Amélie et Louis, deux trajectoires différentes pour deux espoirs bleus du beach tennis
E.B.
22 janvier 2025
Focus sur deux espoirs bleus dans ce nouveau carré beach. Amélie Thiant et Louis Bepoldin ont des origines et des parcours différents mais ils incarnent tous les deux la relève de leur discipline. Preuve de leur potentiel : la DTN leur a proposé d'intégrer la structure fédérale.
Le futur du beach tennis français se conjugue déjà au présent. À partir de cette année , deux nouveaux juniors vont intégrer la structure fédérale et seront accompagnés par la DTN : Amélie Thiant et Louis Bepoldin. Deux "nouvelles pousses" au profil différent mais qui espèrent bien accéder aux sommets.
Pour Amélie, la découverte du beach tennis s'est faite de manière assez classique. Arrivée sur l'île de Saint-Martin (collectivité française dans la mer des Caraïbes) lorsqu'elle avait tout juste trois mois, elle se met à pratiquer plusieurs sports (tennis, wake, surf) en grandissant, avant de se passionner pour le beach tennis à l'âge de sept ans, après avoir accompagné son père et son frère qui s’entraînaient alors au FCBT, le Friendly Caribbean Beach Tennis, situé dans la baie orientale de l’île.
"Petit à petit, j’ai pris goût à jouer et j'ai arrêté toutes mes autres pratiques sportives, se souvient-elle. Suite au passage de l’ouragan Irma, l’île étant dévastée, ma pratique du beach s’est intensifiée car il n’y avait pas grand-chose d’autre à faire. J’ai donc commencé les compétitions régionales dans les Caraïbes. J’ai été trois fois championne de Guadeloupe et une fois championne de Martinique".
La jeune fille grimpe les échelons petit à petit. Après un début d’année 2024 compliqué où elle a dû jongler entre sports et études, elle parvient à rebondir et à rafler le titre de championne de France pour la troisième année consécutive. "Avec ma partenaire de choc Jade Guindé, précise-t-elle. En plus, j’ai eu trois médailles de bronze à l’international, aux championnats du monde individuels en U16, aux Championnats d’Europe U18 et à la Coupe du monde U18".
Ayant intégrée le programme de l’EDHEC pour les sportifs de haut niveau, l'espoir bleu dispose désormais de davantage de temps pour peaufiner sa préparation, notamment physique. Un entraînement qui va se professionnaliser encore plus dans les mois à venir. "J’ai ressenti le besoin d’avoir une structure d’entraînement fixe avec un entraîneur dédié. Alors quand Jérôme Maillot m’a annoncé que la Fédération avait décidé de me choisir pour m’entraîner sur Bordeaux avec Maïré Bray, ma joie était immense et j’ai tout de suite sauté sur l’occasion. Je déménage donc le mois prochain !"
Un nouveau chapitre s’ouvre donc pour celle qui est aujourd'hui 164e mondiale. Un chapitre riche en titres ? "J’espère donner le meilleur de moi même, progresser afin d’atteindre mes objectifs les plus élevés. Je me donne comme ambition de décrocher dans les deux années à venir une médaille aux championnats du monde individuels. J’espère être à nouveau sélectionnée en équipe de France et remporter des titres par équipes. À long terme, je souhaite évidemment devenir n°1 mondiale. J’en profite pour remercier sincèrement la collectivité de Saint-Martin et mon club, le FCBT, qui m’ont toujours soutenu. J’ai tellement de fierté à porter haut et fort les couleurs de mon île..."
Selon Rodolphe Boyeldieu, référent national junior à la FFT, l'intégration fédérale d'Amélie devrait lui permettre de consolider son projet sportif et lui donnant un cadre rigoureux. "C'est une joueuse que je connais et suis depuis de nombreuses années, souligne-t-il. Une joueuse assez précoce lorsqu’elle était U14, en avance en terme de niveau sur les autres à ce moment-là. Mais étant un peu isolée a Saint-Martin, elle a eu du mal à structurer son cadre d’entraînement et sa dernière saison a été plus compliquée.
Elle en a pris conscience à partir de l’été 2024 et elle a compris la nécessité d’avoir un vrai cadre d’entraînement, régulier, précis. Elle a donc fait évoluer les choses sur la deuxième partie de la saison ce qui a amené assez rapidement de bons résultats. Nous lui avons donc proposer d’intégrer la structure fédérale pour favoriser son évolution et répondre à ses objectifs élevés".
"Aller le plus loin possible"
Du côté de Louis, le profil est plus "métropolitain". Ce joueur de tennis de bon niveau de club (5/6) est né le 22 octobre 2007 à Fontainebleau. Ses débuts au beach tennis remontent à 2017, lorsque deux terrains ont été créés dans son club, le Tennis Club Champagne-sur-Seine.
"Avant, je jouais de temps en temps pour m’amuser avec mes amis. Là, ça fait quatre ans que j’ai commencé à m’entraîner régulièrement, et depuis septembre 2023, je m’investis pleinement dans cette discipline, raconte celui qui est actuellement classé 14ᵉ Français, 400ᵉ mondial et 18ᵉ mondial juniors. Mon objectif à long terme est d’aller le plus loin possible et d’être n°1 mondial ! J’ai eu la chance de m’entraîner pendant deux ans avec Nicolas Bailly et Coline Arnould, puis avec Antoine Thumy, entraîneur fédéral, et toujours Coline Arnould. Grâce à leur accompagnement, j’ai remporté les Championnats de France 2024 aux côtés de mon cousin, Lucas Busato et obtenu deux sélections en équipe de France juniors'.
Depuis septembre, le Francilien s’entraîne quatre à cinq fois par semaine au beach tennis, avec deux séances collectives et deux à trois entraînements individuels, principalement avec Antoine Thumy. Côté préparation physique, il suit quatre séances hebdomadaires avec Jérôme Busato au Tennis Club de Melun.
Mais lui aussi va bientôt connaître "le grand bond fédéral" et intégrer la structure de la FFT à Artigues. "Je pourrais m’entraîner quotidiennement aux côtés de Maxime Moretto, Paul Gotarda et Tery Bray. J'ai hâte de commencer cette nouvelle aventure !".
Les responsables du beach tennis français suivent en effet avec attention ses résultats, surtout depuis l’été 2023. "C'est un joueur à fort potentiel qui a connu une année 2024 avec une progression régulière, un premier titre de champion de France en U18 et enfin une troisième place aux championnats du monde par équipes junior où un déclic a eu lieu, analyse Rodolphe Boyeldieu. Je pense que Louis, lors de ces championnats, a pris la mesure du niveau qu’il pouvait avoir et des objectifs qu’il pouvait se fixer à moyen et long terme.
Pour continuer sa progression, nous avons pensé qu’il était temps de lui proposer une structure plus professionnelle et un cadre d’entraînement partagé avec des joueurs déjà bien implantés sur le circuit ITF afin de répondre aux exigences du très haut niveau. Il intégrera également la structure fédérale dès ce mois de janvier."
Louis et Amélie rejoindront-ils la locomotive "Nico" Gianotti sur le toit du beach tennis mondial ? Rendez-vous dans quelques années pour le savoir.
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