Dans le cadre du développement récent de l’Optimisation Galaxie de tennis, la Fédération Française de Tennis a lancé, début 2025, la Nouvelle école des ramasseurs de balles. Il s’agit une initiative inédite de formation à destination des jeunes joueurs (entre 8 et 16 ans) licenciés au sein des clubs de tennis. Les avantages sont multiples, à la fois pour le dynamisme des clubs, pour l’épanouissement de ces enfants et pour leur permettre aussi de vivre éventuellement une expérience humaine incroyable dans des tournois professionnels. Arthur Bongrand, le responsable des ramasseurs de balles de la FFT, revient sur les objectifs de cette nouvelle école et sur sa mise en place.
Quels sont les objectifs de cette Nouvelle école de ramasseurs ?
Avec cette nouvelle école, les clubs sont dynamisés par le fait de pouvoir proposer une nouvelle offre à leurs jeunes. Grâce à l’expertise reconnue de notre formation, les enfants, eux, vont développer des savoir-faire exceptionnels sur le plan physique, sur le plan de la coordination notamment. Ensuite, s’ils le souhaitent, ils pourront œuvrer sur des tournois professionnels en France.
Avec cette approche, nous avons souhaité inverser une certaine tendance : les enfants postulaient aux sélections pour Roland-Garros et s’ils n’étaient pas retenus, à ce moment-là seulement, ils contactaient des tournois pros, voire des clubs, pour s’entraîner et chercher à progresser. Avec cette école, nous allons inverser ce processus. Les ramasseurs vont d’abord se former au sein de leur club. À terme, ils pourront accéder à des tournois professionnels et éventuellement à Roland-Garros.
Qui doit assurer cette formation dans les clubs ?
La FFT souhaite que les enseignants de tennis puissent se former aux techniques et aux exigences des ramasseurs de balles pour mettre en place des séances dédiées dans leurs clubs. Ils peuvent aussi plus simplement inclure quelques ateliers durant des séances de tennis, sur des moments où l'activité le permet…
Depuis janvier, des enseignants sont formés de sorte qu’ils puissent, à leur tour, encadrer le module “ramasseurs de balles” dans leurs clubs. Ainsi, ces enseignants vont développer de nouvelles compétences et donner un nouvel élan à leur club. Ensuite, d’autres formations seront mises en place pour permettre d’encadrer, former et motiver les jeunes à devenir des ramasseurs de balles compétents dans des tournois professionnels.
L’intérêt pour les jeunes participants à ce programme de formation est aussi de pouvoir ramasser dans les grands événements...
Être ramasseur, c’est d’abord une école de la vie. On apprend le vivre ensemble, l’esprit d’équipe. C’est aussi un bel apprentissage pour développer de nombreuses qualités physiques. Ensuite, effectivement, après ces étapes de formation dans les clubs, on souhaite que ces ramasseurs de balles puissent avoir la possibilité d’œuvrer, s’ils le souhaitent, dans certains tournois pros en France, notamment des épreuves qui ont peut-être des difficultés à recruter des ramasseurs. Pour cela, nous avons décidé que certains tournois deviendraient “référents ramasseurs de balles”. Cela signifie qu’en participant au ramassage de l’un de ces tournois professionnels (ATP, WTA, CNGT, Pro A, Pro B), le jeune aura ensuite une opportunité de s’inscrire en priorité pour la prochaine campagne de sélection des ramasseurs de balles de Roland-Garros.
Les jeunes formés auprès de leur club pourront donc ramasser dans un tournoi professionnel afin de mettre en pratique ce qu’ils ont appris, avant de bénéficier d’une sorte de tremplin pour les sélections de Roland-Garros…
Exactement ! Aujourd’hui, et nous en sommes heureux, les candidatures pour Roland-Garros sont très, très nombreuses : elles sont plus 6 000 cette année avec 1 200 autres enfants en liste d’attente. Cette nouvelle école, qui s’appuie sur l’excellence de la formation des ramasseurs pour Roland-Garros, propose donc une nouvelle mécanique, puisque les jeunes formés dans leurs clubs ayant participé à au moins un tournoi référent auront un accès privilégié aux sélections régionales de Roland-Garros. Ce sera un bel avantage, car la concurrence est importante !
Interview réalisée par M. Theissen
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L’avis de …
« Une première session stimulante »
Les 18-19 janvier derniers, 18 enseignants ont été réunis au CNE à Paris pour suivre une formation relative à la Nouvelle école des ramasseurs de balles. Il s’agissait pour eux d’acquérir de nouvelles compétences afin d’encadrer et de former les jeunes de leurs clubs à la méthode officielle des ramasseurs de balles de Roland-Garros. Deux d’entre-deux témoignent ...
