La retraite attendra encore. Gilles Simon est venu à bout de Taylor Fritz au terme d'un incroyable marathon de plus de trois heures. Il est en huitièmes de finale du Rolex Paris Masters, tout comme Corentin Moutet, vainqueur au bout de la nuit.
Simon, quelques gouttes de bonheur de plus...
Le feu sacré brûle encore. Et la retraite attendra. Au moins encore un match en tout cas. Un héroïque Gilles Simon, 37 ans, a dominé l’Américain Taylor Fritz, 11e mondial, au 2e tour du Rolex Paris Masters (7/5, 5/7, 6/4).
Dans une Accor Arena bouillante, "Gilou" a été fantastique, héroïque. Magique d'abnégation. Redescendu au 188e rang mondial, il avait déjà remporté une jolie victoire face à Andy Murray au premier tour. Mais ce succès aux dépens de Taylor Fritz défie encore plus la raison.
3h06 pour un coup de Maître
Cette victoire, Simon est allée la chercher au bout de lui-même. Pourtant, il était au bord de la rupture dans la première manche, à 5-4, 0-40. Mais il a fait le dos rond pour finalement prendre les devants.
Le rêve a pris encore un peu plus forme quand le Français a breaké dans la deuxième manche. Mais Fritz est revenu, sortant l’artillerie lourde en premières balles. Et c’est l'Américain qui a pris l’engagement adverse au meilleur des moments.
Mais il était écrit que Gilles Simon ne lâcherait rien dans le dernier acte. Le Français a serré les dents, faisant jouer son adversaire un coup de plus, souvent un coup de trop. Et "Gilou" a fait vibrer de bonheur l'Accor Arena, forçant la décision en trois sets et plus de 3h (3h06 exactement) d'un intense bras de fer. Et dire que Fritz, 11e mondial, vainqueur Indian Wells et spécialiste des surfaces rapides, jouait sa place pour le Masters... !
"J’arrive à jouer les matchs comme s’il n’y avait pas de lendemains, a-t-il confié juste après que les spectateurs aient entonné La Marseillaise. J’ai mal partout (rires)".
"C'était déjà le cas à Roland, mais je suis prêt à mourir sur le terrain. Je donne tout, et vous (le public) donnez tout. Merci à vous !".
Simon va désormais devoir récupérer, car le Canadien Félix Auger-Aliassime, 8e mondial, l'attend demain pour un 8e de finale qui s'annonce fou-fou-fou. Ce sera dans l'après-midi, en troisième rotation sur le court central.
Retrouvez le programme de demain jeudi 3 novembre
2 ans et demi
Gilles Simon a décroché sa plus belle victoire depuis deux ans et demi. Au tournoi de Marseille 2020, il avait sorti Daniil Medvedev, alors n°5 mondial.
Moutet, au bout de la nuit
En deuxième match de session de soirée, les deux gauchers Corentin Moutet et Cameron Norrie ont débuté leur duel au-delà de minuit et l'ont terminé à 3h03 du matin.Venu des qualifications, "Coco" a d'abord largement dominé le Britannique, grâce à ses variations, ses percussions. Il s'est approché à deux points de la victoire à 6/3, 5-4, 40-40.
Mais le 13e mondial s'est sorti de cette impasse grâce à son service avant d'aligner deux jeux blancs de suite pour revenir à hauteur du français (6/3, 5/7).Dans une troisième manche un peu folle, compte tenu de l'heure avancée, devant encore de nombreux fervents spectateurs, Moutet a obtenu une balle de match à 2h44 du matin, à 5-4. Sauvée par Norrie d'un coup droit imparable.Mais dans le jeu décisif final, le joueur du TCP, solide mentalement malgré la fatigue, a trouvé les ressources pour triompher 6/3, 5/7, 7/6 (3) d'un lob magistral. Une victoire au bout du courage et de la nuit !
© FFT / Julien Crosnier
Corentin Moutet a fait le show jusqu'au bout de la nuit dans l'Accor Arena.
"Nico"et "ERV" dans le bon tempo
Verre à moitié plein pour le double tricolore. Si Quentin Halys et Richard Gasquet ont (logiquement) baissé pavillon face à Murray / Ebden, Nicolas Mahut et Édouard Roger-Vasselin n'ont pas raté leurs débuts.
© FFT / Nicolas Gouhier
Le duo français a de l'ambition dans ce Rolex Paris Masters.
L'expérimenté duo bleu a pris le meilleur sur Karen Khachanov Andrey Rublev (6/4 / 7/5). Ils défieront Tim Puetz et Michael Venus, têtes de séries n°4, lors du prochain tour.
Reboul / Doumbia, à un point près
Enfin, la déception est grande pour le duo toulousain composée de Fabien Reboul et Sadio Doumbia. Opposés aux n°1 mondiaux, Joe Salisbury et Rajeev Ram, les Français ont obtenu une balle de match... mais ont fini par s'incliner en trois manches 7/5, 6/7[4], 11-9).
A l'avenir, on reverra sans nul doute les joueurs du Stade Toulousain, qui ont fait leur entrée dans le Top 100 de la discipline, dans les plus grands tournois ATP.
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