Finaliste de l’ATP de Marrakech dimanche dernier face à Roberto Carballes Baena, Alexandre Müller a connu une semaine riche en émotions : une première finale sur le circuit ATP et une entrée fulgurante dans le top 100.
Parle-nous de cette semaine au Maroc : comment tu l’as vécue ?
C’était une vraie belle semaine pour moi ! Un peu inattendue, parce que je ne pensais pas déjà jouer ma première finale sur le circuit ATP. Après, ça fait plusieurs semaines maintenant que mon niveau de jeu était bon, donc j’avais de grandes ambitions. Malheureusement, elle ne s’est pas finie comme je l’aurais voulu, je suis resté un petit peu sur ma faim parce que j’ai été très proche de remporter mon premier titre, ce qui aurait été super ! Mais quand je parle avec mon entraîneur, on essaie de retenir que le positif de cette semaine et on a hâte de repartir à l’entraînement et de continuer sur cette lancée.
Qu’est-ce qui prédomine, le positif de la semaine ou le négatif d’être passé si près du but ?
On va dire que sur le court, pendant la remise des prix et puis jusqu’à deux heures après le match, c’était un peu compliqué de trouver le positif, parce qu’un titre sur le circuit, ce n’est pas rien ! C’est très difficile à obtenir, donc j’étais forcément déçu. Mais je m’en suis sorti en quart, en demie aussi alors que j’étais malmené, la semaine a été compliquée, donc le positif reprend quand même rapidement le dessus. On est tous vraiment très contents de la semaine que j’ai faite.
Comment va ta cuisse ? Tu avais l’air touché pendant la troisième manche.
C’était des débuts de crampe, des spasmes, ce n’était pas une blessure mais plutôt la fatigue. C’était assez dur physiquement hier contre Carballes qui est un joueur très physique, donc j’avais besoin de pauses kiné pour essayer aussi de couper le jeu au troisième parce que je le voyais lancé et il était dur à arrêter.
Malgré la défaite, tu rentres dans le Top 100 !
C’était un objectif et je suis heureux de l’avoir accompli : je rentre dans le Top 100 pour la première fois, ça va me permettre d’être dans le "cut" pour le tableau final de Roland-Garros aussi, donc c’est super ! Il y a forcément énormément de positif à tirer de cette semaine, que ce soit comptablement au niveau des points du classement, mais sur moi aussi, j’ai pris conscience de mon niveau de jeu maintenant en ATP.
Quelles sont tes prochaines échéances ?
Je pars samedi sur un 125 000$ au Portugal, à côté de Lisbonne. Ensuite, je vais faire les "qualifs" du Masters 1000 de Madrid, après ce sera sûrement le Challenger d’Aix en Provence puis les "qualifs" du Masters 1000 de Rome. Maintenant que je suis tableau, il y aura peut-être aussi l’ATP de Lyon. Donc vraiment pas mal de beaux tournois avant de jouer Roland-Garros !
Tu peux nous parler de ta structure d’entraînement ?
Je m’entraîne à Elite Tennis Centre, c’est Jean-René Lisnard qui dirige ce centre, à Cannes. Mon entraîneur principal, celui qui s’occupe le plus de moi et avec qui j’étais à Marrakech la semaine dernière, c’est Jean-Christophe Faurel.
En une semaine, tu as rempli pas mal d’objectifs, quelle est la prochaine étape ?
Je pense qu’il va falloir que je me pose avec mes entraîneurs, parce qu’on ne s’y attendait pas spécialement, c’est venu un peu vite ! (Sourire). On va parler et remettre toutes les idées au clair, fixer de nouveaux objectifs précis et repartir sur des bonnes bases. Aller chercher le premier titre sur le circuit ATP en fera forcément partie.
Tu n’arrêtes pas de répéter que tu ne t’y attendais pas, tu es vraiment surpris de ton niveau, à ce point ?
C’est toujours un peu compliqué de se rendre compte de ce que l’on vaut vraiment quand on n’a pas le classement pour faire les ATP. Du coup, on tourne en Challenger et on se dit que ça doit jouer encore mieux sur les ATP, mais pas forcément. Cette année, j’ai décidé de jouer le plus possible en ATP. Je ne peux pas toujours, ça dépend du classement. En début d’année, j’étais 170e, 180e, je ne pouvais pas. Et puis, à Doha, je suis sorti des "qualifs" et j’ai été jusqu’en quart en battant de très bons joueurs, donc ça m’a donné confiance. Là, je fais une finale, c’est bien, la progression est là.