A l’occasion d’une réunion des athlètes de Paris 2024 à Roland-Garros le 4 mai, le triple champion olympique est revenu sur son amour pour le tennis et l’importance de Roland-Garros dans la candidature olympique parisienne.
Tony Estanguet est membre du Comité international olympique depuis 2013, vice-président de la commission des athlètes du CIO depuis août 2016, et également co-Président du comité de candidature de Paris 2024.
Quel rapport entretenez-vous avec le tennis ?
J’ai souvent joué au tennis enfant. C’était une passion familiale et j’aimais bien les petits doubles en famille avec mes frères et mes parents. Et maintenant mes trois enfants y jouent aussi. Le dernier qui a 4 ans vient de commencer. Celui qui a 6 ans a commencé il y a deux ans et celui de neuf ans joue aussi à la pelote basque.
Qu’aimez-vous dans le tennis ?
Ce que j’aime dans le tennis c’est le partage. Avec les copains, avec la famille… On s’amuse facilement. J’aime autant regarder que jouer. Je suis venu à plusieurs reprises à Roland-Garros et c’est toujours un vrai plaisir.
Avez-vous un souvenir particulier à Roland-Garros ?
Comme j’avais été champion olympique en 2000, j’avais été invité pour la première fois en 2001 et j’avais eu la chance de voir Federer jouer. Je suis un grand fan de lui donc c’était impressionnant.
Pourquoi appréciez-vous tellement Roger Federer ?
Pour sa classe évidemment mais aussi pour son comportement en dehors du court. C’est quelqu’un de posé, qui dégage une certaine humilité dans ses déclarations. Pour moi un champion doit être exemplaire sur le court et en dehors et c’est son cas. C’est un très, très grand champion qui a su se remettre en question, s’accrocher pour revenir à un niveau extraordinaire quand tout le monde pensait que c’était un peu fini. C’est top.
Qu’est-ce qui vous impressionne le plus chez les champions de tennis ?
Leur capacité à rester concentré pendant aussi longtemps. Moi je faisais des efforts très courts, ça durait environ 90 secondes et après c’était fini. Eux il leur faut tenir plusieurs sets. À chaque point il faut se remobiliser, il y a toujours des rebondissements… Au-delà des beaux coups et de la performance physique ce sont vraiment ces aspects psychologiques qui m’ont toujours intrigué et impressionné.
Qu’aimez-vous particulièrement à Roland-Garros ?
C’est le mélange entre la passion du sport, avec des émotions incroyables, une grosse organisation et un côté festif qui me plaît vraiment. Dans le stade c’est magique mais c’est aussi le cas quand on suit le tournoi devant sa télévision. On a tous beaucoup de souvenirs d’enfance liés à ce tournoi, les périodes de révision devant la télévision par exemple. J’aime ce lien entre le sport de haut-niveau et le sport amateur, c’est ce que j’essaie de développer avec Paris 2024.
Quelle importance a Roland-Garros dans la candidature Paris 2024 ?
On voulait réunir ce qu’il y a de mieux à Paris et en France. Roland-Garros fait partie de la vitrine du sport français. C’est un lieu reconnu à l’international, c’est un atout incroyable car les membres du CIO connaissent Roland-Garros, connaissent le succès du tournoi chaque année. Ils savent que c’est un site magique qui nous permettra d’avoir de belles émotions et de belles images au cœur de Paris. C’est aussi important lors des Jeux Olympiques de ne pas être complètement déconnecté du centre-ville et là on est aux portes de Paris et très proche d’autres sites comme Jean Bouin, le Parc des Princes et Coubertin. Et puis le clin d’œil avec la boxe qui a déjà connu de belles heures dans le stade Roland-Garros notamment en 1946 avec un combat de Marcel Cerdan est sympa aussi. On pourrait avoir des images assez incroyables sur le Suzanne Lenglen.
Comme Roland-Garros pourrait le faire en 2024, Wimbledon avait accueilli le tournoi olympique en 2012. Qu’est-ce qu’un site historique du tennis peut apporter à un tournoi olympique ?
J’étais allé à Wimbledon à l’occasion de ce tournoi olympique en 2012. C’est la première (et la seule) fois où je suis allée à Wimbledon. C’était pour assister au match de Julien Benneteau et Richard Gasquet lorsqu’ils ont obtenu la médaille de bronze. J’étais content de découvrir Wimbledon dans une ambiance olympique parce que ça reste un monument du sport. Et j’apprécie vraiment l’ouverture de ces grands sports vers les Jeux Olympiques. On sent que les joueurs de tennis et le monde du tennis dans son ensemble sont passionnés par les Jeux et ont vraiment envie de faire partie de cette fête. Andy Murray qui gagne un titre olympique pour son pays devant son public, c’était aussi émouvant. Il y eu des images très fortes à Wimbledon en 2012 et j’espère qu’on vivra les mêmes émotions à Roland-Garros en 2024.