Développer la discipline dans ce territoire ultra-marin nécessite de s'adapter aux contraintes géographiques locales. Un défi que nous raconte l'élue référente, Caroline le Saux.
Quand on évoque le tennis-fauteuil, on s’attarde assez peu sur l’Outre-mer. Pourtant, la discipline est bien présente dans les territoires éloignés de la métropole, même si son développement reste délicat. Mais un important travail est effectué, comme l‘illustre l’exemple de la Nouvelle-Calédonie.
Une discipline à promouvoir
"Nous comptons 16 licenciés, et six compétiteurs sur notre territoire, explique Caroline le Saux, élue référente paratennis à la Ligue de Nouvelle-Calédonie. C'est un peu difficile de recruter de nouveaux joueurs. J'organise des tournois pour eux, ils jouent entre eux".
Le défi du développement de la discipline se heurte à la topographie du territoire ultramarin, où la capitale, Nouméa, capte l'essentiel de la lumière au détriment parfois des autres localités.
"Pour le moment, tout se passe à Nouméa, confirme la référente. J'essaye de faire jouer nos joueurs dans d'autres lieux que la ligue, pour promouvoir la discipline sur d'autres clubs de Nouméa qui nous sont accessibles. Ma mission est également de développer le paratennis dans le reste de l'île. Un club est demandeur à Koumac (dans le nord de l'île), un autre à Bourail (dans le centre ouest). On essaiera de les aider en fauteuils et en matériel. J'essaie aussi de développer des tournois : pour le moment, nous en comptons quatre".
Cependant, la question de l'accessibilité des infrastructures aux personnes à mobilité réduite reste un problème récurrent. "Nous souhaiterions installer un ascenseur à la ligue pour que les joueurs puissent aller sur les terrains ou boire un verre comme tout le monde. Il y a parfois de la frustration car les choses prennent du temps. Mais je sais que ça va s'améliorer. On a des joueurs qui s’entraînent tous les jours. Notre BE va passer la formation que propose la Fédération très bientôt. Une heure par semaine est consacré au centre de rééducation fonctionnelle de Nouméa dans l’espoir de recruter de nouveaux joueurs".
Découvrir et échanger
Distant de 16900 kilomètres du territoire métropolitain, le "Caillou" (surnom de la Nouvelle-Calédonie) se tourne aussi souvent vers les îles environnantes pour se développer.
"Les seuls territoires qui pratiquent le tennis-fauteuil sont l’Australie, la Nouvelle-Zélande, précise Caroline le Saux. Il n’y a rien en Polynésie, à Wallis-et-Futuna, ou aux Fidji. J’ai pris des contacts à Melbourne, et j’espère pouvoir créer des liens rapidement pour que nos joueurs puissent un jour pratiquer des tournois de leur niveau dans d'autres endroits".
© FFT
Le joueur néo-calédonien Jean-Claude Latip au Vanuatu.
Territoire le plus proche de la Nouvelle-Calédonie (à moins de 700 kilomètres), le Vanuatu est également ciblé par l'élue.
"L'année dernière, nous y sommes partis avec trois joueurs. Notre président de ligue, Olivier Ledain, a trouvé les financements in extremis. C'est la première fois que nos joueurs sortaient "à l'extérieur." Le Vanuatu a développé le paratennis, et le territoire compte 7 ou 8 joueurs. Nous allons essayer de rendre la pareille et de les inviter au mois d'octobre".
Un joueur du "Caillou" aux championnats de France !
Malgré les difficultés, le développement de la discipline porte déjà ses fruits. Un joueur néo-calédonien s'est qualifié pour les championnats de France qui se dérouleront du 29 juin au 2 juillet prochain à Grenoble.
André Wenehoua est le premier joueur ultramarin qualifié pour cette compétition.
"C’est un super mec, je suis contente pour lui, affirme Caroline Le Saux. Il n’est pas loin de la 3e série, il progresse vraiment. Mais ça va être une sacrée aventure pour lui ces championnats, entre les valises, le fauteuil à transporter et la compétition !"
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