Paul Quétin sur Diane Parry: "Rester bien concentré et ne pas se disperser"
26 mai 2022
Diane Parry s'est qualifiée pour le troisième tour de Roland-Garros. Son préparateur physique à la FFT, Paul Quétin, évoque sa condition physique et son entraînement quotidien.
Diane a gagné son match relativement tard hier. Racontez-nous comment se passe "le jour d'après"...
On reste dans une routine de jour de non-match. Hier, Diane a dû rentrer chez elle à une heure du matin, donc forcément, on la laisse récupérer.
Ce jeudi, on s'est entraînés à midi pour qu’elle puisse bien dormir. Nous avons nos habitudes à Jean-Bouin, où il y a de très belles structures d’entraînement.
C’est important pour les joueurs d’avoir cet espace. L'atmosphère de Jean-Bouin est vraiment différente de Roland, beaucoup plus détendue. Ça permet de bien différencier les jours de match et les jours off, ça participe à la récupération.
Comment se sent Diane sur le plan émotionnel ?
Je craignais qu’elle soit submergée par tout ce qui se passe autour. Mais en fait, elle est très sereine. Aujourd'hui, on va éviter qu'elle aille au stade pour qu'elle ne perde pas d’énergie et d’influx. L’idée, c’est de rester bien concentré et de ne pas se disperser.
Quel genre de joueuse est-elle au quotidien ?
C’est une fille assez réservée. Ça transparait sur le court où elle n'est pas très démonstrative. Mais je pense que ce trait de caractère l'aide dans ces moments intenses où elle doit enchaîner.
En termes d’entraînement physique, elle est assez joueuse. Vélo, canoë-kayak, séquences de muscu, les escaliers à Montmartre : elle est partante pour tout, ce qui est vraiment très agréable. Il y a des jours où il faut un peu plus la pousser, mais c’est notre rôle, en tant que coach, de booster les joueurs en permanence.
Le prochain match, ce sera face à Sloane Stephens, une joueuse très expérimentée...
Ce qui est drôle, c'est que pour l’échauffement hier, avec Gonzalo (Lopez Sanchis, son entraîneur au CNE de Roland-Garros), on recherchait quelqu'un... et c’est Stephens qui s’est mise en face de Diane.On n’avait pas tilté car on ne regarde pas trop le tableau à l’avance. Mais on réalise aujourd’hui que ce n’était pas le hasard ! Stephens avait peut-être envie de voir comment joue Diane.
En termes d’expérience, il n’y a pas photo : Stephens a gagné un Grand Chelem (l'US Open 2017), a fait finale ici (2018). Mais Diane est pleine de fraîcheur. Quoi qu’il arrive, son tournoi est réussi. J’espère juste qu’elle fera un bon match et qu’elle va en profiter.(Recueilli par Emmanuel Bringuier)