Titrée la semaine dernière à Santa Margherita di Pula, la Normande de 23 ans revient sur cette première victoire dans un "25000$" et sur les grandes échéances à venir.
Manon, vous venez de remportez un tournoi un peu particulier en Italie : après avoir sauvé des balles de match en quart, vous avez expédié la tête de série 2 en demie puis gagné une finale renversante contre la tête de série n°1 ! Racontez-nous…
En fait, jusqu'à ce tournoi, j’avais fait trois demi-finales dans des "25 000$", mais jamais de finales ! En quart, j’ai joué une fille avec un jeu assez atypique. Elle avait été n°1 mondial chez les juniors. Elle frappait tout, elle jouait des deux mains des deux côtés. Je m'en suis sortie... En demie, j’ai fait un très bon match. Je l’ai prise à la gorge d’entrée et j’ai réussi à garder mon niveau de jeu. En finale, mon adversaire avait un jeu un peu déstabilisant. Je n’étais pas du tout stressée de connaître ma première en "25 000", je n’avais rien à perdre, c’était tout "bénef". Pourtant, j’ai eu du mal à m’adapter et à installer mon jeu. Elle m’a gênée, mais au fur et à mesure, j’ai trouvé des solutions. Je suis très contente d’avoir réussi à m’adapter. J’aurais pu perdre en quart et je me retrouve à gagner le tournoi !
Une victoire contre la tête de série n°1 puis la n°2... sacré parcours !
Oui, j’ai bien enchaîné, je suis encore sur mon petit nuage !
Ça peut être un déclic cette victoire sur un "25 000$" ?
Je ne sais pas. Depuis plusieurs mois, je me disais que j’avais le niveau pour gagner un "25000$". Mais ça n’arrivait pas et j’étais frustrée. Je suis contente de m’être prouvée à moi-même que je peux en gagner un. Bon, ca ne veut pas dire que je vais tous les gagner… ! Ca prouve juste que j’en suis capable.
Etes-vous satisfaite de votre jeu depuis le début de l'année ?
J’ai très bien joué en fin de saison 2017. Et depuis le début de l'année, j’ai de bonnes sensations si on compare aux années d’avant. Il a tout de même fallu que je prenne mes repères sur terre. Ca se met en place petit à petit, tout le travail accumulé commence à payer. Je suis doublement heureuse d’avoir gagné ici toute seule, je suis fière de moi.
"Roland-Garros est toujours une grosse échéance"
Vous voyagez sans coach ?
Oui, ça fait un an maintenant. Je n’en cherche pas forcement et je n’ai pas les moyens d’en avoir un à plein temps. Le CNE propose un système de groupe où l’on peut venir s’entraîner en payant à la semaine. Je fais des semaines avec Hugo Lecoq, pour le tennis, et Gwenaël Relandeau, pour le physique. Je choisis en fonction de mon agenda quand j’en ai besoin.
La terre battue est-elle une surface que vous appréciez ?
Je préfère le dur, notamment intérieur, qui convient mieux à mon jeu : je suis assez agressive, avec un jeu offensif. J’aime la terre, mais il me faut toujours de la préparation. C’est une surface un peu longue à apprivoiser, il faut du temps pour s’adapter.
Roland-Garros se profile à l'horizon… Qu'est ce que cela vous inspire ?
C'est toujours une grosse échéance ! Un moment très fort dans la saison. Je n’ai pas encore le classement pour les qualifications, et j’aimerais les faire un jour sans wild-card... Cette année, je vais demander une invitation et on verra bien au moment voulu.
Quels sont vos objectifs pour la suite ?
J’enchaîne cette semaine avec un deuxième tournoi à Santa Margherita di Pula. Si je peux avoir le classement pour les qualifications de Wimbledon ou de l’US, ce serait super. Je vais ensuite faire le "100.000$" à Cagnes-sur-Mer, puis Saint-Gaudens et après... Roland j’espère !
Avez-vous suivi la demi-finale de Fed Cup ?
C'est une compétition que j'apprécie énormément donc j’ai essayé de suivre un peu, mais c’était compliqué avec mon emploi du temps. J’adorerais y participer un jour, ce serait un rêve. On verra…