En novembre 2024, Théo Desaint-Denis est devenu le premier officiel JAT3 spécialité beach tennis. Licencié au TC Cœur de Sologne, il a validé la partie pratique de sa qualification lors de l’Open de France où il officie depuis déjà cinq ans en tant que juge-arbitre adjoint.
A 27 ans, Théo Desaint-Denis est un habitué du juge-arbitrage. Son JAT1, il l’a passé dès 18 ans, sous l’impulsion du président de son club, Jean-Christophe Dupont. Moins de 10 ans plus tard, il est officiellement devenu début novembre le tout premier JAT3 « option » beach tennis, une spécificité que la Fédération vient d’instaurer. Car même s’il continue à jouer au tennis et à disputer quelques tournois, Théo Desaint-Denis entretient une véritable passion pour le beach, née dès que son club, le TC Cœur de Sologne, s’est intéressé à cette pratique.
"Dans le cadre du développement des pratiques promu par la fédération, le club s’est orienté sur ce créneau plutôt que sur le padel et ça a matché tout de suite, raconte-t-il. Un premier court a été construit en 2015, puis un deuxième en 2022. Et comme nous étions voisins de la Fédération Française d’Équitation, avec tous ses manèges équestres, donc des zones avec du sable couvert, on a eu l’idée d’entrer en contact avec eux pour organiser un petit tournoi. Tout est parti de là."
26 terrains, 430 matches, et un blocus à gérer !
Bénévole dans l’âme depuis son plus jeune âge, Théo fait aussi partie du comité de direction du TC Cœur de Sologne – aux côtés de sa maman – depuis l’âge de 17 ans. Quand il a passé son JAT1, c’était donc surtout au départ pour donner un coup de main au président. Mais organiser les événements, gérer les inscriptions, les programmations ou encore les imprévus, lui a tout de suite plu.
C’est donc tout naturellement que l’ancien judoka s’est investi dès le départ dans ce premier tournoi, organisé pendant le week-end de l’ascension, sur un petit manège loué par la FFE. L’événement rencontre alors un vif succès et attire l’œil de la FFT, consciente des possibilités offertes par les installations de son homologue de l’équitation : "Les deux Fédérations sont entrées en contact. Et comme nous avions l’habitude d’organiser notre petit tournoi, un triangle s’est formé naturellement avec elles et nous pour monter l’Open de France."
Avec 430 matches lancés en deux jours sur 26 terrains, l’Open de France de Lamotte-Beuvron est aujourd’hui la plus importante compétition de beach tennis en termes de volume, "la 2e côté prestige après les Championnats de France !", précise-t-il. Théo Desaint-Denis, 300e au classement français de beach tennis, y est juge-arbitre adjoint depuis la première édition. Avec la particularité cette année d’y avoir validé la partie pratique de sa qualification JAT3 beach tennis.
Pour l’occasion, quelques imprévus sont venus pimenter son travail auprès d’Isabelle Massiet, juge-arbitre de cette 5e édition. "On a subi le blocus des aéroports et ports corses, vraiment un gros truc à gérer ! Il a fallu statuer avec le comité de direction du tournoi pour savoir ce qui allait se passer avec la délégation corse bloquée là-bas. Jusqu’à quand attendre, les prendre ou non ? Ils étaient dans une vingtaine d’équipes, avec des partenaires parfois déjà arrivés, qui ne savaient donc pas s’ils allaient jouer en fonction de ce qu’on allait décider. On a réussi à être bien soudés et on a géré du mieux possible. Avoir les retours des joueurs ensuite a été vraiment satisfaisant et nous a montré qu’on avait assuré."
"Au beach, il n’y a pas le côté sport individuel, chacun dans son coin"
C’est quelque part aussi ce côté intense sur une courte durée, différence majeure avec une compétition de tennis, qui plaît à Théo Desaint-Denis : "Au beach, il y a tellement de matches sur une journée que pour éviter les retards d’un terrain, il faut déplacer beaucoup et être très flexible. Un joueur programmé à neuf heures doit être informé dans la foulée de l’horaire de son 2e match pour savoir s’il peut aller se reposer ou doit rester à proximité. A l’Open, certains ont cinq matches dans la même journée ! Ils doivent avoir les infos au fur et à mesure. On est la tête dans le guidon puissance 10 sur deux jours, alors qu’au tennis, c’est bien plus étalé."
En marge de l’Open de France, Théo Desaint-Denis a officié cette année sur d’autres événements beach, notamment à Orléans, Châteauroux, ou au Summer Tour de Pornichet. Il s’octroie aussi de temps en temps quelques tournois en tant que joueur, "en mode vacances !" par rapport à son rôle de juge-arbitre, et dans un climat qu’il affectionne particulièrement.
"C’est une ambiance festival où on passe tous du temps ensemble. Par rapport au tennis, c’est aussi moins autocentré sur sa propre performance. J’apprécie car il n’y a pas le côté sport individuel, chacun dans son coin." Directeur adjoint d’un centre périscolaire, le jeune juge-arbitre ne sera pas seul longtemps sur la liste des diplômés : ses futurs collègues spécialisés en beach, ceux qu’il a côtoyés lors de la partie théorique, devraient valider à leur tour la partie pratique aux beaux jours. En attendant, il s’est remis plus activement au tennis, où il est toujours classé 15/4.