Stéphane Houdet : "Aller dans les clubs pour inciter à la pratique"
7 décembre 2021
Présent au CA Montrouge dans le cadre de la tournée dans les territoires ce mardi, Stéphane Houdet insiste sur l'importance du sport comme vecteur de communication pour une société plus inclusive.
Pourquoi est-ce important pour vous de participer à cette Tournée dans les territoires ?
Stéphane Houdet : Ça fait longtemps que je pense que c’est un excellent vecteur de communication. Moi, petit, j’ai eu envie de pratiquer comme ça, en voyant des joueurs plus ou moins forts qui venaient faire des tournois l’été dans mon club à Pornichet.
Quel est le programme de cette journée pour vous ?
On va commencer par des discours d’introduction. Il y aura ensuite des ateliers et un clinic en fin de journée avec les autres ambassadeurs (Nathalie Dechy, Nicolas Escudé et Stéphanie Cohen-Aloro) et les membres du club.
Vous arrivez en terrain connu au CA Montrouge…
Oui, c’est un club que je connais bien car je m’y suis souvent entraîné, notamment pendant les dernières éditions de Roland-Garros lorsque nous n’avions pas accès au stade en dehors des matchs en raison de la crise sanitaire. Et depuis mes années d’entraînement chez eux, un des entraîneurs du club, Nicolas Sarrazin, est devenu un de mes sparring-partners.
Quelles sont les principales questions posées par les enfants lors de vos rencontres?
J’ai remarqué que les demandes des enfants sont de moins en moins portées sur la différence et concernent de plus en plus le tennis.
Le fauteuil les interpelle évidemment. Ils se demandent comment on peut se déplacer, tout en tenant une raquette et en jouant au tennis mais ils ne font pas référence au handicap. Je leur dis "J’ai eu un accident de moto, ma jambe est coupée". Pour eux c’est factuel. Ils se disent "Ok très bien ! Après tu mets ta prothèse, tu marches, après tu vas dans ton fauteuil, tu joues… Est-ce qu’on peut jouer ensemble ? Est-ce que je peux essayer ?". Il n’y a pas de stigmatisation, de rebut venant de ces enfants et c’est une évolution que j’ai constaté au fil des ans.
Je constate ça aussi dans les formations d’éducateur sportif ou STAPS, il y a une section APAS (Activité physique adaptée et santé) qui concerne la pratique sportive des personnes en situation de handicap. Il y a énormément de demandes dans ces sections-là. Beaucoup de jeunes journalistes s’intéressent également à notre pratique sans faire de différence.
Pensez-vous que toutes les actions de démocratisation de la pratique ont eu une influence sur ces changements ?
L’utilisation du sport comme vecteur de communication favorise l’évolution vers une société plus inclusive. Et ça a toujours été le cas. Le sport permet de lutter contre les différents types de discrimination.
Le fait d’avoir davantage communiqué sur les Jeux Paralympiques a permis de réunir la société autour de ce thème. En montrant que des personnes en situation de handicap sont capables de réaliser des performances sportives on permet de prouver à la société que ces personnes peuvent travailler avec elle, vivre avec elle, se marier avec elle, qu’on peut tous vivre ensemble.
Je pense que personne ne rêve d’être champion paralympique ou d’avoir un enfant champion paralympique car ça veut d’abord dire être différent. Mais je pense qu’aujourd’hui, les gens se disent : "J’aimerais que mon enfant soit aussi fort dans sa tête, ait le même pouvoir de résilience que ces gens accidentés." Le regard sur les personnes en situation de handicap est beaucoup plus positif aujourd’hui. Et c’est le message que j’essaie de partager au quotidien.
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