Le top 12 des adversaires les plus pénibles à affronter

7 janvier 2025

Pour ce premier épisode de 2025, nous vous proposons un « Conseils aux compétiteurs » un peu particulier dans lequel nous passons en revue les adversaires qui peuvent paraître comme les plus pénibles à affronter. Si vous vous reconnaissez quelque part, ne le prenez pas mal : c’est pour rire…

Nous sommes tous, joueurs de tennis, un peu les mêmes : à la fois pleins d’amour pour ce sport magnifique mais aussi parfois exaspérés par sa pratique, certes spécialement quand les choses ne tournent pas en notre faveur… Alors, comme c’est le tout début d'année et qu’on a bien le droit de se relâcher un peu, nous vous proposons ici une chronique un peu spéciale dans laquelle nous avons listé un certain nombre d’adversaires, ou plutôt de catégories d’adversaires, contre lesquels nous avons tous, avouons-le, un peu de mal à garder notre flegme, fût-il légendaire.

Vous l’aurez compris, toute ressemblance avec des joueurs déjà croisés çà et là au détour d’un tournoi ne serait pas fortuite. Mais bien qu’elle soit le fruit d’une certaine expérience des terrains, la liste ci-dessous n’est pas forcément exhaustive. Si vous connaissez un "spécimen" non répertorié, n’hésitez pas à nous le faire savoir ! Une dernière précision : certains adversaires peuvent tout à fait appartenir à plusieurs catégories à la fois…

N°12 - Le performeur

Son profil. Plus communément appelé "sous-marin" dans le milieu, il est tout autant la hantise des compétiteurs que des juges-arbitres. Le performeur, qu’on pourrait aussi appeler le "perforeur" par sa propension à faire des trous béants dans les tableaux, n’a en effet pas son pareil pour semer la zizanie dans un tournoi en enchaînant les victoires en perf’ avec une facilité déconcertante, renvoyant un à un ses adversaires dépités à leurs laborieux entraînements. Au bout du quatrième match, en général, il est définitivement démasqué : c’est un ancien – 2/6 qui reprend tout juste la compétition après quinze ans d’arrêt.

Signe particulier. Il vous lance parfois avant de commencer : "J’ai les jambes qui tirent un peu, j’en suis à mon huitième match". Alerte rouge…

Que faire contre lui ? Se faire plaisir sur le court... Avant tout.

© Antoine Couvercle / FFT

Le cauchemar des compétiteurs, le joueur "sous-marin" qui sort de l'ombre...

N°11 - Le noceur

Son profil. Il n’est pas à proprement parler pénible, il est même dans l’absolu très sympathique mais disons qu’il peut s’avérer surprenant par son air fatigué, sa démarche chaloupée, son plan de jeu débridé et son attitude totalement détachée. On connaît tous un noceur, ou bringueur, capable de débarquer directement sur le terrain à la sortie d’une grosse soirée lors de laquelle il n’a pas forcément bu que de l’eau minérale. Généralement doué mais indolent, il tend à gâcher quelque peu son talent par son manque d’investissement tout en suscitant le respect de ses pairs par sa faculté hors normes à occulter toute forme de stress avant un match.

Signe particulier. Il peut lui arriver d’avoir quelques black-out et ne pas vous reconnaître alors que vous venez récemment de l’affronter.

Que faire contre lui ? Laissez-lui entendre qu’en cas de victoire, vous payez l’apéro. Ça marche à tous les coups !

N°10 - Le baratineur

Son profil. Dès les premières balles d’échauffement, il ne cesse de parler, de tout et de n’importe quoi (surtout de n’importe quoi), du temps qu’il fait à ses soucis au boulot en passant par le repas de Noël chez sa belle-mère. Accessoirement, entre deux points ou, pire, entre deux jeux, il vous parle tennis, critiquant la qualité du court à la moindre faute ou vous complimentant sur la puissance de votre coup droit. Faites d’ailleurs très attention à cela : le baratineur est souvent un flagorneur un poil manipulateur qui, à l’image du renard de la fable, fera en sorte de flatter votre ego afin de vous faire lâcher prise, dans le mauvais sens du terme.

Signe particulier. Perd généralement sa voix dès la fin du match, surtout en cas de défaite.

Que faire contre lui ? Surtout, ne rentrez jamais dans la conversation. Au pire, prétextez vous-même une extinction de voix, que vous retrouverez comme par enchantement lors du pot d’après-match.

© Loïc Wacziak / FFT

Mansour Bahrami est souvent un baratineur sur le court, mais c'est évidemment pour le show !

