L'interview du mercredi, Margaux Rouvroy

25 janvier 2023

Victorieuse de son premier "25000$" en Guadeloupe, Margaux Rouvroy est en tête du classement Destination Roland-Garros. Ses débuts au tennis, son club, mais aussi sa relation complexe avec le dur extérieur : la joueuse de 21 ans s'est confiée à la FFT !

Margaux, tu viens de gagner en Guadeloupe à Petit-Bourg ton 2e titre en ITF, le premier dans la catégorie 25000$. Pour ceux qui ne te connaissent pas, peux-tu présenter ton parcours ?

J’ai découvert le tennis quand j’avais 4 ou 5 ans. Mon père jouait beaucoup et je baignais dans cette atmosphère. J’ai commencé en Seine-et-Marne dans un club puis à la ligue. Je suis ensuite partie au Creps, à Reims, pendant trois ans.

Je m’entraîne maintenant à l'académie Smash It à Plaisir dans les Yvelines, et ça se passe très bien. Depuis mes 18 ans, j'ai arrêté le circuit juniors et je ne joue que les ITF.

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Comment as-tu abordé ce tournoi de Petit-Bourg ?

J'y suis allée sans pression. Et en prenant match après match, je me suis assez vite retrouvée en demies. Je n’avais vraiment aucun objectif de résultat, car les conditions n’étaient pas très bonnes pour moi.

Pour quelles raisons ?

Ça faisait un an que je n’avais pas fait de tournois sur dur extérieur ! Je m’étais mise des barrières dans la tête par rapport à cette surface. En Guadeloupe, il y avait aussi beaucoup de vent, des conditions qui ne me plaisent pas du tout.

Qu'est-ce que tu n'aimais pas dans le dur extérieur ?

Je trouvais que cette surface ne convenait pas à mon jeu. Alors les dernières années, je passais du dur intérieur à la terre extérieure sans transition. Mais j'ai compris que je devais changer quelque chose. Je me suis dit qu’il n’y a aucune raison que ça ne se passe mal, alors j’ai tenté... et tout s'est plutôt bien passé !

Entre ton premier titre ITF en 2019 et celui en Guadeloupe s’est écoulé trois ans. Que s’est-il passé entre-temps ?

Il y a eu le Covid, qui a bien sûr freiné ma progression. Puis j’ai eu une opération du poignet, je n’ai pas joué pendant 6 ou 8 mois. J’ai fait une bonne saison 2021 mais j’ai connu des hauts et des bas en 2022.

En octobre dernier, à l’ITF de Cherbourg, je jouais bien avant de me faire une élongation à l’ischio, et j'ai dû passer deux mois sans m’entraîner. Donc beaucoup de pépins physiques... Maintenant dès que je suis un court, je suis juste trop contente de pouvoir jouer au tennis tout simplement.

Comment décrirais-tu ton jeu ?

Je dirais que je suis une joueuse assez atypique. Je varie beaucoup, avec les amorties, les chips, le coup droit lifté... Les filles ne sont pas trop habituées à ce genre de tennis donc je pense que c’est mon plus gros point fort avec mon service.

Côté point faible, je ne suis pas assez agressive. Je m’enferme dans un jeu passif et j’ai du mal avec les transitions dans le jeu vers l’avant. C’est d'autant plus un problème quand je joue en extérieur, où je suis encore plus loin de ma ligne.

Tu as participé aux championnats de France ProA avec le TC Tremblaysien. Vous avez créé la surprise en vous qualifiant pour la finale (perdue face au CT Clermont) ! Comment as-tu vécu cette expérience ?

L’ambiance était monstrueuse ! En plus de ça, on fait finale, alors que notre objectif était simplement de se maintenir. Mais plus la compétition avançait, plus on y croyait.

Je ne pouvais pas espérer mieux comme compétition pour ma première année avec le club. J’adore les compet par équipes, j’adore l’esprit d'équipe. Je trouve que c’est très important, même dans un sport individuel.

Comment vas-tu aborder la suite de la saison ? Tu es pour le moment en tête du classement Destination Roland-Garros...

Je vais jouer les ITF en France, ceux qui comptent pour la Race. Je n’aime pas trop l’idée de me fixer des objectifs. Si je devais en donner un, ce serait de jouer les qualifs de Grand Chelem. Ensuite, comme toutes les joueuses, je rêve de Roland-Garros, de Billie Jean King Cup... Mais il faut prendre son temps.