Vainqueur d'Albano Olivetti et de l'Américain Robert Galloway, Pierre-Hugues Herbert et Nicolas Mahut sont en demi-finales de l'US Open. Heu-reux !
Pierre-Hugues, ce quart de finale était un match particulier pour toi ?P2H : Oui, on vient tous les deux d’Alsace avec Albano (Olivetti) et on a le même âge. On s’est affrontés de nos 13 à nos 18 ans dans tous les championnats régionaux. La rivalité s’est poursuivie et en même temps, une amitié s’est construite, on a joué dans le même club en équipe… C’est un de mes meilleurs amis et c’était extrêmement positif de se retrouver ensemble en quarts de finale d’un Grand Chelem.
Nicolas, comment vis-tu ce très beau parcours après une année compliquée ?N.M : On ne va pas se mentir, j’ai eu une saison difficile. C’était assez inédit pour moi de devoir trouver des partenaires chaque semaine, d’autant que mon classement avait chuté. En même temps, c’était assez enrichissant parce que j’ai appris beaucoup de choses. Mais c’est vrai que cet US Open me fait beaucoup de bien, parce qu’on se retrouve avec Pierre-Hugues et qu’on est performants.
Ça me donne raison parce que j’entends depuis huit mois que j’aurais dû jouer avec untel ou untel. Moi, j’avais la conviction qu’on pourrait encore faire de belles choses ensemble. On est en demi-finales, on ne va pas s’enflammer parce qu’il reste du chemin à parcourir mais ça me donne raison.
Comment vous expliquez votre si bonne entente sur le court, après de longs mois sans jouer ensemble ?P2H : C’est compliqué pour nous parce que le calendrier fait qu’on n’arrive pas toujours à être ensemble sur le terrain. Quand on joue tous les deux, on obtient de bons résultats. J’ai personnellement été éloigné des terrains pendant 7-8 mois à cause d’une grosse blessure (au genou gauche, ndlr). J’ai enchainé les pépins, 2022 était une année terrible.Aujourd’hui, on est repartis mais à 32 ans, j’ai encore des envies et des objectifs en simple. Notre double avec Nico n’est pas facile à mettre en place. Mais c’est super de bien jouer pendant cette semaine. Quant à la suite, on va faire du mieux possible.N.M : Tous les matchs qu’on a pu jouer ensemble nous aident évidemment. Mais on a surtout eu une discussion très importante il y a quelques semaines pour savoir comment on devait jouer. Une sorte de retour à nos bases pour déterminer quel rôle devait avoir chacun sur le terrain. Nous avons des personnalités et des jeux différents et Pierre-Hugues a eu raison d’initier cette discussion.Moi, je dois rester dans ma filière de variations et lui doit être le plus percutant possible. On avait un peu l’impression de se perdre parfois sur le court et on a essayé de remettre tout ça au clair. On a eu du temps pour s’entraîner avant le début du tournoi et Pierre-Hugues a joué des Challengers en double avant donc ça a aidé.
Comment vous voyez la suite, les Jeux Olympiques sont dans un coin de votre tête ?P2H : Les Jeux Olympiques, c’est quasiment le seul titre qui manque à notre carrière donc c’est forcément dans un coin de notre tête. Mais il faut qu’on arrive à jouer ensemble et qu’on soit performants. Cette semaine va nous faire du bien moralement et ce sera à nous de gérer la suite.N.M : Aujourd’hui, on a une relation qui permet de tout se dire. J’ai fait une carrière en simple, je sais ce que c’est que d’avoir des objectifs. La difficulté, c’est de parvenir à aligner les ambitions en simple et en double.Pierre-Hugues est à un stade de sa carrière où il a d’autres envies et c’est quelque chose que je respecte et que je comprends. C’est parfois difficile de s’aligner ensemble, on verra ce qu’on peut faire l’année prochaine. Ça n’enlève évidemment rien à ce qu’on a fait ensemble et ce qu’on est en train de faire ici à New York.(Recueilli par Romain Vinot à l'US Open)