‘’Quinze jeunes du club se sont inscrits à notre parcours ramasseurs’’
Thomas Friant (37 ans, ex-15), directeur sportif du Tennis Club de Marly-la-Ville (Val-d’Oise)
« J’ai assisté à cette formation au CNE car je suis engagé dans l’optimisation de l’école de tennis depuis huit ans. Or je crois beaucoup à la diversité des rôles que peuvent tenir les jeunes au sein de notre école, qui compte environ 200 jeunes de 3 à 18 ans : ils peuvent être des joueurs loisirs, compétiteurs, arbitres, ramasseurs, coachs juniors. Par ailleurs, notre CQP au TC Marly, Louane Chabaud, est intéressée par cet aspect et va pouvoir porter cet axe de développement au sein du club. Par le passé, trois de nos jeunes ont été ramasseurs à Roland-Garros, pas en raison de la formation proposée mais simplement car on leur a expliqué que c’était possible. Par ailleurs, certains jeunes ramasseurs ont déjà officié lors de nos tournois internes mais la démarche n’a pas été structurée. Désormais, nous avons créé un parcours club qui permet aux parents et à leurs enfants de savoir qu’ils peuvent tenir ces différents rôles. Cette année, on a essayé de donner envie à des jeunes de suivre notre parcours ramasseurs. Quinze d’entre-eux âgés de 7 à 13 ans se sont inscrits. Ce que je trouve intéressant est la diversité de leurs profils : certains sont compétiteurs, d’autres jouent seulement une heure par semaine, d’autres encore sont très investis dans la vie du club, coach junior, arbitre... Leur formation s’effectue dans le cadre de nos journées intitulées “Je joue, je match, j’arbitre et je ramasse”, car pour bien ramasser, il faut être polyvalent et savoir compter les points. Sur un après-midi, ce type d’événement permet de rassembler beaucoup d’enfants autour du match, de l’école de ramasseurs et de l’arbitrage, tout en développant le lien intergénérationnel et le vivre-ensemble. »
Propos recueillis par B. Blanchet
« Mettre en place une préformation au ramassage en club »
Laurence Léobet-Delaquaize (54 ans, ex-4/6), directrice sportive du TC Châtillon-sur-Thouet (Deux-Sèvres).
« Dans le cadre de la Nouvelle école de ramasseurs de balles lancée par la FFT, j’ai assisté à cette première session stimulante pendant deux jours, les 18 et 19 janvier derniers au CNE, en présence de 18 enseignants. Ce module fait partie de la formation continue proposée par la FFT aux enseignants professionnels. Ayant déjà des jeunes ramasseurs engagés dans la Team 79, je connaissais le contenu des épreuves de sélections. Nous avons d’ailleurs été mis en action presque en permanence, ce qui m’a rappelé à quel point cette fonction demande des qualités physiques ! Or je me suis souvenue qu’un jeune du club, bon “rouleur”, et bon “lanceur”, n’avait pas été retenu lors de la sélection régionale. Je vais donc lui faire travailler cet aspect car il aura une autre chance. Jusqu'alors, je trouvais qu’on n'allait pas assez chercher dans la base, c’est-à-dire au sein des clubs. C’est pourquoi j’ai souhaité mettre en place une préformation, sorte de découverte du ramassage pour les enfants de 8 à 16 ans au sein du TC Châtillon-sur-Thouet, ouverte aux clubs des environs. De cette façon, les candidats auront plus de chances de réussir les sélections départementales. On sait qu’il y a 6000 candidats pour 350 places à Roland-Garros, qui représente un peu le Graal. “RG” c’est super, mais en France, il y a aussi des tournois ATP, WTA, Challengers, ITF, juniors, Tennis Europe, des championnats de ligue ou départementaux, et bien sûr des tournois de clubs. Et faire ramasser dans le cadre d’une épreuve de club représente une vraie plus-value, d’autant que je fais déjà arbitrer les finales par des jeunes. On a ainsi une fusée à trois étages avec le club, le comité puis Roland-Garros. Un enfant s’inscrit au tennis car il veut jouer mais il découvre aussi qu’il y a d'autres rôles à tenir qui peuvent lui permettre d’approcher le très haut niveau. Par ailleurs, on parle souvent des clubs importants, avec de forts effectifs, mais au sein du TC Châtillon-sur-Thouet, qui compte entre 130 et 160 membres, nous sommes capables de mettre en place des actions innovantes. »
Propos recueillis par B. Blanchet