N°9 - Le gros serveur

Son profil. Grand, costaud, doté d’une technique du fond de court un brin suspecte et d’un revers invariablement slicé, il aime particulièrement vous recevoir dans la salle omnisports de son village. Oui, oui, celle avec les lignes multicolores et les paniers de basket à moitié baissés. Un traquenard absolu, surtout si cet Ivo Karlovic du pauvre fait partie des gauchers, lesquels mériteraient presque leur chapitre à part entière. Une fois ce cadre posé, vous réaliserez avec effroi l’ampleur de la purge tennistique qui vous attend : aujourd’hui, il n’y aura pas beaucoup d’échanges…

Signe particulier. Vient au filet au bout de trente secondes d’échauffement, puis vous demande l’autorisation de faire un peu de rab de service avant de commencer.

Que faire contre lui ? Affûtez vos retours et vos passings, mais surtout armez-vous de patience et de tolérance : si, si, c’est du tennis !

© Tomas Stevens / FFT

Les gros serveurs, la hantise de beaucoup de joueurs !

N°8 - Le râleur

Son profil. Râleur, on l’est tous plus ou moins. Mais l’on vous parle là du "vrai" râleur, du Benoît Paire des tournois amateurs (on charrie, Benoît…), celui qui est capable de casser sa raquette dès le premier jeu, de balancer ses chaussures de rage par-dessus le grillage et de hurler toutes les cinq minutes qu’il n’aurait jamais dû s’inscrire à ce tournoi si c’est pour jouer (je cite) comme sa grand-mère. Véritable cirque à lui tout seul, il vous fera vivre, en l’espace d’un match, une montagne russe d’émotions qui mettront à rude épreuve votre capacité de concentration. Le crash-test ultime, en quelque sorte.

Signe particulier. Est parfois contraint de finir ses matches avec une vieille raquette dénichée dans le club-house.

Que faire contre lui ? Prenez des cours de méditation. Et, éventuellement, sortez le pop-corn.

© Cédric Lecoq / FFT

Ah les colères de Benoît Paire...

N°7 - Le bagarreur

Son profil. Contrairement à d’autres ici, il n’a nulle envie de gagner "salement", mais il abrite néanmoins en son for intérieur une fureur persistante qui ne demande qu’à exploser à la moindre occasion. Si possible, contre vous. Ne vous avisez donc pas d’avoir, face à lui, la moindre attitude "déviante" plus ou moins dépeinte par ailleurs dans cet article : pas de gruge, pas de blessure imaginaire, pas d’énervement intempestif et pas non plus de "trick shots" (qu’il prendrait pour une provocation). Le bagarreur n’attend que ça pour envenimer les choses, et le match peut alors virer au psychodrame.

Signe particulier. Devient vraiment ingérable lors des matches par équipes.

Que faire contre lui ? Si vous êtes exemplaire, au bout d’un moment, ça finit par l’énerver davantage. En ce cas, c'est plutôt bon pour la gagne...

N°6 – Le "fighter"

Son profil. Attention, rien à voir avec le bagarreur. Le "fighter", en anglais s’il vous plaît, se bagarre lui aussi comme un chien mais après chaque balle, chaque point, comme si sa vie en dépendait, ou comme s’il était Rafael Nadal. Sage comme une image dans la vie, il se transforme littéralement aussitôt qu’il pose un pied sur un court, où il est capable de lâcher un énorme "come oooon" dès le premier point du match. Même si ça n’est pas contre vous, clairement, ça déconcerte. Et c’est particulièrement pénible à affronter surtout si, de votre côté, vous êtes du genre à jouer au talent et au bras plutôt qu’avec la tête et les jambes.

Signe particulier. Sait dire "allez" en 15 langues différentes.

Que faire contre lui ? Ne jamais programmer une réunion au boulot ou un repas de famille le jour où vous l’affrontez.

© Cédric Lecoq / FFT

Le "fighter" peut s'exprimer ainsi dès les premiers points du match !

N°5 - Le "trick shoteur"

Son profil. Il fait partie de la Génération Z des joueurs de tennis, né à l’ère des highlights et des hot-shots qui passent en boucle sur les réseaux sociaux. Le tennis n’est pour lui qu’un univers fantastique où la faute directe n’existe pas, et où gagner un point sans jouer champagne ne se conçoit pas. Quelque part, c’est noble, mais c’est aussi assez pénible quand vous êtes en face dans la mesure où, entre tweeners, coups derrière le dos, retours SABR, amorties à l’aveugle et autres smashes à 360, il n’y a pas moyen de se régler. Sans parler du côté humiliant de la chose, parfois…

Signe particulier. Possède la curieuse manie de faire le toss en faisant tournoyer sa raquette sur son doigt plutôt qu’en demandant M ou W, comme tout le monde.

