Les souvenirs du bout du monde de Nicolas Escudé

Amandine Reymond

1 novembre 2019

Battre l'Australie, chez elle, avec l'équipe de France, Nicolas Escudé l'a fait. C'était en 2001, à Melbourne et ça reste l'un de ses plus beaux souvenirs.

Comme les filles de Fed Cup qui iront défier l’Australie en finale à Perth, les 9 et 10 novembre, les garçons de l’équipe de France de Coupe Davis avaient fait face au même défi à Melbourne en 2001. Grand artisan de la victoire des Bleus cette année-là, Nicolas Escudé se souvient encore avec émotion de ce succès à l’autre bout du monde.

Quel souvenir gardez-vous de cette finale de Coupe Davis remportée en Australie en 2001 ? 

C’est peut-être, voire probablement, le meilleur souvenir de ma carrière. C'était incroyable d'arriver à gagner la Coupe Davis, d’autant plus en Australie qui avait été la terre de mes premiers exploits en 1998 quand j’étais arrivé en demi-finale de l’Open d’Australie à Melbourne sur ce même court. Là, on jouait sur gazon qui était ma meilleure surface, contre l’Australie qui est une nation avec une énorme culture tennis. C'était contre le numéro un mondial de l’époque Lleyton Hewitt, mais aussi Patrick Rafter, vainqueur de Grands Chelems. C’était vraiment énorme.

© FFT

Nicolas Escudé avait battu le n°1 mondial Lleyton Hewitt pour offrir un point précieux à la France !

Vous vous souvenez bien de la finale et de la campagne qui l’avait précédée ?

Oui très bien ! Je n’étais pas présent lors du premier tour mais j’étais dans l’équipe contre la Suisse en quarts de finale et j’avais sauvé une balle de rencontre contre George Bastl à Neuchâtel (victoire 8/6 au cinquième set du match décisif). Derrière, on avait battu les Néerlandais à Rotterdam et puis on était partis en Australie. C’est encore plus fort car on a remporté la compétition en disputant tous nos matches à l’extérieur.

© FFT

La délivrance face à la Suisse et la victoire du "Scud" au 5e match décisif !

Vous étiez au bout du monde, mais aviez-vous senti le support des passionnés de tennis ?

Oui, on se savait soutenus et puis on avait aidé les supporters à venir. L’ASEFT était née quelques mois plus tôt et on avait une délégation quand même assez importante. Il y avait du monde pour nous soutenir même si forcément ce n’est pas la même chose que quand on joue en France comme ça avait été le cas l’année suivante à Bercy par exemple. Mais on ne se sentait pas non plus totalement seuls au monde ou isolés.

© FFT

La victoire au bout du monde des messieurs en 2001.

Le fait d’être au bout du monde comme ça, si loin de vos proches et de la majorité des supporters, a-t-il soudé davantage l'équipe ?

Oui, sûrement. Comme on jouait sur gazon, on était partis très en avance pour faire un stage et s’habituer aux conditions. Sébastien Grosjean était arrivé un peu plus tard car il était qualifié pour le Masters où il avait d’ailleurs atteint la finale face à Lleyton Hewitt mais vivre ensemble au quotidien, pendant quinze jours et partager ces émotions, forcément ça crée des liens.