Parenthèse enchantée - Le récit de Tao Chardel, prix Gérard du Peloux 2024

Tao Chardel

9 juin 2024

L'étudiant Prix Gérard du Peloux 2024 nous raconte "son" Roland-Garros passé au sein de la rédaction de rolandgarros.com.

"Il a remporté 14 fois Roland-Garros : en 2005, 2006, 2007, 2008, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2022… Il est Espagnol, RAFAEL NADAL." Marc Maury à bout de souffle dès le premier tour, ça n’était jamais arrivé. Le Taureau de Manacor tire probablement sa révérence. Dire au revoir au roi de la Porte d’Auteuil, c'est plutôt inattendu comme début de stage.

Mais cette aventure a débuté bien avant. Elle a d'ailleurs plutôt mal commencé. Le 6 décembre, notre directeur de licence, Jean-Philippe Goron annonce une belle surprise : "Demain, nous partons en visite au CNE de tennis à Paris. Le train est à 8h11."

Vous le sentez arriver ? Oui, je ne me suis pas réveillé… et j’ai manqué le train. Pas de visite des infrastructures du tennis français pour moi. Par miracle, j’ai fini par rejoindre mes camarades à la Porte d’Auteuil, au moment de rencontrer Patrick Labazuy, le directeur technique national du paratennis : "Cette année le thème du prix Gérard du Peloux sera autour des Jeux Paralympiques. Le "meilleur" article fera Roland-Garros 2024, au sein du pôle contenu de la fédération !"

Chaise de bureau

Pour réaliser ce travail, nous avons eu tous les accès pour rencontrer les athlètes et mettre en avant la discipline. Cette fois, je peux visiter le CNE ! Le 16 février avec mon compère Thomas Palmier, lui aussi étudiant de l’ESJ de Lille, nous partons en vadrouille pour suivre les Bleu(e)s en pleine préparation olympique.

Sur le court 1 du centre d’entraînement, Yannick Noah joue, assis sur un drôle d’objet. La "Roulinette". Un engin made in FFT, imaginé par Jean-Philippe Fleurian, le responsable du pôle France de paratennis, qui permet aux entraîneurs et joueurs(ses) valides de se confronter plus facilement aux joueurs de tennis-fauteuil. Un moyen de remplacer le fauteuil et de faire face au manque de partenaires d’entraînement dans une discipline ultra-exigeante. Cette "chaise de bureau" qui sera l'angle de mon article sera finalement mon ticket d’entrée à Roland-Garros !

Le gigantisme de Roland

Premier jour, je cherche mon chemin : "Excusez-moi, où se trouve la Porte 30 ?"
Heureusement, Sylvie Poulain de Ligt, sans qui cette occasion n’aurait pas existé, me guide jusqu’à mon siège, au sous-sol du Philippe-Chatrier.

Je découvre rapidement une immense fourmilière. Entre les bureaux de la fédération et la zone média, des centaines de personnes officient pour mettre en avant les 899 rencontres du tournoi. Un lieu qui donne le tournis, même après presque trois semaines, je reste un peu perdu.

Au cœur de cette gigantesque machine, je découvre un espace de création mené par Romain Vinot et Amandine Reymond. Avec les cartes postales de Rémi, les directs de Marion, les comptes-rendus de Naël et Hugo ou encore les images du jour de Sylvain, tout est fait pour sublimer l’évènement.

Un tournoi différent

Dans une ambiance décontractée mais studieuse, je vais rapidement m’intégrer à l’équipe. Sur mon siège, je vais vivre un nouveau Roland. Mon rêve était de voir jouer le grand Rafa, mais le voilà éliminé. A quoi peut ressembler l’ocre parisien sans son roi aux 22 titres du Grand Chelem ?

Je vais vite le découvrir, en participant à mon échelle au fonctionnement de rolandgarros.com ! J’ai eu le plaisir d’écrire sur des tournois moins médiatisés, du tennis-fauteuil bien entendu, mais aussi l’exhibition du Trophée des Légendes.

Grâce à Jean-Baptiste Baretta, je n’ai pas seulement écrit à mon bureau. J’ai vécu des instants assez irréels comme apprendre l’ASMR à Alizé Cornet, photographier Stéphane Houdet en action, écrire mon premier article dans un journal papier (le Quotidien) avec Mustapha Taoussi, ou encore réaliser une vidéo sur les ramasseurs de balles au côté de Benjamin Waldbaum pour fft.fr.

Je n’oublie pas mon acolyte de tous les jours. Mon accréditation, précieux passe-partout qui m’a permis de tout voir. Du sourire de Varvara Gracheva aux larmes de Coco Gauff, en passant par l’ambiance exceptionnelle du court Suzanne-Lenglen protégé par sa jupe, un jour de pluie morose, je n'ai rien manqué.

Cette quinzaine restera, pour moi, une parenthèse enchantée. Une période d’apprentissage unique au cœur du plus grand évènement tennis de France.

Roland-Garros a commencé par la fin d’une époque. Il se conclut pour moi, par le couronnement d’un nouveau roi. Certainement, le début d’une nouvelle ère sur la Porte d’Auteuil. "Merci Roland !" J’espère te retrouver l’année prochaine…