Rencontre avec Alexis Salles et Laurent Imbert, fondateurs du My Padel Tour FFT by Babolat.
A l’occasion de la cinquième étape du My Padel Tour FFT by Babolat 2018 qui a lieu du 13 au 15 juillet dans le cadre magnifique du Country Club Aixois à Aix-en-Provence (PCA), nous avons rencontré Alexis Salles et Laurent Imbert, organisateurs et fondateurs de la compétition pour parler avec eux du développement du padel en France.
Quel premier bilan faites-vous après quatre étapes du My Padel Tour by FFT 2018?
Alexis Salles: C’est la troisième année d’existence du My Padel Tour FFT by Babolat et on constate depuis le début de cette édition 2018, une nette augmentation du nombre d’inscrits aux tournois. On est même obligés de refuser des paires sur chaque étape car le planning nous empêche de faire jouer autant de paires qu’on le souhaiterait. Il y a une vraie évolution, les meilleures paires françaises participent et il y a à chaque fois des paires espagnoles qui viennent découvrir le circuit français car ils en entendent parler.
Y-a-t-il des équipes qui se dégagent ?
A.S. : C’est assez dense. On a quasiment toujours les meilleurs joueurs français qui participent et cette année c’est un peu particulier car on a un joueur, Adrien Maigret, qui a remporté les quatre premières étapes du My Padel Tour. Les trois premiers tournois avec son partenaire habituel Benjamin Tison et la quatrième étape avec l'Espagnol José Luis Salines. Il n’est pas là à Aix car il n’avait pas de partenaire. Mais la concurrence est rude car Bastien Blanqué et Johan Bergeron, champions de France en titre sont là souvent.
Et chez les femmes ?
A.S. : C’est un peu plus compliqué côté féminin car elles adorent jouer mais c’est un peu plus difficile de les faire venir en compétition. Mais cette année, on a toujours eu au moins 16 équipes sur chaque étape, c’est la première année qu’on a autant de participantes et le niveau est très relevé avec par exemple ici à Aix, la présence de la paire Laura Clergue/Audrey Casanova, championnes de France en 2015 et 2016.
Vous avez également créé une catégorie juniors…
A.S. : Oui depuis cette année on a mis en place les premières étapes juniors. On a fait la première à Casa Padel avec une quinzaine de paires qui sont venus jouer toute la journée. Ça a très bien marché et on va le refaire sur les étapes de Perpignan, Lyon et Toulouse. C’est quelque chose qui va permettre au padel de se développer.
Quel regard portez-vous sur le développement du padel en France ?
L.I. : Depuis deux-trois ans, depuis que la FFT a pris en charge le padel, il y a beaucoup plus de joueurs, beaucoup plus de compétiteurs. Il y a un vrai engouement autour du padel. Au début, c’était un petit phénomène de mode. Il y avait des joueurs passionnés comme on l’est depuis le début mais aujourd’hui la pratique s’est déjà beaucoup démocratisée. On a dépassé le cadre du phénomène de mode. C’est un sport à part entière qui commence à être bien ancré.
Comment définiriez-vous la relation entre tennis et padel ?
A.S. : On est convaincus que le padel peut être complémentaire au tennis et c’est un sport qui peut parfaitement s’intégrer dans un club de tennis. Le cas du Country Club Aixois en est un parfait exemple puisqu’il y a une quinzaine de terrains de tennis, les quatre courts de padel sont pleins et les gens continuent à jouer au tennis.
Le padel marchera dans les clubs de tennis si les constructions de courts s’accompagnent de la présence de gens capables d’enseigner le padel et de développer l’activité. Si on construit juste des terrains sans mettre en place une véritable animation autour de cette discipline, ça ne marchera pas. Même dans le plus beau club de France.
Si vous vous deviez définir le padel en trois mots lesquels choisiriez-vous ?
L.I. : fun, convivial et ludique
A.S. : Moi je rajouterai "féminin" aussi ou "mixte"
L.I.: Il a raison de rajouter "féminin" car en Espagne c’est l’un des sports où le pourcentage des femmes chez les pratiquants dépasse les 40%. C’est un sport très attractif pour les femmes.
Quels sont les avantages du padel ?
A.S.: On peut s’amuser quel que soit l’âge et le niveau qu’on a. On peut ne jamais avoir touché une raquette de sa vie et accrocher. En trois heures, la magie opère et les gens ne veulent plus sortir du terrain (rires).
Et pour les clubs?
L.I. : Le padel peut réconcilier les gens avec la petite balle jaune. Certaines personnes qui avaient un peu délaissé le tennis vont revenir dans les clubs de tennis grâce au padel. C’est ce qui s’est passé en Espagne où les gens sont parfois partis dans les clubs privés pour jouer au padel avant de revenir dans leur ancien club de tennis qui propose aussi une activité padel.
Le padel ne menace pas le tennis, c’est complémentaire. Si on arrive à l’intégrer correctement dans les clubs, ça permettra de retenir des licenciés tout en développant le padel auprès des jeunes, ce qui donnera je pense un nouveau souffle aux clubs.
Il y a aussi l’aspect convivial qui prend tout son sens au padel. Le fait de jouer en double favorise cet esprit de club, cette envie de partager un verre après un match. Lors des tournois de padel, les gens restent regarder les autres matches après le leur. Il y a une ambiance familiale, conviviale qui a parfois été un peu oublié dans certains clubs.
Propos recueillis à Aix-en-Provence par Amandine Reymond