Le Normand, classé 15, vient de remporter un des tournois français les plus importants dans la catégorie Tennis Europe. Ses débuts au tennis, ses points forts, ses inspirations... FFT.fr vous en dit plus sur ce jeune espoir bleu.
"Un rêve au tennis ? Gagner plus de Grand Chelem que Djokovic !". Du haut de ses 11 printemps, Thiago Carmasol n'est pas du genre à prendre des grands airs. En revanche, il ne refuse pas d'afficher une belle ambition. S'il est encore bien loin d'avoir le début du palmarès de "Djoko" ou même de participer à un tournoi Majeur, le jeune Normand, classé 15, commence à se faire un nom au sein du tennis juniors. Il y a quelques jours, il a réussi une jolie perf' en remportant l'Open 10-12 du TCBB (Boulogne-Billancourt), une compétition Tennis Europe très renommée.
"Quand je suis arrivé au tournoi, je me sentais confiant, sûr de moi, précise Thiago. Je n'avais pas d'appréhension, je savais que j'avais les armes pour gagner. Avec les matchs qui passaient, j'ai commencé à me sentir plus tendu, notamment en demies et en finale. J'avais vraiment envie de bien faire. Ce n'était pas la première fois que ça m'arrivait mais il y avait cette peur de passer à côté de quelque chose. Finalement, j'ai réussi à gérer mes émotions. C'est ma plus grosse victoire. Pas forcément ma plus belle, mais la plus importante, oui".
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Thiago et son entraîneur physique Jean-Christophe Savary.
Une structure bien organisée
Remporter un tournoi qui a vu briller des joueurs tels que Justine Hénin, Richard Gasquet, Gaël Monfils, Holger Rune ou Kristina Mladenovic ne garantit rien, mais s'avère néanmoins un jalon important et la preuve d'un certain potentiel. Et pourtant, rien de tout cela ne serait sans doute arrivé sans une... Nintendo Switch.
Lors d'un repas de famille, son oncle propose en effet à Thiago de jouer une partie à la console. "Mon père avait installé un jeu de tennis dessus, raconte le jeune homme. À l'époque, je faisais du foot, mais j'ai adoré le jeu, la façon de tenir la raquette, les règles... Mes parents m'ont demandé si je voulais essayer un sport, j'ai choisi le tennis, dans un club à côté de chez moi. On a fait un essai et j'ai tout de suite bien aimé".
Doué, le jeune Normand change ensuite de club, passant à l'USO Mondeville, qui offre plus de "compétitivité". Aujourd'hui, trois entraîneurs supervisent le Français : Jean-Christophe Savary s'occupe de la partie physique, Bruno Jacquottet et Mathieu Feret de la partie tennis. "La structure s'est mise en place après un accord entre le comité et la ligue, explique Mathieu Feret. Le comité et la ligue s'occupent de l'entraînement et du suivi de la compétition. Le club met à disposition la partie organisation pour donner à Thiago les meilleures conditions".
Un tennis de feu mais un élève appliqué
Joueur au tempérament offensif, très à l'aise côté revers, le Normand affiche aussi de récents progrès au service, à la volée et sur les smashs. "Le fait de jouer en double me permet de progresser dans ces domaines, explique-t-il. Mais tout est à renforcer bien sûr et notamment le coup droit".
"Il sert bien et devrait servir bien plus tard, observe de son côté Mathieu Feret. Il a une bonne deuxième balle, c'est ça qui fait la différence pour le moment par rapport à sa catégorie d'âge. Mettre de l'effet au service ne lui pose pas de problème. La technique et la mécanique sont bonnes, il est donc toujours protégé au niveau de son service. Il devrait être plutôt grand et devrait donc aussi avoir une bonne première balle. On y travaille en tous cas".
Au niveau tempérament, le jeune homme (dont la petite sœur joue également au tennis) est aussi très ouvert. "Rarement on sort d'une séance en étant déçus. Sa qualité première, c'est la capacité d'écouter et de reproduire ce qu'on lui dit. Avec d'autres, on doit répéter sans cesse. Lui, il écoute et il applique".
Fan de Alexander Zverev, Dominic Thiem, Andrey Rublev et Gaël Monfils, Thiago est aujourd'hui en 6e avec des horaires aménagés. Mais son parcours pourrait l'amener à opter pour une scolarité à domicile. "J'ai des bonnes notes, tout va bien à l'école, souligne-t-il. Tous les jours, je m'entraîne au moins une heure et demie, et le mercredi, je suis à Honfleur avec des joueurs de la ligue de Normandie. Mais l'année prochaine, je devrais faire l'école à la maison."
"À moyen terme, on va essayer d'aménager un parcours spécial pour son entraînement, confirme son entraîneur. Aujourd'hui, il est dans une école qui nous aide vraiment. C'est la première fois qu'une école fait autant d'efforts pour lui permettre de progresser au tennis. Malgré cela, les doses d'entraînement vont augmenter et il devient de plus en plus compliqué de maintenir le rythme scolaire. Sa famille et lui feront leurs propres choix. Il n'est qu'au tout début de sa carrière, il y a énormément de travail et de choses qui peuvent se passer".
En attendant, le Normand va avoir à cœur d'honorer sa sélection en équipe de France, pour la prochaine Winter Cup U12, les championnats d'Europe juniors. "Ça lui plait vraiment, note Mathieu Feret. Le maillot français, l'équipe... Ce sera un bon test. Ensuite, on va essayer de confirmer son début de saison à l'Open d'Auray, qui va se dérouler en février."
L'année 2025 vient tout juste de commencer, mais on devrait encore beaucoup parler de Thiago Carmasol sur la petite planète du tennis français.
