ne sont pas forcément fans absolus de ce sport.
Quand avez-vous su que votre nom était… particulier ?
Je m’en suis rendu compte à l’école, très tôt, dès le primaire. Ça a commencé avec les professeurs, ils pensaient que c’était une blague.
Comment la FFT a-t-elle réagi ?
Le président, monsieur Bernard Giudicelli, était interloqué. Il pensait, lui aussi, que c’était une blague. Je lui ai dit que mon prénom entier était Suzanne Rose et que j'étais bien une personne différente ! Monsieur Fisher (secrétaire général de la FFT, ndlr) m'a demandé en rigolant de lui montrer ma pièce d’identité. Il a vu mon accréditation et il a dit : "Olala, c’est incroyable".
Etes-vous de la même famille ? Lenglen, ce n'est pas un nom de famille courant...
On n’a pas fait de recherches poussées, mais on pense que ce n’est pas la même famille. Cela dit, cela pourrait être sympa de faire un arbre généalogique.
Cela doit être un peu perturbant de s'appeler comme ça à Roland-Garros, non ?
Un peu. Ce qui fait bizarre, c’est d’être dans l’enceinte et d’entendre "Lenglen, Lenglen". J’essaye de ne pas trop y faire attention.
Vous jouez au tennis au moins ?
Mes parents aiment bien et pratiquent souvent. Moi, j’y ai joué quand j’étais jeune pendant les vacances.
Comment les gens réagissent-ils quand vous donnez votre nom ?
Quand le personnel de sécurité voit mon accréditation, j'ai droit à des remarques du style : "Pourquoi il y a le nom du court sur votre badge, ce n’est pas votre nom quand même ?" Je réponds : "Bah si". Dans l'équipe, les autres personnes me disent : "Tu t’appelles Suzanne Lenglen, c’est une blague ?" Mais bon, je ne le prends pas mal du tout, c'est assez drôle. Au téléphone, les gens prononcent souvent "Lenglin" ou "Lengland". Mais à Roland-Garros, tout le monde dit immédiatement Lenglen.
Et pour vos amis ?
J'ai une anecdote. J'ai un copain qui me dit un jour : "T’as gagné quelque chose ? Il y a ton nom à la télé..." Je lui réponds : "Mais c'est quoi cette histoire ?" Et là, je vois Suzanne-Lenglen. Et je lui réponds : "T’es bête, c’est le nom du court". Mais bon, ce genre de remarques viennent souvent de jeunes qui ne connaissent pas le tennis
La "Divine" collait des 6/0 à tout le monde. Vous aussi, vous écrasez vos adversaires quand vous faites un jeu ?
Pas forcément (rires). J’ai fait de la gym pendant longtemps et j’avais l’esprit de compétition. Mais pas au point de vouloir écraser les autres.
La Suzanne Lenglen de l’époque était une diva, un caractère extraordinaire. Vous aussi ?
J’ai mon caractère, je ne me laisse pas faire, mais je ne suis pas si dure que ça.
La championne de tennis était parisienne. Et vous ?
Je suis née et je vis à Lyon. Je ne suis à Paris que pour le tournoi.
Vous allez demander une accréditation à vie sur le court Suzanne-Lenglen ?
Non (rires). C’est ma première année. Déjà que j’ai un nom qui fait qu’on me remarque.... J’essaye de me faire discrète.
En vrai, comment trouvez-vous le court qui porte votre nom ?
J’ai fait ma première matinée sur le Lenglen. Il est très beau. Je ne l’ai pas connu avant la rénovation. Sa configuration est différente mais je le trouve hyper agréable.
Votre histoire est liée à Roland-Garros maintenant. Vous reviendrez ?
Je pense revenir l’an prochain. Et peut-être en tant que visiteur. C’est le début d’un petit truc. Enfin pas trop le début, parce qu'on m'en parle depuis longtemps.
Un petit mot sur vous ?
Je suis étudiante en architecture d'intérieur. Ça fait un an et demi que je suis hôtesse. J'ai postulé pour Roland-Garros, car j'avais du temps de disponible. Ma maman m'a dit : "Ce serait marrant que tu y travailles". Et ça s'est fait !
Au fait, vous n’avez pas un ami qui s’appellerait Philippe Chatrier ?
(Rires) Non, non ! On ne va pas pousser. Même si ça aurait été marrant...
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