Ils ne sont pas si nombreux dans l’histoire de Roland-Garros, et plus généralement dans l’histoire du tennis français, à avoir laissé une trace aussi forte. Gil de Kermadec fut de ceux-là…
Il est des chiffres emblématiques qui forcent le respect lorsqu’ils sont associés à un anniversaire. C’est d’autant plus le cas quand une institution telle que la FFT atteint l’âge respectable de 100 ans. Plus qu’un cap, ce centième anniversaire est une occasion de revenir sur les hommes, les faits et les événements qui ont contribué à cette aventure. Mais comment célébrer l’anniversaire d’une si longue histoire ?Un seul jour, un seul événement, ne saurait suffire. C’est pourquoi Tennis Info accompagnera tout au long de l’année cet événement, qui connaîtra son apogée le 30 octobre 2020, date anniversaire.
Fils d’Eugène, l’arbitre incontournable de Roland- Garros durant les trente glorieuses, Gil de Kermadec fut d’abord professeur d’EPS et accessoirement un très bon joueur de première série, disputant à dix reprises les internationaux de France et atteignant le troisième tour en 1951. Il devient quelques années plus tard, en 1963, lorsqu’est créé le poste, le premier Directeur Technique National, fonction qu’il occupera jusqu’en 1976. C’est sous sa direction, lors de l’hiver 1974, que la DTN a quitté ses locaux de la rue de Téhéran dans le VIIIe arrondissement de Paris, pour investir le stade de la Porte d’Auteuil. Une première étape vers des méthodes d’entraînement encore plus professionnelles qui aboutiront, ensuite, à la construction du Centre National d’Entraînement.
La passion de Gil de Kermadec pour le tennis s’est aussi développée autrement, précisément dans sa théorisation, avec la Méthode française d’enseignement du tennis, publiée en 1969 et censée unifier les techniques de formation. Il est par ailleurs impossible d’évoquer cet homme sans revenir sur sa passion pour la captation du jeu. Amoureux des images, Gil De Kermadec a mis au point pour le magazine Tennis de France le fameux “Technicorama”, un montage de photos prises en rafale permettant de décomposer les coups des grands champions. Dans les années 1970 et 1980, il a filmé aussi les meilleurs joueurs du monde sur les courts de Roland-Garros afin, là encore, de mieux comprendre leur technique. Ces films constituent un prodigieux fonds d’images.