Séminaire des référents "mental" : ouvrir le champ des possibles
24 mars 2022
Un séminaire s’est tenu au CNE les 21 et 22 mars. Au programme: des débats, des travaux de groupe, et surtout beaucoup d’échanges sur le sujet de la préparation mentale.
"C’est un secteur d’une importance capitale". Nicolas Escudé n’en fait aucunement mystère : structurer le travail sur la préparation mentale est aujourd'hui un des objectifs prioritaires du tennis français.
Les 21 et 22 mars, le Directeur Technique National a participé au séminaire des référents "mental" au Centre National d'Entraînement.
Au programme de ces deux journées : des débats, des travaux de groupe, et surtout de passionnants échanges sur les différents outils et champs d’application.
L'omniprésence du "mental"
Car qu'est-ce que le "mental" ? Que recouvre-t-il ? Comment faire comprendre son importance ? Toutes ces questions font partie du travail "d'acculturation" mis en place par la DTN.
Les référents "mental" des ligues métropolitaines étaient ainsi présents pour ce séminaire parisien, tout comme plusieurs experts sur le sujet : Olivier Béranger, responsable du pôle, Francisca Dauzet, Mélanie Maillard, et Yannick Noah.
© FFT / Christophe Guibbaud
Yannick Noah, désireux d'apporter sa bonne humeur et son expérience.
"Aujourd’hui, je ne peux plus regarder un match de tennis sans penser à cette dimension mentale, a expliqué l’ancien vainqueur de Roland-Garros et entraîneur des équipes de France. Cela va d’ailleurs bien au-delà du court : cette dimension est visible aussi dans la relation des joueurs envers les médias et dans leur communication en général. Je suis heureux que la Fédération prenne le sujet à bras-le-corps et je suis très optimiste sur les possibilités d'amélioration. La transmission me passionne".
Une vision à 360°
La priorité fixée par Olivier Béranger ? Changer les mentalités en s’entourant du maximum de compétences dans différents domaines : la psychologie, les neurosciences ou encore l’hypnose. Une vision à 360 degrés pour que chaque membre de l’équipe soit au service du projet du joueur, afin de l’amener le plus haut possible.
"Comme au sein de toute activité, il y a une dimension professionnelle mais aussi humaine dans le tennis, a analysé Olivier Béranger. Un athlète ne se résume pas à des heures d’entraînement, il est important de donner du sens à ce qu'il fait".
Psychologue clinicienne, spécialisée en psychopathologie, Mélanie Maillard partage ce point de vue. "Nous sommes des êtres humains, des êtres d'émotions. Je veux aider les joueurs et joueuses à dire oui : oui aux difficultés, oui aux situations compliquées, afin de progresser". Et de lancer aux référents des ligues: "Votre rôle dans les territoires sera primordial pour détecter, agir, et informer".
© FFT / Christophe Guibbaud
Mélanie Maillard, psychologue clinicienne, intervient auprès de sportifs de haut niveau.
Un travail à mener dans toutes les strates fédérales
Francisca Dauzet, psychanalyste et accompagnatrice de la performance, a notamment accompagné Daniil Medvedev vers les sommets du tennis. Aujourd'hui, elle intervient à la FFT pour faire profiter de son expérience et de ses compétences.
"Le travail mental est un sujet qui fait peur tout en étant attractif, observe-t-elle. Pour s'améliorer, un sportif de haut niveau a besoin de travailler avec ses ombres, avec une certaine forme de folie, avec ses compétences et de changer d’angle de vue. Au même titre que le physique et la technique, la préparation mentale est un travail de longue haleine. Le chemin ne sera pas facile, il sera long et dur. Mais il sera très enrichissant".
© FFT / Christophe Guibbaud
Francisca Dauzet connaît également très bien l'accompagnement vers le haut niveau.
Cette mission sur la préparation mentale est pensée pour être menée sur trois étages (les territoires, le Creps de Poitiers, le CNE) et pour devenir un enjeu majeur du tennis français. Avec toujours dans un coin de l'esprit l’objectif d'être prêt pour les Jeux OIympiques de Paris 2024... mais également bien au-delà.
"Quand j’étais joueur et qu'on venait me parler de mental, j’étais nerveux, se souvient Nicolas Escudé. Je disais : ‘j’ai un problème ? C’est quoi le problème ?’. Aujourd’hui, les choses ont changé, nous sommes bien entourés".
"Je souhaite que ce travail s’inscrive dans la durée et se propage bien au-delà de ces murs du CNE. Je veux désiloter nos structures pour que tout le monde communique, échange, et travaille main dans la main. Et en ce sens, votre travail dans les territoires sera essentiel".
E.B.
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