De retour à la compétition, le Nordiste (29 ans, 670e), victorieux lundi, repart au combat face au Taïwanais Chun-Hsin Tseng (215e), avec l’envie de vivre de belles émotions après avoir traversé des moments difficiles.
Comment avez-vous vécu ce premier tour des qualifications contre le Slovaque Tomas Machac (7/5, 6/3) ?
C'est assez paradoxal mais je pense que c'est la victoire qui me fait le plus plaisir depuis presque quatre ans. Ça fait longtemps. J'arrivais à "Roland" avec très peu de certitudes, très peu de repères, de tournois, quasiment zéro victoire.
Mais j'avais bien bossé et fait le choix de ne pas aller à Bordeaux pour bien me préparer avec mes entraîneurs Eric (Winogradsky) et Enzo (Py). On est resté ici à s'entraîner et je suis très content du match que j'ai fait face à un très bon joueur qui a eu de super résultats, très content d'être au prochain tour.
On a pu entendre la Marseillaise, des « Lucas ! Lucas ! », cela fait chaud au coeur ?
C'est pour ça que j'ai eu envie de rejouer au tennis. En regardant Gilles (Simon) à Bercy avec ce genre d'ambiance, ça m'a redonné des frissons. Jouer un premier tour de qualifs à 20h30 et que le court 14 soit quasiment rempli pendant une grosse partie du match, avec cette ambiance-là, c'était fantastique.
Il y a eu de très bons passages, vous retrouvez votre meilleur tennis ?
Je n'irais peut-être pas jusque-là. Mais sur l’ensemble du match, j'ai essayé de mettre des choses en place, d'être très solide du fond, de respecter les fondamentaux dans le jeu et de ne pas forcément me précipiter.
C'était des conditions très différentes de la journée où il faisait 22-24 degrés, les balles devenaient très lourdes, il fallait travailler les points. Je crois que le premier set dure 1h10 ou pas loin. Il a fallu bosser, les sensations étaient bonnes et maintenant il faut penser à mercredi.
Cette victoire vous donne-t-elle des ailes ?
Quand on commence le tournoi, on n'a pas envie qu'il se termine le premier jour (rires). Cette victoire me donne beaucoup de bonheur. Maintenant il va falloir bien se préparer pour le prochain tour, ça fait longtemps que je n'ai pas enchaîné des matches.
Y avait-il un peu d'appréhension avant l'entrée sur le court devant l'entourage et la famille du tennis ?
On a toujours cette envie de bien faire à Roland-Garros. On sait que les gens sont nombreux, ils ont envie de nous soutenir, envie qu'on gagne. Quand il y a tous ces gens qui sont dès l'entrée sur le court à fond derrière et à scander mon nom, forcément, c'est génial. Souvent dans leur tête, je reste malgré tout le favori alors que je ne le suis plus du tout en ce moment.
J'ai fait une tournée aux Etats-Unis, qui on peut le dire, ne peut pas être moins bonne. Je me fais mal au dos, je dois me retirer et je viens ici, je me soigne, je m'entraîne bien mais je n'ai pas de repères. On ne sait jamais vraiment à quoi s'attendre mais le seul truc que je savais c'est que je donnerais 400 % et que je ferais de mon mieux, ça on ne pouvait pas me l'enlever.
Propos recueillis par B. Blanchet,
En bref
Lucas Pouille
29 ans, 670e .
10e ATP en 2018 Droitier, revers à 2 mains
TC Loon-Plage
5 titres sur le circuit principal .
3e tour à Roland-Garros en 2017 et 2018
Quart de finaliste au Challenger de Quimper en 2023