Déception pour le quart de finaliste de l’an passé. Lucas Pouille a calé face à Diego Schwartzman (7/6, 7/5, 2/6, 6/2), ce dimanche à Flushing Meadows.
Il n'aurait pas pu en être autrement. C’est un Lucas Pouille entre déception et frustration, forcément, qui a tenté d’analyser sa défaite face à l’Argentin Diego Schwartzman (7/6, 7/5, 2/6, 6/2 en 1h26), ce dimanche à Flushing Meadows. Exercice d’autant plus difficile à appréhender que rien dans cette rencontre, ni le score ni la manière, n’est arrivé à trouver grâce aux yeux de la tête de série n°16 de l’US Open. “Je ressens beaucoup de tristesse, a-t-il lâché, visiblement très touché. Je passe à côté d’une occasion. Même si je sais que c’est un très, très bon joueur de tennis -et je l’avais d’ailleurs dit avant le match-, je pense que ç’aurait pu être différent.“
De fait, face au récent quart de finaliste du Masters 1000 de Montréal (après celui de Monte-Carlo au printemps dernier), Lucas Pouille avait a priori les armes et l’explosivité nécessaires pour frapper un grand coup. Mais il lui aurait pour cela fallu être plus constant, à l’inverse de ce qu'il a produit sur le Grandstand : 13 aces, mais 8 doubles fautes ; 63% de premières balles sur l’ensemble du match, mais seulement 53% au deuxième set . Quant à son ratio coups gagnants/fautes directes, il en dit également long : 43 contre 46. Sans parler des six breaks réussis par le Français qui lui ont permis de virer en tête dans chaque set mais ne lui ont sécurisé que le gain du troisième.
Pour que la rencontre prenne une toute autre physionomie, il aurait également fallu réussir à faire abstraction du langage corporel de l’Argentin, qui s’est fait manipuler le bas du dos à 5-2 dans le troisième set, puis bander la cuisse avant d’entamer le quatrième. “Ce n’est pas facile de jouer contre quelqu’un dont on ne sait pas trop ce qu’il a, a reconnu le 20e mondial sans en faire une excuse. Tout d’un coup, à la fin du troisième set, il s’est mis à ne plus du tout aller chercher de balle, dans le dernier jeu, il n’a même pas essayé de retourner. Du coup, moi j’étais partagé entre la mettre dedans et être agressif : au final, j’ai perdu le rythme et ça m’a tendu plus qu’autre chose. Lui après, allait mieux et moi, je me suis un peu pris la tête tout seul, c’est dommage.“
“Il y a la Coupe Davis à gagner!“
“C’est frustrant, a analysé en écho le responsable du haut niveau masculin Eric Winogradsky, parce qu’on sentait que Lucas retrouvait du rythme et aussi un niveau de jeu. Mais aujourd’hui, malgré de bons passages, il a été beaucoup trop irrégulier. À deux sets à un, j’avais vraiment le sentiment qu’il était passé devant. Derrière, il a breaké et puis d’un seul coup, ç’a fait 6-2 pour son adversaire. Ça caractérise assez bien son match d’aujourd’hui et pourtant, au vu de son tour précédent, j’étais plutôt optimiste.“ L’entraîneur du Français, Emmanuel Planque, n’a lui non plus pas nié la mauvaise surprise constituée par cette défaite. “C’est une deuxième semaine de Grand Chelem, a-t-il dit, on perd en huitièmes : on n’est pas venu pour ça, donc forcément on est déçu. Lucas est un joueur de haut niveau et on a envie de le voir performer encore et encore.“ Mais le coach en est certain, une fois la déception évacuée, “on ne va pas s’arrêter là.“ Car, a conclu “Manu“ Planque, “on ne va pas remporter de Grand Chelem cette année, c'est certain, mais il y a la Coupe Davis à gagner et ça, c’est quand même beau.“ (À Flushing Meadows, Myrtille Rambion)