Guillaume Leruste, une deuxième jeunesse

5 avril 2022

Carré beach : Guillaume Leruste, une deuxième jeunesse | Fédération française de tennis

A 35 ans, après six années sur le circuit, Guillaume Leruste, numéro 3 français, est plus fort que jamais. Cette année, il vise des objectifs qu’il ne pensait même pas se fixer lorsqu’il s’est lancé dans le beach tennis.

"Cela n’a jamais été fait !"

C’est le genre de formule qui motive Guillaume Leruste. Et il a coché ce défi dans son agenda : devenir, l’été prochain, le premier, chez les hommes, à décrocher un troisième titre de champion de France.

Guillaume Leruste et Ugo Quilici lors de leur titre de champions de France en 2019.

© Amélie Laurin / FFT

Guillaume Leruste et Ugo Quilici lors de leur titre de champions de France en 2019.

Mais à 35 ans depuis le mois dernier, l’actuel 3e joueur français ne se contente pas de cet objectif.

"J’aimerais, en 2022, intégrer le top 20 mondial. Je suis plus près de la fin de ma carrière que du début et cette année, voire les deux prochaines, je les ferai à fond."

Car l’actuel 32e joueur mondial, quart de finaliste au Sand Series des Brisants, fin mars, s’estime tout simplement meilleur que jamais. Alors il se donne les moyens de ses ambitions. Et cela passe par un long séjour au Brésil dans les prochaines semaines.

"C’est là où il faut être en matière de beach tennis. Pour prendre des points dans les gros tournois et affronter les meilleurs. Certains joueurs sont mieux classés que moi notamment parce qu’ils vivent, mangent, dorment beach tennis. Ils sont dedans à 300%. C’était aussi mon objectif il y environ trois ans quand j’ai quitté un emploi salarié. Puis le covid a tout chamboulé. J’ai dû retrouver une activité car je ne vis pas de mon sport. Disons que les comptes sont équilibrés entre ce que je gagne et ce que cela me coûte… Alors, je suis actuellement directeur commercial dans le bien-être. Mais free-lance pour être autonome."

Difficile d’être à 300% beach tennis avec également la structure privée Beach Squad qu’il a montée avec Jérôme Maillot, entraîneur de l’Equipe de France, et qui propose animations et découvertes pour le grand public, accompagnement des joueurs de haut niveau, formations d’enseignants et organisation d’événements. C’est sa façon de rendre au beach tennis ce que ce dernier lui a apporté depuis qu'il a découvert ce sport en 2016 et est devenu champion de France l’année d’après. Mais au sein de Beach Squad, il a aujourd’hui un rôle plus "administratif" qui lui permet de travailler à distance.

"Dans notre équipe de six personnes, les rôles sont bien définis. Avec des intervenants terrains formés pour cela, et d’autres, dont je fais partie, qui s’occupent de la communication et des événements. Cela me permet donc de travailler à distance."

© Delphine Prevot / FFT

Futur directeur de tournois ?

En ce moment, Guillaume Leruste dispute, à Dubaï, deux tournois ITF 15 000 $.

"De nuit et dans un hôtel de luxe, c’est très original !"

Ensuite, il trouvera le partenaire avec lequel il disputera les deux tournois Sand Series des Canaries et Barcelone, la tournée brésilienne ainsi que les championnats de France 2022. Et ce ne sera peut-être pas le même.

"A une époque, j’aimais avoir un seul et même partenaire. Aujourd’hui, je préfère en changer souvent. C’est très enrichissant de jouer avec les meilleurs aux cultures et approches différentes. Au Sand Series de la Réunion, par exemple, j’étais associé à l'Espagnol Gerard Rodriguez, 11e mondial. En huitièmes de finale, contre les Italiens Galeazzi et Ponti, nous étions menés 5-0. Il a modifié notre tactique et on a enchaîné 13 jeux de suite avant de gagner."

Guillaume Leruste et son coéquipier espagnol Gerard Rodriguez lors de l'Open des Brisants 2022.

© Delphine Prevot / FFT

Guillaume Leruste et son coéquipier espagnol Gerard Rodriguez lors de l'Open des Brisants 2022.

Dans cet agenda de compétitions très chargé, Guillaume Leruste, licencié au TC Artigues, ligue de Nouvelle-Aquitaine, a prévu de se ressourcer dans sa maison familiale, près de Poitiers. Et retrouver le terrain qu’il s’est fait construire durant la pandémie, lorsqu’il était confiné avec, notamment, Jérôme Maillot. Il y organise souvent des stages pour ses amis parisiens.

La Nouvelle-Aquitaine est une région dynamique et il y tient un rôle particulièrement actif. Car avec son équipe, il coorganise aussi l’ITF de Royan, rendez-vous mythique en France depuis quatorze ans ainsi qu’un ITF en mai prochain à Agen !

Il travaille sur le haut niveau mais aussi pour le grand public. Pour l’attirer, il est persuadé que le développement de la discipline passe par un travail… pédagogique.

"Les gens qui découvrent pour la première fois ont encore, trop souvent, l’image du loisir d’été. Il faut les convaincre que le beach tennis n’est pas un sport de plage mais un sport de sable. Je pense que l’avenir de ce sport passe par la création de structures couvertes. Pour qu’il devienne, dans les esprits, un sport à l’année…"

Guillaume Leruste et Nicolas Gianotti lors d'un entraînement groupe France en mars à la Réunion.

© Delphine Prevot / FFT

Guillaume Leruste et Nicolas Gianotti lors d'un entraînement groupe France en mars à la Réunion.

Guillaume Leruste est un touche-à-tout. A l’image de l’adolescent et jeune homme qui pratiquait tous les sports et plutôt bien ! 2/6 au tennis, footeux (jusqu’au niveau régional 1), il s'est aussi essayé au golf et à la course à pied. Aujourd’hui, il fourmille d’idées et de projet.

A moins que … Mais par superstition, il ne veut pas rentrer dans les détails.

"J’ai eu une belle proposition qui serait un vrai projet de vie. Dans le beach tennis et à horizon 2023…"

En attendant, il y a un ordre de priorités à respecter.

Après Dubaï, l’Espagne et le Brésil. Guillaume fait les choses dans l’ordre et monte les marches une par une. Pour celui qui est fier de n’avoir quasiment jamais perdu contre moins fort mais seulement échoué contre les tous meilleurs, le prochain objectif est le Top 20 mondial !

Fabrice David