On poursuit notre série sur les souvenirs de médaillé(e)s aux Jeux paralympiques avec cette fois la triple médaillée française de tennis-fauteuil, Madame Arlette Racineux.
Barcelone 1992, médaillée de bronze en double avec Oristelle Marx
"Une ambiance incroyable"
"1992, c’était mes premiers Jeux. Forcément, c’est l’expérience que je retiens le plus parce que c’est la première fois et en plus j’ai eu une médaille donc ça c’est quelque chose qui marque dans la carrière d’un sportif.
Forcément, on y va avec l’idée de faire un podium tous les sportifs ont envie de ça mais c’est vrai qu’étant les premiers on se dit qu’on va faire le maximum, mais on n’est jamais sûrs de rien, dans tous les cas, de toute façon. Il y a une ambiance, c’est complètement à part de toutes les autres compétitions et du coup psychologiquement c’est très impressionnant et en même temps ça donne une motivation supplémentaire parce qu’on représente la France, parce qu’il y a peu d’élus donc c’est un privilège énorme et donc on a l’envie de bien faire.
L’ambiance était incroyable à Barcelone, c’était festif. D’abord parce que c’était les premiers Jeux Paralympiques en Espagne, donc les gens voulaient venir voir, ils étaient enthousiastes, il y avait la queue pour toutes les disciplines. C’était super, je m’en souviens encore ! Des gens qui vous croisent dans la rue, ils ne vous connaissent pas mais ils vous encouragent.
Si je devais choisir, pour ma médaille préférée, je prendrais la première. Parce que c’est la première, une première sélection et c’est aussi l’ambiance qu’il y avait à Barcelone. C’est quelque chose qui restera très fort parce que je n’ai jamais vu un engouement de la population par rapport au monde handisport comme il y avait à Barcelone. Je n’ai jamais revu ça après."
Atlanta 1996, médaillée de bronze en double avec Oristelle Marx
"Conscient de ce qu'un podium représente"
"Nous étions davantage attendues cette fois. Il y avait une pression supplémentaire qui est très différente de celle qu’on a dans les autres compétitions. Les JO, c’est quelque chose qu’on découvre en les vivant, ce n’est pas quelque chose qu’on peut préparer à l’avance. Ces émotions-là sont tellement hors-normes, il n’y a pas de mode d’emploi pour ça.
On veut toujours le meilleur mais avoir le privilège de monter sur le podium c’est la joie ultime. Il y a tellement d’athlètes qui en rêvent et qui n’y arrivent pas, quand on y est il faut aussi être conscients de ce que ça représente. C'est ce qui s'est passé pour cette deuxième fois."
Pékin 2008, médaillée de bronze en double avec Florence Gravellier
"On jouait la troisième place contre des Américaines qui partaient favorites et qui avaient tout leur staff autour du terrain avec une ambiance électrique parce que forcément, elles étaient favorites.
On a sorti un match énorme, on était menées, on est revenues au score, on n’a pas lâché et on gagne le match. Je m’en souviens à plus d’un titre puisque j’avais manqué les deux Paralympiades précédentes donc cette médaille-là avait encore une saveur supplémentaire parce qu’il s’était passé 12 ans, mais 12 ans après j’ai à nouveau une médaille."