Caroline Garcia (n°7), dominée 6/2, 6/3 par Angelique Kerber (n°12) en huitièmes de finale, était déçue. Mais pas abattue. Et voit déjà plus loin. Interview.
Tu disais que Roland-Garros, c'était bien si on prenait tout le positif. Tu as aussi dit après ton deuxième tour que c'était bien, mais que ça te faisait faire des fautes un peu incroyables. Est-ce cela finalement aujourd'hui le résumé de ton match ?
Non, je ne pense pas que ce soit juste le fait qu'il y ait de la pression et de l'attente, et que du coup je n'ai pas réussi à gérer ça. Il y a plusieurs paramètres différents. Voilà, aujourd'hui, l'adversaire fait un très bon match, me donne très peu de points. Elle a joué précis et juste. Je n'ai pas réussi... Je n'étais pas dedans. Je n'ai pas réussi à me régler, à être concentrée sur mon match. Après, avec le petit plus de tension lié à Roland-Garros, cela n’a fait qu'empirer les choses. Le jour où je sortirai d'un Grand Chelem en me disant que j'ai tout donné, que j'ai fait un match super, peu importe où, ce jour n'est donc pas encore arrivé ! Disons que c'est une autre sortie en Grand Chelem décevante où j'ai l'impression d'être frustrée parce que je peux faire mieux. Voilà, il faut apprendre. Et continuer.
Cette panique qui te gagne, parfois... Quand tu la sens arriver, c'est impossible à contrôler ? Tu perds ta lucidité ? Que se passe-t-il dans ta tête, dans ton corps ?
C'est difficile à exprimer, de mettre des mots sur ce que je ressens. Le début du match et le premier jeu ont été difficiles. J’ai des occasions, des balles courtes, mais je n'arrive pas à faire la différence. Je sauve une balle de break et finalement je me fais quand même breaker en faisant des petites erreurs. Elle est solide, mais c'est plutôt moi qui lui donne les points. C'est le reflet du match que j'ai fait contre elle à Indian Wells. C'est pareil, elle est solide, ne donne pas de points. Il y a des échanges. Moi j'y vais trop, je fais la faute. J'ai essayé de faire des choses différentes, mais je n'avais pas le bon timing. J'allais trop vite. Les fautes se sont enchaînées. Après, j'essaie de réfléchir, prendre mon temps, mais elle aussi, elle continue d'avancer. Et moi, je perds pied !
Avez-vous aussi été prise par cette panique dont vous parlez dans la préparation du match, peut-être hier soir ?
Non, on a eu une bonne journée de préparation hier. Ce matin, l’échauffement et la mise en place se sont bien passés aussi. J'avais ma tactique, et je n'ai pas réussi à la mettre en place sur le terrain.
Après cette superbe contre-amortie à 3/5, as-tu alors le sentiment qu'il peut y avoir une bascule ?
C'était important de débreaker, d’essayer de me rapprocher au score au maximum, mais voilà, dans le jeu, j'étais encore à des années lumières. Elle m'a donné deux ou trois points, je jouais un peu mieux, il y avait davantage de combat, il y avait au moins quelque chose à se mettre sous la dent. Mais dans ma qualité de frappe, ce n'était pas encore à la hauteur.
Vois-tu des pistes de travail ?
(…) Pour l'instant, je ne sais pas. On essaie d'avancer par étapes, mais pour l'instant, apparemment, on n'a pas trouvé la raison qui produit ces non-matchs, et le fait que, quand je ne commence pas bien et que ça va très vite, je ne parviens pas à revenir dans le match. Ça, c'est un point de travail. Ça veut dire que j'ai la possibilité de m'améliorer.
As-tu vu la Une de l'Equipe ce matin, et cela a-t-il eu une incidence sur ton match ?
Je l'ai vue quand je suis revenue au Lenglen. Elle est très belle. L'objectif reste toujours le même, même si aujourd'hui, il y en a qui vont se dire : « Elle n’est pas près d'y arriver ! » Ce n'est pas grave, je vais continuer à croire en moi et en mon équipe. On va continuer à travailler, et un jour, je l'aurai !
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