Que faire contre lui ? Sortez-lui un tweener bien senti au moment où il s’y attend le moins. Si c’est gagnant, il ne s’en remettra pas…

© Tomas Stevens / FFT

Les spécialistes des hot shots et autres tweeters sont parfois déstabilisants !

N°4 - Le grugeur

Son profil. Un spécimen particulièrement agaçant mais, fort heureusement, plus rare que l’on croit, même si beaucoup disent l’avoir croisé sans jamais vraiment en apporter la preuve. Il est pourtant facile de le reconnaître à son attitude extrêmement affable, du moins jusqu’à 4-4, 30-30 au 3ème set, moment crucial où il décide soudainement, tel un coup de poignard planté dans le dos – car jusque-là, tout se passait bien – d’annoncer faute une accélération de coup droit qui vous semblait clairement intérieur ligne. Son aplomb vous laissera pantois d’autant qu’après tout, êtes-vous si sûr qu’elle était vraiment bonne, cette balle ? Le temps de ressasser la question, il est déjà trop tard. Le doute a envahi votre esprit, et le match est fini.

Signe particulier. S’enquiert avant même de dire bonjour : "au moindre doute, on en remet deux ?"

Que faire contre lui ? Dès le premier litige, jetez-lui un long regard suspicieux pour que le doute change de camp. Et, en cas de désaccord persistant, n’oubliez pas que vous pouvez faire appel au juge-arbitre.

N°3 - L’acteur

Son profil. Les abdos "carbos", le coude qui boude, le poignet gratiné, la cuisse qui dévisse… Véritable hypocondriaque des terrains, l’acteur a toujours mal quelque part ou du moins s’en auto-persuade-t-il, sans que l’on sache très bien, avec lui, démêler le vrai du faux. Toujours est-il qu’il n’a de cesse de vous faire part ostensiblement de son mal-être entre chaque point, se replaçant avec la démarche d’un mollusque en fin de vie avec force grimaces, gémissements et autres simagrées, quand il n’arrête pas carrément le jeu pour se soigner. Entre empathie et indifférence, difficile de savoir quel comportement adopter face à lui, surtout lorsque vous le voyez encore galoper sur vos amorties après 2h30 de jeu.

Signe particulier. Fan de Novak Djokovic (on plaisante…)

Que faire contre lui ? Soyez intransigeant sur la règle du temps mort médical, qui prévaut aussi chez les amateurs : trois minutes maximum (cinq en cas de saignement) et uniquement en cas de blessure soudaine.

© Corinne Dubreuil / FFT

Le joueur "acteur" est souvent blessé, mais ça ne l'empêche pas de gagner...

N°2 - Le rameur

Son profil. Un grand classique, le Graal des "pénibles", le cauchemar absolu des tennismen du monde entier. Le rameur, exact inverse du "trick shoteur", se moque éperdument du style : pour lui, un point est un point. Sa technique n’est pas la plus fluide – souvent au diapason de son look -, il le sait très bien et ne s’aventurera jamais à tenter des coups qu’il ne sait pas faire. En revanche, il a parfaitement compris la règle n°1 du tennis : mettre la balle dans le court une fois de plus que l’adversaire, si possible mollement et sans rythme. Il peut le faire pendant des heures sans jamais broncher ni fléchir, car il dispose en revanche d’une paire de jambes exceptionnelles et d’un énorme esprit de compétition. Raison pour laquelle on le confond souvent avec son frère jumeau, le footballeur. Si, si, c’est du tennis !

Signe particulier. Détectable dès le vestiaire : il joue avec le maillot du Barça et c’est le seul à s’échauffer avant le match.

Que faire contre lui ? Franchement, on n’en sait rien. Des points gagnants dans tous les sens ? Débrouillez-vous !

N°1 - Le winner

Son profil. Qui qu’il soit, quel que soit son style, c’est celui qui vous a battu à la fin.

Signe particulier. Le plus énervant de tous.

Que faire contre lui ? Se remettre en question et se demander si l’on n’appartient pas soi-même, parfois, à l’une des catégories précitées.

© Julien Crosnier / FFT

Les champions et championnes comme Coco Gauff ont ce petit truc en plus, que l'on pourrait appeler la "win"...